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24 mai 2025

Loïc Jaegert-Huber
24/5/2025

Réparer le lien. Par l’école, par la jeunesse, par la vie citoyenne.

Colmar a besoin de se reconnecter à sa jeunesse. Pas juste pour l’écouter, mais pour lui faire confiance. Pas juste pour lui parler, mais pour construire avec elle. Parce qu’on ne prépare pas l’avenir sans y associer ceux qui vont le vivre.
Or à Colmar comme ailleurs, les fractures ne sont pas que politiques. Elles sont sociales, générationnelles, territoriales. Et elles ne se réparent ni avec des discours creux ni avec des coups de peinture. Elles se réparent par des actes simples, profonds, concrets. Et souvent, tout commence là où la République pose ses fondations : à l’école.

1. Replacer les écoles au cœur de la ville

Nos écoles publiques sont des trésors trop souvent fatigués. À Colmar, plusieurs établissements nécessitent une vraie attention : rénovation thermique, accessibilité, qualité des espaces extérieurs, équipements numériques, ... Ce n’est pas un luxe, c’est une priorité. Parce qu’un élève qui apprend dans un lieu digne apprend mieux. Parce qu’un enseignant respecté dans son cadre de travail est plus serein. Et parce qu’une école vivante, c’est un quartier qui respire.
Nous lancerons également un plan de végétalisation des cours d’écoles, pour rafraîchir les espaces, lutter contre les îlots de chaleur et favoriser des temps de récréation plus apaisés.

2. Aller à l’école en sécurité, à pied ou à vélo

Aujourd’hui, à Colmar, trop peu d’enfants peuvent se rendre à l’école en toute sécurité autrement qu’en voiture. C’est une aberration écologique et sociale.
Nous créerons de vrais itinéraires sécurisés aux abords des écoles, avec des marquages clairs, des aménagements adaptés aux enfants, et la mise en place de sens uniques là où c’est nécessaire. Objectif : apaiser la circulation, redonner de l’autonomie aux enfants et de la sérénité aux parents.

3. Une école ouverte sur la ville et la culture

L’école ne peut pas être un bunker. Elle doit être traversée par la vie, par la culture, par l’imaginaire. À Colmar, nous avons une richesse extraordinaire : nos musées, nos bibliothèques, la médiathèque, les archives municipales, les exploitations agricoles... Trop peu d’élèves y mettent les pieds.
Certaines initiatives remarquables existent déjà par ailleurs, notamment en lien avec les commémorations et les devoirs de mémoire, portés par les enseignants et des associations comme l’Union Nationale des Combattants ou la Légion d’Honneur. Il faut les saluer… et les amplifier.
Nous créerons un parcours culturel pour chaque élève, dès la maternelle, afin que chacun ait accès au moins deux fois par an à un lieu culturel ou historique colmarien. Et pas en visite passive, mais dans le cadre d’un projet co-construit avec les enseignants et les médiateurs.

4. Consolider et faire vivre la Cité Éducative

L’innovation ne se décrète pas depuis un bureau. Elle se co-construit, pas à pas, avec les équipes éducatives, les directeurs, les animateurs. À Colmar, il y a déjà des écoles qui innovent, qui testent, qui avancent malgré les contraintes. À nous de les écouter, de leur donner plus d'autonomie, d'encourager les projets transversaux. Sans oublier le bilinguisme cher à mon cœur.
Colmar est déjà une Cité Éducative, notamment autour des collèges Pfeffel et Molière. Ce label, co-piloté par la Mairie, l’Éducation nationale et la Préfecture, est une chance. Il faut maintenant lui donner de l’ampleur.
Nous élargirons les partenariats et ouvrirons l’accès, dès le primaire, aux associations sportives, au conservatoire de musique, aux clubs citoyens, ... pour donner aux enfants du temps long, des rencontres, des passions.
Dans un monde incertain, l’école doit rester un sanctuaire. Nous engagerons des actions concrètes pour renforcer le respect de l’autorité éducative, en impliquant les parents, les équipes pédagogiques et les services municipaux dans une même dynamique. Restaurer un climat de confiance, c’est aussi protéger l’espace scolaire, redonner de la légitimité aux enseignants, et faire de la coéducation une réalité.

5. Un Conseil des Jeunes, pas une garderie institutionnelle

Le Conseil Municipal des Enfants existe à Colmar, c’est vrai (je vous rappelle que j'ai été 1er Maire Junior de la Ville de Colmar ;-)). Mais soyons honnêtes : il est malheureusement devenu un gadget, une animation déguisée.
Je propose un véritable Conseil des Jeunes, avec des 15-25 ans tirés au sort et d'autres engagés volontairement, représentatifs de tous les quartiers. Avec un vrai rôle de proposition, un budget participatif, une capacité à interpeller les élus, à être force de projet sur les mobilités douces, la culture, l’écologie, le sport , ... À l’image de ce que des villes comme Niort, Suresnes ou Thionville ont déjà mis en place avec succès.

6. Relier les générations, dès la maternelle

Pourquoi attendre d’avoir 80 ans pour franchir la porte d’une maison de retraite ? À Colmar, certaines écoles sont situées à deux rues des EHPAD. Et pourtant, les passerelles sont rares.
Mettons en place un programme régulier de visites intergénérationnelles : lecture, jardinage, cuisine, jeux, projets communs, ... Ce sont des moments d’humanité qui marquent une vie. Et qui changent le regard qu’on porte sur l’autre.

7. Une restauration scolaire digne, un vrai service pour les familles

Le périscolaire à Colmar reste inégal et parfois saturé. La restauration scolaire aussi. Beaucoup de familles renoncent à inscrire leurs enfants faute de place ou de qualité suffisante.
Nous proposerons la création de 2 à 3 pôles périscolaires municipaux de référence, avec une restauration scolaire de qualité, ouverte à tous, mutualisée, accessible financièrement. Ce serait un signal fort pour les familles qui hésitent à s’installer ou rester à Colmar.

8. Faire vivre la citoyenneté par l’action, pas par des slogans

La citoyenneté, ce n’est pas qu’une cérémonie le 14 juillet. C’est un engagement qui se construit dès le plus jeune âge.
Je veux que chaque élève de Colmar puisse vivre au moins une expérience de bénévolat ou de solidarité avant la fin du collège.
Je veux qu’on valorise les jeunes qui s’impliquent, qui proposent, qui aident. Pas avec des médailles, mais avec du temps, des responsabilités, et une vraie place dans la cité.

9. Retisser le lien entre jeunesse, citoyenneté… et défense

À Colmar, les relations entre la ville, ses écoles et l’armée sont historiquement solides. Il s'agit de les rendre encore plus visibles, accessibles, partagées.
Colmar a la chance d’accueillir le 152e régiment d’infanterie, le légendaire « 15.2 ». Un pilier de l’histoire locale, un acteur essentiel du lien Armée-Nation, qui entretient déjà des relations fortes avec les établissements scolaires et les communes jumelées. Des jumelages entre compagnies et classes existent déjà et fonctionnent. Il faut les valoriser, les élargir, et les inscrire dans une dynamique continue.
Nous proposerons par ailleurs un accueil spécifique et chaleureux aux cadres nouvellement affectés et à leurs familles, pour leur faire découvrir ce que Colmar peut leur offrir.
Nous créerons aussi un parcours citoyen renforcé, en lien avec la Journée Défense et Citoyenneté, les réserves opérationnelles, le monde associatif, et les dispositifs comme le SNU (Service National Universel). Le but : accompagner, fédérer, émanciper.
Parce que la défense ne se résume pas à des armes, mais à des principes. Et parce qu’à Colmar, cette tradition mérite d’être partagée, transmise et réinventée.