Translate

22 juin 2025

Loïc Jaegert-Huber
22/6/2025

Colmar ouverte sur le monde : une diplomatie locale au service des Colmariens

Colmar a toujours eu un lien particulier avec l’ailleurs. Par sa position au cœur de l’Europe, par sa tradition humaniste, par ses jumelages historiques. Mais ce lien, aujourd’hui, est devenu flou, symbolique, voire folklorique. Il est temps de redonner un sens concret, vivant et utile à nos relations internationales. Pas pour faire joli sur une carte mais pour offrir des opportunités réelles aux Colmariens, jeunes, actifs, retraités, artisans, chercheurs ou entrepreneurs.

1. Réactiver les jumelages, vraiment

Colmar est jumelée avec Princeton (États-Unis), Lucca (Italie), Schongau (Allemagne), Győr (Hongrie), Vale of White Horse (Angleterre), Eisenstadt (Autriche) et Sint-Niklaas (Belgique). Mais qui le sait encore ? Qui en bénéficie aujourd’hui ?

Nous proposerons un plan d’action en 3 volets :

- un “budget participatif des jumelages”, accessible aux écoles, clubs, associations, comités de quartier ;

- un forum annuel des Villes Jumelées pour faire émerger des projets concrets (échanges culturels, sportifs, circuits courts, innovations durables…) ;

- la création d’un “Conseil des Jumelages vivants”, piloté par des citoyens, des lycéens, des associations et des retraités bilingues, pour sortir du protocolaire.

2. Faire de Colmar une ville d’échanges européens pour la jeunesse

Notre jeunesse a soif de mobilité, d’ouverture et d’avenir. À nous d’ouvrir les portes.

Nous lancerons :

- un programme de bourses “Colmar Mobilité +” pour aider les lycéens et apprentis à partir en stage ou en immersion dans nos villes jumelées ou au sein d’écoles partenaires ;

- un pacte Erasmus local, signé avec les établissements colmariens (Bartholdi, Blaise Pascal, Camille Sée, le lycée pro du Pflixbourg, IUT, ...) pour accueillir régulièrement des jeunes européens à Colmar ;

- des twinnings de classes dès le collège, avec l’appui du délégué académique aux relations internationales et à la coopération, pour permettre à chaque jeune Colmarien de dialoguer avec des homologues européens.

3. Attirer à Colmar les événements internationaux qui comptent

Colmar peut accueillir bien plus qu’elle ne le fait. Pas besoin d’être capitale pour accueillir du monde.

Nous porterons :

- la candidature de Colmar à des congrès internationaux à taille humaine, autour de thèmes où nous avons des atouts : viticulture durable, tourisme responsable, patrimoine, ... ;

- la création d’un festival annuel européen “Villes moyennes, Grandes Idées”, qui mettra en lumière des solutions locales aux défis globaux (mobilité douce, alimentation locale, climat, inclusion numérique…) ;

- un lobbying actif auprès du réseau Eurotowns et de l’Association des Maires Francophones, pour repositionner Colmar sur la carte des villes influentes sans être capitales.

4. Une Maison des Relations Européennes à Colmar

Installée dans un bâtiment public existant (type ancienne école ou espace culturel sous-utilisé), cette Maison deviendrait :

- un centre de ressources pour la mobilité, les projets transfrontaliers et les coopérations européennes ;

- un lieu d’animation continue (conférences, ciné-débats, cafés linguistiques, clubs de lecture en VO…) ;

- un point de rencontre pour les associations franco-allemandes, italiennes, hongroises, ... et les jeunes souhaitant s’engager.

5. Soutenir les diasporas colmariennes

À Colmar, on compte des communautés venues d’Italie, du Portugal, d’Allemagne, du Maghreb, d’Asie, d’Afrique de l’Ouest, ... Trop souvent cantonnées au champ social, alors qu’elles sont des ponts culturels et économiques.

Nous créerons un fonds de microprojets de coopération citoyenne, pour soutenir des initiatives portées par des binationaux ou associations locales en lien avec leurs pays d’origine (écoles, agriculture, écologie, solidarité, artisanat…).

6. Construire un vrai partenariat transfrontalier avec Freiburg et Bâle

À 50 km de Colmar, la coopération réelle reste timide. Nous proposerons :

- un pacte d’alliances entre villes secondaires du Rhin supérieur, pour partager des projets en matière d’eau, de santé, de mobilité verte, de transition numérique... ;

- des passes transfrontaliers culture + mobilité, pour faciliter les trajets étudiants, les jobs d’été ou les stages pro de part et d’autre du Rhin ;

- un “bivouac économique” annuel Colmar x Freiburg x Bâle, pour connecter PME, artisans et incubateurs...

7. Parler d’Europe autrement

Pas avec des drapeaux obligatoires mais avec de vrais récits, du concret, des rencontres.
Nous lancerons un cycle “L’Europe en vrai” dans les écoles, les cinémas, les cafés, les quartiers. Avec des jeunes qui témoignent, des anciens qui racontent, des entrepreneurs qui innovent, des artistes qui croisent les cultures. Parce qu’on n’a jamais autant eu besoin d’Europe… et jamais été aussi loin d’elle dans les esprits.

Colmar doit se reconnecter au monde, mais pas pour faire du cosmétique. Pour créer du sens, des opportunités et du lien. Pas une ville vitrine pour délégations, mais une ville passerelle, ancrée et ouverte, généreuse et stratège, européenne et profondément colmarienne.

[échange à Princeton en août 2009]