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16 août 2021

« LES AUTORITÉS DÉTOURNENT LES QUESTIONS SANITAIRES POUR INSTAURER UNE SOCIÉTÉ DE CONTRÔLE »

Extraits d'un entretien avec la philosophe Barbara Stiegler
 
« J’ai le sentiment que l’on s’enferre dans une impasse politique et sanitaire. Les décisions prises par le gouvernement depuis le 16 mars 2020 construisent un pays fracturé où l’on oppose deux camps, celui du bien et celui du mal […] créant un état de sidération dans la société qui empêche de penser et d’appréhender les questions avec nuance et précision. À un an de l’élection présidentielle, c’est extrêmement inquiétant. En renvoyant toute forme de contestation à l’extrême droite, tous les ingrédients d’une crise politique majeure sont là.
Les dispositifs mis en place sont extrêmement brutaux et simplistes. […] Si la menace au code QR fonctionne pour les populations les mieux insérées socialement, elle est globalement inopérante pour les publics précaires et fragiles. Le gouvernement laisse les citoyens livrés à eux-mêmes, seuls devant leurs applications numériques.
Depuis le début du quinquennat, le gouvernement démantèle les services publics et mène des politiques d’austérité qui affaiblissent l’hôpital, les services sociaux, le système éducatif. Au lieu de reconnaître ses torts et ses responsabilités, il transforme les victimes de sa propre politique en coupables. Il les rend responsables de la situation présente. Il pointe leur prétendu « relâchement », insiste sur leur ignorance, leur irrationalité ou leur penchant sectaire. Depuis un an et demi, son état d’esprit n’a pas changé. Il privilégie toujours la répression, le contrôle et la mise au pas de la population.
En creux, le Covid-19 pose une question sociale et écologique. Dans les pays industrialisés, plus les inégalités augmentent, plus les maladies chroniques explosent et plus le Covid-19 flambe.
L’argument selon lequel il n’est pas question d’aller manifester aux côtés d’électeurs d’extrême droite […] n'est jamais évoqué quand il s’agit de manifester contre un attentat terroriste ou pour soutenir la police. Récemment, des membres du Parti socialiste (PS), d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et du Parti communiste (PCF) ont marché aux côtés du syndicat de police Alliance et à côté du Rassemblement national (RN), et cela ne leur a posé visiblement aucun problème. [ …] Devant de telles remises en cause de nos libertés, la gauche et la société civile devraient se mobiliser dans la rue pour ne pas laisser l’extrême droite ramasser la mise.
Nous sommes désormais dans un régime où un seul homme peut décréter de manière arbitraire les détails les plus infimes et les plus intimes de nos vies. Nous vivons un point de bascule. Depuis un an et demi, une partie des classes supérieures semble avoir renoncé au modèle démocratique […] Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle extrêmement invasive dans laquelle la démocratie est suspendue à l’aide des outils numériques et d’un discours permanent sur l’urgence. […] Il faut bien comprendre que le Covid-19 n’est qu’une répétition générale. Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres de la crise écologique. Des événements similaires risquent de se reproduire à l’avenir, avec la dégradation des écosystèmes et le réchauffement climatique. »
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L'interview complète ici : https://reporterre.net/Barbara-Stiegler-Les-autorites...
Edouard Dabrowski

- 16/8/2021 - "Le Zapping" de la semaine dernière revient sur le « vibrant hommage » rendu par Eric Straumann à Gilbert Meyer, lors de l'inauguration du Koïfhus restauré, « l'élu s'est même trouvé de nombreux points communs avec l'ancien maire ».
Eric Straumann ne dira jamais du mal, en public, de Gilbert Meyer qu'il a combattu à la loyale aux municipales, alors que ce dernier ne s'était pas privé de lui porter des coups bas.

De là à lui passer la brosse à reluire avec une telle insistance il y a de quoi s'interroger.
Est-ce du second degré ? Si l'ancien maire avait réellement les qualités vantées, pourquoi s'être présenté contre lui ? Quelle est la part de sincérité ? De stratégie politicienne ? Faut-il toujours donner des gages aux anciens fans de GM, ainsi qu'à ses transfuges qui ont quitté un navire pour un autre sans états d'âme ? La page est définitivement tournée, qui parle encore de Gilbert Meyer aujourd'hui ?

Eric Straumann est allé jusqu'à se trouver de nombreux points communs avec l'ancien maire dont celui-ci : "la même vision de la ville". Quand on sait quelle vision en avait Meyer, toujours plus de touristes, jusqu'à l'overdose et les habitants traités par le mépris, il y a de quoi s'alarmer.

Autre point commun, passé sous silence : l'utilisation de Facebook.
La communication bat son plein, la nature ayant horreur du vide, il ne se passe pas un jour sans publication. Avec, en retour, likes, commentaires flatteurs et bien sûr audience maximum espérés.
Chez Meyer, soit on applaudissait, soit on s'abstenait ; mais si on s'avisait d'émettre un avis contradictoire, celui-ci était très rapidement supprimé et son auteur risquait d'être bloqué.
Chez Straumann, idem.
« C'est la fonction qui veut ça » répond l'intéressé à ceux qui s'étonnent de cette façon de procéder.

Dans les points qui les distinguent, Eric Straumann avance le facteur générationnel et la verticalité du pouvoir (chez Meyer).

Gilbert Meyer n'en faisait qu'à sa tête et ne revenait pas sur une décision prise, fut-elle absurde (le fameux macaron à 600 euros).

Tout au contraire, Eric Straumann ne veut se fâcher avec personne et du coup hésite à trancher.

Appel à la délation. Certes le mot n'est pas employé car trop connoté négativement mais quand on vous demande de prendre en photo les personnes se livrant à un dépôt sauvage de déchets ou de signaler à la mairie les mamies nourrissant les pigeons, c'est quoi ?

L'humour. ES a un penchant pour l'humour, ce dont Meyer était complètement dépourvu. Par contre ce dernier faisait rire à ses dépens, merci Roger Siffer.

Partisan d'une gouvernance plus "horizontale", Eric Sraumann manifeste une réelle empathie vis-à-vis de ses administrés avec lesquels il aime converser quand il sillonne la ville, souvent à vélo. Après la chape de plomb de l'ère meyerienne, une bouffée d'oxygène.

Pour résumer : empathie, ouverture d'esprit, écoute bienveillante, humour chez Eric Straumann ; autoritarisme, clientélisme, mépris et arrogance chez Meyer, y a pas photo !
Yves Hemedinger
1/8/2021

Jamais un président de la République n’aura autant fracturé la société française.
Jamais un président de la République n’aura fait preuve d’autant de mépris pour son peuple.
Emmanuel Macron n’a aucune empathie.
Il est censé représenter la France dans son intégralité et sa diversité et pas seulement ceux qui votent pour lui.
Cette morgue permanente a créé et alimenté les gilets jaunes, elle alimente aujourd’hui la suspicion généralisée.
C’est le triste constat d’un quinquennat qui se termine bientôt dans la confusion, l’inquiétude et le dédain.
Dernier exemple en date, lorsque le président traite ceux qui ne sont pas vaccinés d’égoïstes, il alimente en réalité la fracture alors qu’il devrait rassembler, convaincre et faire de la pédagogie pour faire adhérer la population.
Qu’il ait raison ou tort dans cette déclaration n’est pas la question mais son attitude n’est visiblement ni à la hauteur de sa fonction ni des enjeux du moment.
Les Français ont besoin d'être rassurés car la période est difficile.
Au lieu de cela, il clive et ne parle qu’à une partie de la France.

13 août 2021

Les portants se portent bien, surtout à Colmar

Jean-Louis Christ, ancien député et actuel maire de Ribeauvillé, a été en pointe dans la lutte contre la prolifération des locations airbnb dans sa ville. Aujourd'hui, il fait partie des six maires de communes haut-rhinoises très touristiques, qui ont décidé de s'unir pour lutter contre les dérives commerciales.

Voir l'article des Echos

Et il faut reconnaître qu'il a pris une longueur d'avance sur ses collègues concernant la limitation des portants dans l'espace public.

Les commerçants ne s'en cachent même pas, ces portants ont pour principale fonction de servir d'appât pour attirer les gens dans leur boutique. Accessoirement, ils encombrent l'espace public et sont une insulte à la beauté du patrimoine. E.D.

Ribeauvillé

Colmar

Six communes touristiques du Haut-Rhin en lutte contre les dérives commerciales

Coralie Donas - Les Echos - 8/7/2021

Ces six communes situées sur la route des vins d'Alsace sont Colmar, Riquewihr, Eguisheim, Turchkeim, Kaysersberg et Ribeauvillé. Elles viennent de présenter leur stratégie pour réguler le commerce touristique.

Le maire de Ribauvillé a mis en place un PLU strict pour éviter « que les rues touristiques n'accueillent plus que des boutiques ou des restaurants ». (imageBROKER. com/Rolf Fischer/SIP)

Des boutiques de souvenirs qui vendraient de l'artisanat local plutôt que des articles en provenance d'Asie… C'est ce que souhaitent les maires de six communes très touristiques de la route des vins d'Alsace . Colmar, Riquewihr, Eguisheim, Turckheim, Kaysersberg et Ribeauvillé ont élaboré une stratégie commune concernant l'authenticité des produits vendus dans les boutiques de souvenirs et l'occupation du domaine public.

Pour cela, les élus veulent utiliser les outils à leur disposition comme le Plan local d'urbanisme (PLU) ou le règlement d'occupation du domaine public. « Nous avons mis en place un PLU strict concernant les règles de changement de destination d'une maison ou d'un garage. Ce, pour éviter que les rues touristiques n'accueillent plus que des boutiques ou des restaurants », illustre Jean-Louis Christ, le maire de Ribeauvillé, qui souhaite renouer avec les visiteurs des relations autres que commerciales. La commune de 5.000 habitants, qui peut accueillir jusqu'à 1 million de touristes par an, a également adopté un dispositif de préemption sur les fonds de commerce, pour favoriser progressivement l'installation de commerçants ou d'artisans locaux.
Cohérence entre les villes

Le souci pour les élus est également de répondre à une grogne des habitants, pour qui l'offre commerciale classique s'appauvrit. « Il faut qu'il y ait un équilibre des commerces proposés », soulève Eric Straumann, maire de Colmar. Concernant l'occupation du domaine public, les produits qui pourront être exposés devant les échoppes de souvenirs devront d'abord être validés par une commission. Le maire de Colmar veut tendre vers plus de sobriété et une mise en valeur des productions locales.

Ces résolutions sont présentées à un moment où, en raison de la crise sanitaire et de ses conséquences, les touristes ne sont pas encore au rendez-vous. « C'est le moment de changer de stratégie pour l'avenir », estime Jean-Louis Christ. « Adopter une action commune permet de donner plus de poids à notre démarche et une cohérence d'actions sur un même bassin touristique », appuie Eric Straumann.