Au secours c’est trop long... Dans le mou, dans le dur, un an que ça dure, un an de balbutiements et de n’importe quoi, un an d’errance, une année en apnée, une année de brimades et de frustrations, un an de pouvoir absolu, un an d’énarques (et de copains affairistes qui ont su tirer profit de la situation), un an d’affirmation « c’est comme ça et pas autrement », et puis, changer d’avis et jurer l’inverse le lendemain avec encore plus d’aplomb. Un an à vouloir faire croire qu’ils détiennent la solution lumineuse en s’appuyant sur les avis « éclairés » de centaines d’épidémiologistes, de virologues, de chercheurs, de réanimateurs hospitaliers, de pneumologues, de cardiologues, d'hématologues, radiologues, gérontologues ou pédiatres, professeurs et autres spécialistes en tous genres, un an qu’on les voit défiler, fanfaronnant comme des stars venues de nulle part aux micros des radios/télés/internet, tantôt adulés, tantôt abandonnés, dénigrés ou conspués, eux qui nous ont démontré tout et son contraire. Un an de fables ineffables et milliers d’heures de blabla. (...)
Un an de travail de jour mais interdit de jouir de la nuit. Un an de stades vides, de spectacles interdits, de Culture au rancart, (d'ailleurs on n'en parle même plus), un an d'âmes broyées, hachées. Démarrer les trucs dans l’urgence puis les annuler en dernière minute. Redémarrer et à nouveau décaler. Un an de hoquet.
Une année de mensonges et de fausses promesses, une année d’âmes damnées. Une année de survie au jour le jour, une année à suivre, haletants, les médias au fil des scoops du monde, un an de graphiques à la noix et de fausses infos, ivres de vérités médias inféodées, soumises aux ires des hommes de l’Ordre, des sbires de la communication et vassaux du terrible roitelet. Un an de « faites ceci, faites cela », de messages sanitaires et de matraquages : « le port du masque est désormais obligatoire » (sans que ça ait vraiment plus d’effet que lorsqu’il ne l’était pas), un an de décisions hasardeuses et de godilles, changements de directions. Un an à devoir coûte que coûte obéir aux injonctions les plus idiotes et devoir attendre sur les trottoirs.
Un an de mauvaises décisions, de punitions et d’amendes, de vexations et d’autorité malveillante, et à l’arrivée nous voilà revenus au même point. La honte ! Et ils ont continué de fermer des lits dans les hôpitaux, ils ont jeté les milliards d’argent par les fenêtres, ils ont fait des généralités à partir des cas d’exceptions sans prendre du recul et sous prétexte de précaution, encore récemment gaspillé des milliers de doses d’un vaccin qu’on attendait comme le sauveur, et ridiculisé les généralistes en leur disant ce qu’il fallait faire ou NE PAS faire, tout en essayant de nous faire croire qu’ils se trouvaient face à un impondérable, un an de pleurnicheries de midinettes, un an de sourires masqués, une année d’injures et de tensions, un an de pure méchanceté déguisée en « je fais ça pour votre bien ».
Nous voilà après un an de cercle vicieux, un an d’ulcères et de maladies non détectées à temps, un an de diagnostics repoussés d’un mois / deux mois ou plus, oui, voilà une année que les autres maladies sont laissées sur le carreau, un an que les petites sociétés qui se cassent la gueule mais les grosses compagnies (de distribution) ramassent le pactole des subventions et s’en mettent plein les fouilles, un an sans partage, sans restau, sans fête, sans famille, (un an sans pouvoir rencontrer "les amis des amis" comme dit très justement je ne sais plus qui), un an d'alcool et de "philtres", un an de malades sans suivi psychologique, un an de suicides, un an de couples qui se déchirent... Un an passé à s’enlaidir ! Un an à réaliser qu’on n’est rien que des brebis dociles dans une société qui promet d'en profiter pour se réinventer, mais qui ne cesse de reproduire les mêmes schémas, parce que l’homme est ainsi fait qu’il faut prendre sur soi, être éduqué, encouragé par une forme de communion et d’entraide et s’ouvrir à la Culture pour prendre conscience qu'on fait partie d'un Tout et penser aux autres.
En guise d’En marche, un an de surplace. Tous aussi nases que je le suis moi-même, n’arrivant à démontrer que leur incapacité à maîtriser la « chose ». Mais maîtriser quoi ?? Peut-on seulement « maîtriser » l’invisible?
CharlElie COUTURE
Mars 2021