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26 janvier 2022

Cette société est en train de crever de sa propre inhumanité

Fabien Nierengarten

Raphaël G. prend tranquillement son petit déjeuner. C'est mercredi et tout le monde dort encore chez lui. Dans une heure, ce jeune cadre prendra la direction de son bureau parisien, via ce train de banlieue qu'il a déjà emprunté dans le sens inverse, très tardivement hier soir. Il se souvient avec fierté, de cette conversation qu'il a eue en rentrant avec son gamin de 10 ans, au sujet de la "fraternité" qui foutait le camp et de la "solidarité" dont il se dit le fervent défenseur. Comme lui, son fils deviendra, sans aucun doute, un citoyen modèle.
Chloé B. en est à son troisième café. Le réveil a été difficile. Sa sortie resto avec les copines s'est terminée la veille, bien plus tard que prévu. Elle appréhende déjà le retour au boulot, et surtout ce long trajet dans les couloirs du métro, puis dans ces ruelles sombres et désertiques, où régnaient encore il y a quelques heures, une douce effervescence. Elle rêve d'un Paris débarrassé de cette misère qui se voit jusque dans la rue et de cette insécurité qui la poursuit presque jusqu'à chez elle, dans son paisible appartement du 3ème arrondissement.
Raphaël et Chloé vont reprendre ce matin, le petit train-train de leur petite vie. En ne se souvenant plus qu'hier soir, sur leur parcours vers le confort ou le réconfort, ils ont enjambé le corps d'un homme qui était en train de perdre la sienne. Et qui a finalement été découvert par un SDF, mort de froid, plus de 9 heures après avoir malencontreusement chuté sur le trottoir de cette rue pourtant si animée en soirée. Preuve que, même lorsqu'on est un photographe mondialement reconnu, comme l'était René Robert, on ne peut pas grand chose contre l'indécence de l'indifférence.
Cette société dont nous sommes tous, trop souvent, des acteurs pressés et obsédés par nos petits besoins du quotidien, est en train de crever de sa propre inhumanité. Cela commence par des éclats de rire sur les réseaux sociaux face au nombre de morts provoqués par une épidémie, puis ça se poursuit par des menaces de mort lancées anonymement contre ceux que nous n'aimons pas, et ça s'arrêtera... là où l'Histoire nous mènera. Celle dont on dit qu'elle ne se répète jamais, mais qui a pourtant, une fâcheuse tendance à bégayer dès que les rapports sociaux se tendent. Nous en sommes sans doute, tous responsables. En attendant d'en être coupables ? Le proche avenir nous le dira.



25 janvier 2022

[Covid] Soldes d'hiver : profitez-en



Lettre d’une étudiante en « grève » devant le Théâtre National de Strasbourg

CONTRE LE PASS VACCINAL
lundimatin#323


Depuis septembre 2021, le Théâtre National de Strasbourg exige la présentation du fameux pass sanitaire. Mais cette obligation ne se limite pas au public, elle s’étend aussi aux étudiants et comédiens qui s’y forment. Extension du domaine du contrôle sanitaire. En réaction, trois étudiantes se sont mises en « grève » et passent les heures de cours sur le parvis du théâtre, assises sur des chaises. Alors qu’elles détiennent le fameux pass, elles refusent néanmoins qu’il conditionne leur accès au bâtiment et donc à leurs cours de théâtre. L’une d’entre elle nous a transmis la lettre qu’elle a lu lors de l’assemblée générale du TNS et qui explique son refus.


Chers toutes et tous,

Je vous écris aujourd’hui pour tenter de rompre, à ma moindre échelle, une politique de silence, d’invisibilisation, de discrédit et donc de division.

Si, parmi les droits fondamentaux, le droit de circuler librement, le droit au travail, à l’intégrité corporelle, à la liberté de réunion... sont bien victimes directement d’un gouvernement qui scinde par la loi la population en deux catégories (les bons citoyens et les mauvais, voire les citoyens et les anciens-citoyens), le droit à l’éducation n’a, à ma connaissance, pas encore été entravé par des pratiques liberticides. Me positionner de façon neutre ou continuer à rester dans le silence, face aux dérives d’un gouvernement qui foule l’article premier de sa constitution, ne m’est plus possible. Me positionner de façon neutre face à des idéologies aux dérives fascisantes ne m’est plus possible.

Les conséquences du “maintien de l’ordre public” après la loi anti-casseurs lors de maintes manifestations ayant eu lieu ces dernières années ne sont que la partie visible d’une politique d’état répressive et dangereuse pour les droits fondamentaux de toutes et tous.

À partir de demain, mercredi 19/1/22, je vous informe donc que je ne pourrai plus avoir accès au bâtiment du TNS, mon lieu d’études. Lorsque je dis “je ne pourrai plus avoir accès au bâtiment”, entendons-nous. “Légalement”, je peux y entrer. Je peux, une nouvelle fois me résigner, prendre sur moi et montrer mon QR Code pour passer les portes du théâtre afin d’aller étudier. Fermer les yeux, non par bêtise mais par survie, comme je l’ai fait jusqu’à présent. Éthiquement, en revanche, je ne le peux plus. Je ne le peux d’autant plus, que pour faire valoir mon droit à l’éducation, nulle part ailleurs en France - à ma connaissance - des étudiant.es n’ont à se soumettre à ces mesures ... Je le peux en revanche si on ne m’y empêche pas l’accès sans que j’aie à présenter un passe, quel qu’il soit. Si nous sommes parmi les premiers, encore étudiant.es, à être soumis à la présentation d’un passe (sanitaire ou vaccinal), ne doit-on pas craindre que celle-ci soit bientôt élargie aux autres lieux d’apprentissage ? Car je ne suis pas la seule à constater que le classique « à contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles » peut se transformer en « à mesures exceptionnelles, inscriptions progressives dans le droit commun. »

Ayant une pensée empathique et solidaire à l’égard de toutes celles et ceux ne pouvant plus avoir accès à leur lieu de travail, qu’ils soient de cet établissement ou ailleurs, je ne me résous pas à me taire face au constat que les étudiant.es de cette école soient soumis à un contrôle de passe pouvant, qui plus est, dorénavant être accompagné d’un contrôle d’identité. Que cette mesure de contrôle de passe (sanitaire ou vaccinal) ait été appliquée pour rentrer dans l’école sans concertation avec les étudiant.es est d’autant plus offensante, la mise en application des directives de l’Etat ne doit pas exclure le débat.

En septembre dernier, aucune solution n’ayant été trouvée pour venir étudier sans contrôle de passe, cela a abouti à une acceptation de l’inacceptable (par contrainte). Je me suis déjà sentie une première fois privée de mon droit à l’éducation, et j’atteste ne pas avoir été la seule, lorsqu’il a fallu présenter un passe sanitaire sans concession pour entrer dans l’enceinte du bâtiment. Comme beaucoup je m’y suis faite, en me disant qu’il n’y aurait pas pire.

Mais, jusqu’à quand faut-il attendre - le pire - ? À quel moment dire : stop, je ne me rends plus complice ? Est-ce si radical de ma part, de faire apparaître, par mon impossibilité d’entrer dans le bâtiment, l’absurdité à laquelle nous sommes toutes et tous confronté.es ? De rendre visible le refus d’accepter l’addition d’une contrainte de droit, qui n’est imposée par aucune loi ? (je dis imposée et non justifiée à dessein).

Je ne jubile pas à l’idée d’avoir à rester à l’extérieur. D’avoir à ne plus pouvoir exercer ma pratique artistique en tant que comédienne. J’ai peur moi aussi, de cet avenir auquel je ne crois qu’avec amertume, dans lequel toute perspective de projection me semble amputée. La situation actuelle me fait perdre des heures de sommeil, du poids, de l’énergie. Ce qui arrive n’est un choix pour personne. Les conséquences physiques et psychologiques sur les individus se font sentir, deviennent presque palpables. Pour la première fois, comme de très nombreux jeunes de ma génération, la possibilité du suicide m’est parfois apparue comme une solution. Que retenir de cela ? Car si pour ma part l’endroit n’était que de l’ordre de pensée furtive, cette pensée est tentative voire acte pour de nombreux jeunes, surtout ces 2 dernières années. Cela relève aussi de santé publique.

Mais c’est en tant qu’artiste d’abord, que je me positionne. Prendre la parole et rendre visible ce qu’une stratégie politique parvient à rendre invisible (par autocensure, par silence, par peur, parce que questionner c’est être suspect, parce qu’on nous incite à devenir partisan d’une politique de délation, où chacun est potentiellement le flic de l’autre). Prendre la parole en tant qu’étudiante artiste-comédienne de 24 ans, en école supérieure de théâtre, au sein d’une institution, c’est aussi parce que je n’ai pas su trouver d’écho avec mes paires, chez les artistes. Parce que je refuse qu’on me vole ma voix, ma pensée critique, mon humanité.

En 2017, la ligue internationale des droits de l’Homme s’est dite “inquiète de l’avenir de l’Etat de droit en France, vacillant dangereusement sous prétexte de lutte contre le terrorisme”. Aujourd’hui, j’étends cette inquiétude au prétexte de lutte contre la pandémie. Et si je ne remets pas en question la réalité du contexte sanitaire (d’autant plus grave que l’hôpital public meurt à petit feu depuis des années par manque de moyens et par fermetures de lits, même en temps de crise) je questionne l’endroit de bascule entre protection sanitaire et projet politique.

Ainsi, je demande afin de ne pas bafouer un droit supplémentaire, à ce que, comme tous les étudiant.es de France, nous n’ayons plus à être soumis.es à un contrôle de passe, sanitaire ou vaccinal, et à ce que le droit au secret médical soit respecté. À ce que chaque étudiant.e, vacciné.e ou non, en possession d’un passe valide ou non, ait accès à son lieu d’étude.

J’entends que notre statut légal nous considère comme public à l’intérieur du bâtiment. Or, j’ai une carte d’étudiante en Jeu au TNS au sein du groupe 47 et non une carte de “public”. J’ai passé les concours d’entrée pour être étudiante comédienne et non public. Nombreux.se sont celles et ceux ayant payé des frais d’inscription et cela afin d’être étudiant.es et non ’public’.

Je demande à ce que des solutions soient appliquées afin que toutes et tous nous puissions, sans discrimination, avoir accès à notre lieu d’étude, de recherche, de création.

Car ce qui nous relie devrait se tenir dans la conviction qu’être vivants, c’est être les témoins de notre temps. Que le vivre-ensemble tient dans le fait de se sentir responsables, vitalement, passionnément, brutalement responsables, de l’avenir collectif de notre société.

Merci de m’avoir lue, Juliette Bialek, comédienne G47

23 janvier 2022

Fabien Nierengarten

Florence me manque. J'ai la nostalgie de son atmosphère si particulière, de ses ruelles où se côtoient pour le plaisir de tous les sens, le beau et le bon, le merveilleux et le mystérieux. Je pense notamment au Palazzo Vecchio, planté majestueusement sur la Piazza della Signora, avec sa cour intérieure où trône la délicate sculpture en bronze "l'enfant et le dauphin" (1476), et sa salle des Cinq-Cents (1496) dont les fresques monumentales racontent la gloire des Médicis.
L'espace qui m'a le plus impressionné est la Salle des cartes géographiques qui doit son nom à ses cartes du 16ème siècle, peintes à l'huile sur 53 portes d'armoires par le frère dominicain Ignazio Danti. Elles permettent de se faire une idée des connaissances géographiques de l'époque, plus ou moins précises selon les régions du monde. (...)







Eric en pince pour Valérie

... et le fait savoir sur Facebook :


Conférence de presse du Comité de Soutien de Valérie Pécresse


Après tout, pourquoi pas... du moment qu'il ne demande pas aux Colmariens de voter Pécresse, ce qui rappellerait fâcheusement l'initiative de son prédécesseur à la mairie qui a fait distribuer dans toutes les boîtes aux lettres colmariennes un courrier appelant à voter Fillon, « un homme honnête et de bon sens, en qui chacun peut avoir confiance »...

22 janvier 2022

Phil

DNA Colmar : Pas de Pass, pas de masque sur la piste rouge...



Pass vaccinal : « On fait disparaître les gens, on les tue socialement ! » – Me Protat et Marc Gotti




Manifestation anti pass du 22 janvier 2022 à Colmar

Audrey, Benoît, Céline, Julie ont en commun leur jeunesse, d'être passionnément épris de liberté – la liberté de se faire vacciner ou pas – et de s'opposer avec détermination au pass vaccinal, synonyme d'apartheid. Avec une constance qui ne se dément pas, ils animent tous les samedis après-midi la manifestation des anti-pass, à Colmar (place Rapp) en lisant des témoignages de personnels soignants et en relayant les prises de position de personnalités médiatiques (aujourd'hui : Akhenaton).