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30 août 2021

Le Lézard : LANCEMENT DE SAISON 2021-2022

SAMEDI 11 SEPTEMBRE 2021 À 18H

Billets
www.helloasso.com/associations/lezard/evenements/lancement-de-saison

Le Lézard lance sa saison culturelle dans la cour et la galerie de son espace
12 route d'Ingersheim 68000 Colmar

Au programme :

18h - Présentation de la saison 2021-2022 de l'association

19h - Vernissage de l'exposition "En Enfance" de l'artiste Valérie Grafiteaux

20h30 - Enge Trio (Swing manouche)
Enveloppées d'une virtuosité qui ne saurait prendre le pas sur l'intention musicale, les atmosphères de cet attachant trio fourmillent de couleurs chatoyantes et de groove dansant !

22h30 - Mossa et Zoya (Blues touareg)
Deux guitares, deux voix, deux cultures, des solos délirants et des voix qui transportent, c'est le dépaysement assuré !

Tarifs : 10€, 8€*, 6€**

Infos pratiques :
Buvette et restauration sur place.
Le pass sanitaire sera demandé à l'entrée de la cour et de la galerie de l'exposition.

*Tarif réduit : Adhérent·e·s Lézard, Hiéro, Comédie de Colmar, Salle Europe, L’Evasion, IRCOS, GAS, ASPAD68, Amicale HCC et demandeurs d’emploi.
**Tarif spécial : Moins de 25 ans, Carte Culture, bénéficiaires RSA et ASS.



29 août 2021

Colmar, une ville où on ne respire plus

Isabelle Kieffer

QU’EST-CE QU’IL RESTERA

d’une vie quotidienne plaisante à Colmar, pour les Colmariens ?

Coup de fil éploré de l’amie Jeanine, 90 ans. Elle ne conduit plus, elle n’a ni portable ni internet. Mais bon pied (avec une canne, certes) bon œil et tête solide.

Son plaisir c’était d’aller entre la place de la Cathédrale et Grand-Rue où elle pouvait se rendre à pied. Les trottoirs envahis par les pauvres limonadiers c’est déjà pas simple, le pressing laissant la place à un glacier de plus ça va lui faire bien loin pour déposer ses vêtements et son linge, et maintenant la FNAC : atterrée.

Elle aimait y flâner, feuilleter les livres, en acheter un, regarder les portants de cartes, choisir un DVD, elle y donnait ses photos à développer, savait pouvoir y trouver un cadeau, un objet du quotidien.

Oui le magasin avait besoin d’un coup de neuf, oui la moquette était bien moche et bosselée mais voilà c’était là à portée de mains, de regard, il y avait un ascenseur (chez Ruc toujours pas, un scandale). Et en sortant elle se reposait dans un salon de thé sous les arcades.

« Je vais y aller comment à Houssen, et puis c’est moche Houssen. Si mon téléphone, mon téléviseur, ma radio clabotent avant moi je fais quoi ? »

Et à la place ? Un truc à vêtements pour ados, à gadgets comme les trois quarts de la rue des Clefs, un temple du nougat, du chocolat, du bredele ?

Colmar ville musée ? Laissez-moi rire (jaune) : un musée ça vit, ça vibre, ça donne à penser, ça apporte du bonheur, ça nourrit l’âme et le cœur, on va, on vient, on retourne sur ses pas.

Les Colmariens n’ont plus de cinéma d’art et d’essai, n’ont plus la librairie Hartmann, les quelques boutiques dites de proximité disparaissent peu à peu et maintenant la FNAC : « une ville où il fait bon vivre », une ville de culture vraiment ? Une ville où on ne respire plus.

Plaidoyer d'un scientifique contre le pass sanitaire

Jean-Pierre Luminet
Directeur de Recherche, CNRS, Aix-Marseille Université

Je souhaite faire une longue mise au point à propos de mon billet du 11 août concernant mon opposition radicale au pass sanitaire, et qui a récolté le plus grand nombre de commentaires que j’aie jamais eus. Je remercie en premier lieu les personnes qui ont approuvé ma prise de position - la grande majorité, mais je sais bien qu’il y a un fort biais de sélection, venant du choix que je fais dans l’acceptation ou pas des nombreuses « demandes d’amitié » que je reçois sur FB.
Comme je n’écris pas ici pour recueillir des suffrages dont je n’ai nul besoin, j’ai été davantage attentif aux arguments des personnes qui me désapprouvent tout en restant polies (j’ignore celles qui se répandent en insultes), et c’est pour elles que je tiens à préciser mes positions, si elles acceptent honnêtement de me suivre dans un texte assez développé (sans doute trop pour FB, peu de lecteurs iront au bout).
Ma formulation initiale, de par sa concision, était forcément abrupte et a été très largement mal interprétée. Primo, un certain nombre de mes contradicteurs ne savent pas (ou ne veulent pas) lire correctement : mon billet d’humeur et d’indignation était clairement contre le pass sanitaire, pas contre la vaccination.
• Certains pro-pass « raisonnent » de la façon suivante : « le vaccin implique le pass, être contre le pass implique donc être contre le vaccin ». Un sacré syllogisme, qui viole le B-A-BA de la logique. Ce sont deux sujets différents, certes en partie liés mais que les autorités politico-sanitaires se plaisent perfidement à identifier pour mieux brouiller les pistes. Certains de mes lecteurs attentifs ont bien tenté de le rappeler, mais autant chanter pour des sourds. D’autres ont à juste titre rappelé que de nombreuses personnes vaccinées manifestaient contre le pass et, bien qu’en étant munies, refusaient de s’en servir pour leurs activités non vitales (bars, restaurants, salles de spectacles), en attendant que l’apartheid actuellement instauré meure dans son propre étouffement morbide.
• En aucune façon je ne me glorifie de mon opposition au pass ni ne me pose en « héros résistant ». Ce serait complètement bouffon et stupide : j’ai parfaitement conscience que, de par mes activités et mon parcours, je suis archi-privilégié car je peux me permettre de boycotter les activités non vitales (qui représentent cependant beaucoup dans ma culture : concerts, cinémas, expositions, musées, gastronomie). Donc, annuler une conférence exigeant le pass, ou bien en assurer d’autres en faisant des heures de voiture plutôt que de prendre, masqué et QR-codé, le TGV ou l’avion, ne fait pas de moi quelqu’un de courageux : juste une personne cohérente.
Je constate d’ailleurs un certain manque de cohérence chez certaines personnes farouchement anti-pass, mais qui, au lieu de boycotter les lieux non vitaux qui l’exigent, acceptent de subir un test PCR pour pouvoir assister à un concert ou un spectacle. C’est, d’une certaine manière, aussi céder au chantage gouvernemental. D’autres se contentent de « liker » les « posts » des « anti-pass » les plus actifs des réseaux sociaux (dont certains sont utiles en indiquant des liens instructifs) sans s’engager davantage, alors que par exemple elles pourraient adhérer à des associations comme Reaction19 (moyennant petite cotisation), qui fournissent d’utiles documents à caractère juridique permettant de contrer l’illégalité croissante des injonctions gouvernementales, envoyer une requête à la Commission Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg permettant, sinon de bloquer, du moins de retarder le processus administratif de validation des mesures liberticides (le formulaire juridique se trouve facilement sur internet, ça coûte deux timbres pour l’envoi), etc.
• Je n’aurais jamais l’outrecuidance de critiquer les personnes pour qui le pass sanitaire est vital pour simplement pouvoir travailler. Il faut être fondamentaliste anti-vax pour leur dénier ce droit évident de choisir la survie professionnelle et financière, certains le faisant malgré eux et parfaitement conscients que cette politique d’apartheid et d’exclusion est particulièrement perverse, ne reposant en outre sur aucune vérification scientifique.
Je ne jetterai même pas la pierre aux personnes qui utilisent le pass pour pouvoir continuer à vivre à peu près « normalement » et confortablement (en admettant que ce soit normal de montrer un QR code pour boire un coup et confortable de se faire contrôler toutes les dix minutes pendant que vous sirotez un café), prendre des vacances en Grèce ou ailleurs, etc. Je regrette simplement que, pour nombre d’entre elles, la conscience politique et l’idéal de liberté passent après leur petit intérêt personnel. Mais je pense aux jeunes, pour qui, après des mois extrêmement difficiles d’isolement dus au confinement, aux cours à distance, etc., ont impérativement besoin, pour leur équilibre mental, d’avoir une vie sociale et de fréquenter les établissements de socialisation exigeant le pass. Un de mes grands enfants, étudiante, est dans ce cas, et quoique dubitative sur l’efficacité du vaccin, elle y est passée pour obtenir son autorisation, et je l’ai approuvée.
Je comprends fort bien que 95% desdits établissements obéissent à la loi, fût-elle parfaitement inique, pour simplement continuer à fonctionner. Mais j’admire particulièrement les 5% restants qui s’opposent clairement au rôle de flicage et de contrôle qu’on veut leur imposer et qui n’est pas le leur, quitte à payer une amende (de toute façon illégale ; il y a d’excellents sites d’avocats fournissant les formulaires de contestation fondés sur des articles précis de la constitution). J’aurais simplement aimé que les gérants de lieux publics (bars, restaurants, cinémas, salles de spectacles, musées, etc.) qui se plient à l’injonction gouvernementale - laquelle les conduit inexorablement à la faillite - comprennent que l’union fait la force, et que si une proportion plus importante (disons 30%) d’établissements refusait d’obtempérer, le système s’effondrerait de lui-même.
• En revanche j’avoue m’agacer contre toute une catégorie de personnes pro-pass qui justifient cette intenable position en reprenant à leur compte les slogans du prêt-à-penser préparés d’avance par les merdias et autres réseaux sociaux, tous complices de l’hystérie. Exemple : « avant, la résistance c’était mettre sa vie en jeu pour la liberté des autres, aujourd’hui c’est mettre en jeu la vie des autres pour sa propre liberté », ce qui est complètement bidon, ne serait-ce que, primo, parce que refuser le pass c’est s’ôter à soi-même la plupart des libertés, secundo, parce que quand la pandémie laisse 99,97% de la population mondiale parfaitement sauve (chiffre officiel), on met statistiquement moins en danger la vie d’autrui que lorsqu’on prend le volant de sa voiture après avoir bu un verre de trop. Et qui d'entre vous ne l’a pas fait ?
Avant, en pleine période de confinement, on avait eu pire comme slogan débile : « Je reste chez moi, je sauve des vies ».
Encore plus ridicule est l’image véhiculée par ceux qui s’offusquent que l’on puisse utiliser le terme de dictature sanitaire (dictature disons « douce » pour commencer, puisque je puis encore m’exprimer ici, mais des centaines d’autres récalcitrants ont déjà eu leur parole bloquée, et vous verrez, bonne gens, cela ne fait que commencer). Image donc où l’on voit le dirigeant dingue de la Corée du Nord ou encore un taliban barbu d’Afghanistan s’esclaffer en offrant l’asile politique aux Français qui veulent fuir la dictature. S’il y a en effet toujours pire ailleurs, est-ce une raison pour accepter toutes les dégradations de sa propre condition ? À tout relativiser on stagne dans l’acceptation de tout et la passivité la plus totale. C’est aussi le cas pour les comparaisons stupides du genre « je m’arrête bien aux feux rouges et je mets ma ceinture ». J’ai du mal à comprendre pareil dysfonctionnement des neurones.
Passons à une autre catégorie qui m’amuse assez : celle des scientistes purs et durs formatés par la « méthode », qui ne comprennent pas qu’un esprit « jadis brillant » (ce n’est pas moi qui le dis, c’est eux) puisse se fourvoyer à ce point, être « dans un brouillard mental », carrément « tombé en déchéance ». L’un d’eux m’a particulièrement fait rire en parlant du « spectacle attristant d’un savant qui ne colle pas à la science ! » Le verbe « coller » parle de lui-même. Est-ce que les Copernic, Kepler, Galilée, Darwin et autres Einstein collaient à la science de leur temps ? (je ne me compare aucunement à ces grands esprits, c’est juste un petit rappel sur la façon dont la science progresse : jamais en « collant » !).
Trois explications seulement leur viennent à l’esprit, sous forme de mantras qu’ils doivent se répètent intérieurement à chaque fois qu’ils lisent quelque chose qui les dérange : la sénilité, le complotisme ou le charlatanisme. Pour la sénilité, un de mes « défenseurs » a fait remarquer que pour quelqu’un qui venait d’obtenir la seule année 2021 trois prix scientifiques internationaux il y avait pire comme déchéance… Je le remercie de s’être correctement renseigné à mon sujet. Pour le complotisme, on sait bien que c’est devenu le mot magique servant à exclure d’office toute parole contradictoire. Quant au charlatanisme, il est amusant de voir que ce sont toujours les mêmes qui s’en prennent pêle-mêle à la médecine naturelle, à l’homéopathie, à ceux qui se méfient des pesticides et des OGM, maintenant le yoga considéré comme une dérive sectaire, bref le grand sac de tout ce qui n’est pas conforme à la vision occidentalo-capitalistique.
• Il est clair que les journalistes des chaînes télé et radio d’état (c’est-à-dire détenues par des proches du pouvoir), qui ne savent plus faire de l'investigation et sont devenus des serpillières de l'état, mentant et manipulant des masses trop peu pensantes, sont en grande partie responsables de cet abrutissement (la palme revient peut-être à France Info : la veulerie mégalomane de leurs chroniqueurs dépasse l’entendement). Parmi eux, les plus actifs donneurs de leçons sont ceux étiquetés « scientifiques » (la majorité ; mais la minorité qui tente encore de faire son travail d’investigation n’a quasiment plus droit à l’antenne). À propos d’un de mes billets antérieurs, l’un d’eux m’avait par exemple « morigéné » (j’adore ce verbe rappelant l’époque révolue où l’écolier garnement pouvait encore être grondé par le maître), en m’écrivant : « vous devriez avoir honte » !
Je puis comprendre dans une certaine mesure cette idiosyncrasie journalistique : ne pratiquant pas la science de l’intérieur puisqu’ils ne sont pas chercheurs (ou n’ont pas réussi à le devenir), les journalistes s’en font une idée totalement candide.
Primo, ils ne jurent que par la soi-disant « méthode scientifique », laquelle, au-delà de sa vertu effective de limiter certaines dérives, rencontre vite ses propres limites en bridant la créativité et l’invention, comme le montrent des siècles d’histoire des sciences.
Secundo, ils ne « raisonnent » qu’en termes de statistiques, auxquelles ils ne comprennent rien - tout comme au demeurant bon nombre de scientifiques non mathématiciens - ou alors qu’ils manipulent comme bon leur semble. Les champions toutes catégories dans le genre sont les « fast checkers » (Le Monde, Libé, CNews, etc., tous les médias ayant désormais leur officine), dont les « productions » sont à mourir de rire.
Tertio, ils utilisent à tout va l’argument d’autorité et ce qu’ils définissent comme étant le « consensus » : selon eux, si 90% (du moins selon leur propre statistique) des scientifiques disent que c’est vrai, eh bien c’est que cela est forcément vrai ! Ils ignorent - ou feignent d’ignorer pour ne pas avoir à perdre leur credo - le niveau de bidonnage, de coups tordus et autres fraudes qui sont la plaie d'une partie de la recherche scientifique. En revanche ils sont les premiers à accuser de fraude et de bidonnage les 10% de chercheurs qui contredisent la doxa. L’un des plus hystériques d’entre eux m’a récemment rétorqué que moi-même je croyais bien aux trous noirs, puisque 90% de mes collègues y croyaient, qu’on avait observé au télescope l’image de l’un d’entre eux et qu’en plus le résultat était conforme à mes propres calculs ! Eh bien ce brave journaliste et astronome amateur n’a visiblement rien compris à ce qu’est la recherche fondamentale : on n’élabore pas des modèles pour prouver qu’ils sont vrais, mais pour montrer qu’ils sont plausibles, éventuellement meilleurs que les explications alternatives. J’ai beau avoir travaillé 45 ans sur mes chers trous noirs, je ne sais fichtrement pas s’ils existent réellement ! Je sais juste qu’il y a des astres qui leur ressemblent comme deux gouttes d’eau et que l’on n’a à ce jour pas de meilleure explication que celle fournie par la relativité générale.
Je suis d’ailleurs assez étonné que ce soit dans le domaine des sciences de l’univers, celui qui à mon avis demande le plus d‘imagination et d’indépendance d’esprit tant le mystère du cosmos est grand et les préjugés de divers ordres sont tenaces, que les certitudes scientistes sont les plus grandes. Des journalistes plus ou moins spécialisés en astronomie s’en prennent à moi de façon assez virulente (ce que j’écris là ne va pas arranger les choses). D’autres, qui ont jadis loué mes travaux, ont fait de votre serviteur de beaux portraits et interviews, voire continuent à le faire de façon pertinente dès lors que je ne sors pas de ce qu’ils considèrent être mon seul champ de compétence, s’inquiètent de ma « déviance ». Je suis personnellement touché de leur sollicitude, et je ne puis que les rassurer sur le fait que je me sens en pleine possession de mes moyens intellectuels, comme pourraient en témoigner ceux qui ont pris la peine de lire mon récent ouvrage sur la gravitation quantique.
Pour en revenir aux peu glorieuses pratiques de la recherche scientifique, si un jour je trouve le temps de rédiger mes mémoires de chercheur, j’en donnerai quelques édifiants exemples. Pourtant, le niveau de truandage dans mon domaine des sciences dites « dures » (celles de la matière et de l’univers) est beaucoup moins élevé que dans les sciences du vivant, ne serait-ce que parce que c’est plus difficile de truander des équations que des données statistiques sur échantillons non significatifs.
Je reçois régulièrement le bulletin d’information sur l’intégrité scientifique issu de l’Institut de Recherche et d’Action sur la Fraude et le Plagiat Académiques (IRAFPA) dirigé par l’excellente chercheuse en sciences sociales Michelle Bergadaà. Les résultats sont effarants. Comme on peut s’en douter, c’est dans les domaines de la recherche où les enjeux financiers et économiques (par le biais de brevets) sont importants que le trucage est massif : la médecine, la pharmacologie et les sciences du vivant sont au premier rang. Il n’y a qu’à voir le scandale de l’an passé sur l’article bidonné publié dans le Lancet, que la gent journalistique a rapidement et pieusement étouffé tant le bidonnage arrangeait leur credo. Car ils Croient, eux : le doute, ils ne connaissent pas ! L’Apologie de Raymond Sebond dans les Essais de Montaigne sur le scepticisme, jamais lu, ni même entendu parler ! Or, un scepticisme de principe, assorti de discussions et échanges dialectiques, est le fondement même de la juste démarche scientifique. Cela ne fait pas forcément de vous un climatosceptique. Mais ce sont désormais les journalistes qui désignent au bon peuple les bons scientifiques (ceux qui « collent ») et les mauvais (ceux qui ne « collent » pas) !
Ceci dit, je ne méprise aucunement ces points de vue différents : je les désapprouve fortement, ce qui est très différent. Je pense en effet qu’ils sont erronés et délétères, soit parce qu’ils sont générés par la mauvaise foi, le parti-pris, ou bien manipulés par la peur, ou encore par manque d’informations objectives, de réflexion personnelle, de lucidité, de conscience sociale et politique, etc.
• En revanche je ne trouve aucune excuse à la fraction de personnes que j’estime être de véritables collabos de la répression et du contrôle, et qui utilisent les moyens les plus malhonnêtes - tricheries, falsification des faits (un certain nombre hélas dans le milieu des chercheurs en sciences du vivant compromis dans des conflits d’intérêt et plaçant leur intérêt financier plus haut que la plus élémentaire déontologie médicale), délations et autres perfidies les moins reluisantes de la nature humaine - pour propager leur idéologie mortifère. Il y a toujours eu des salopards dans la tragique histoire de l’humanité et il y en aura toujours. Cela ne les dédouane pas pour autant. Beaucoup sont actuellement au pouvoir ou en sont l’oreille. J’ai une véritable aversion pour l’ensemble de la classe politique dirigeante, clique de paranoïaques pervers. Le plus terrible c’est que je ne vois à l’horizon mai 2022 aucune figure alternative. En tout cas leur temps passera tôt ou tard, et l’Histoire les jugera peut-être à l’aune du mal qu’ils auront fait.
Je m’arrête là. Il est temps diront certains.

[Covid / Le coin des libres-penseurs]


27 août 2021

Veesse - Heb'di



Les facéties de Google

Le moteur de recherche Google vous propose des "Recherches associées" dès lors que vous tapez un nom.

Exemple :



Si la curiosité vous pousse à faire un clic sur "eric straumann et sa femme", voici les images qui apparaissent :


Déroutant !


Et si vous voulez en avoir le cœur net :


Réponse sans ambages :


26 août 2021

Abbaye de Marbach


Bernard Hertrich & Jean Jacques Fimbel

samedi 28 août 20h30




On s'voyait déjà

Il était une fois deux musiciens que tout semblait opposer. Le premier, Jean-Jacques Fimbel, professeur de guitare classique au Conservatoire de Mulhouse, spécialiste de musiques anciennes, concertiste international et… euphoniomiste.
Le second, Bernard Hertrich, guitariste – chanteur colmarien, formé sur le terrain au gré des rencontres, présent depuis 30 ans sur la grande scène du jazz comme improvisateur et… équilibriste. Un jour, ils se rencontrèrent autour d’une bonne table, se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, métissés, dispersés de par le monde.
C’est à travers un plaisant voyage qu’ils nous invitent à les retrouver : de la guinguette parisienne (« Sous le ciel de Paris », « Indifférence » au parfum manouche) jusqu’à l’Argentine (« Palermo », « Libertango », « Café 1930 » de Piazzolla), le Moyen Orient (« The Sheik of Araby »), en passant par les clubs de jazz new-yorkais (rencontres avec Joe Pass, Gerry Mulligan, Herb Ellis, Jimmy Raney) avant de se recueillir dans l’Europe romantique (« Ave Maria » revisité, « Invention »…et hommage à Bach) pour revenir à Paris (« Je m’voyais déjà » d’ Aznavour, façon New-Orleans). Sans compter bien d'autres surprises...
Duo insolite, le « On s’voyait déjà » DUET, c’est un cocktail de sérieux et d’humour, de notes écrites et improvisées, impossible à ranger dans une case, si ce n’est celle de la Musique Non Cloisonnée, Vivante et ouverte à un public large et mélomane. Son vaste répertoire est constitué de succès populaires réarrangés pour cette formation, mais propose aussi une ouverture vers des pièces moins connues et des compositions originales.


⇒ écouter sur YouTube

⇒ je réserve



Quatre plus quatre / de Schumann à Brahms

dimanche 29 août 17h




Les artistes de l'Opéra national du Rhin en concert à l'abbaye. Quatre voix soutenues par le piano à quatre mains : cette formation produit de puissants alliages sonores, tirant profit des multiples combinaisons possibles des interprètes. Un quatuor vocal composé de Clémence Baïz, soprano Stella Oïkonomou, mezzo-soprano Laurent Roos, ténor Dominic Burns, baryton ainsi que Manon Parmentier et Alessandro Zuppardo au piano vous invite à un voyage sur les traces de Schumann et Brahms.
Plus de vingt ans séparent les deux morceaux de cette soirée, dédié à Schumann et Brahms, deux compositeurs liés par une amitié sincère mais aussi d’une historie personnelle qui verra Brahms assurer le futur des enfants de Schumann et de son épouse Clara après la mort de celui-ci en 1856. Dans les Spanisches Liebeslieder op.138, composés en 1849, Schumann s’inspire d’une anthologie de poèmes amoureux espagnols souvent anonymes, publiée par Emanuel Geibel, et les accompagne d’une musique qu’il veut hispanisante mais dont les couleurs sont bien celles de l’Europe centrale.
Les Neue Liebesliederwalzer op.65 quant à eux, empruntent leurs textes à la Polydora de Daumer, qui consiste en une traduction ou imitation de textes poétiques populaires anciens issus de différents pays d’Europe dont la Turquie, la Lettonie, la Pologne et la Sicile. Tout comme les Spanisches Liebeslieder, nous sommes ici en présence des miniatures musicales à géométrie variable où le quatuor se retrouve de temps en temps pour rassembler l’unité des voix après des moments de solo ou de duos.


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L'Abbaye de Marbach a besoin de vous !


Soutenir l’Abbaye de Marbach, c'est d'abord un acte de générosité, d’engagement et de passion. Certes il y a la saison culturelle qui chaque été propose de ravir nos oreilles d'une programmation riche et de qualité. L'Abbaye de Marbach c'est aussi un site riche de 800 ans d'histoire, un patrimoine unique que nous avons le devoir de préserver.
En faisant un don à l'Abbaye, vous avez la garantie que votre argent contribuera à préserver cet espace de culture unique au monde. C'est également la possibilité de bénéficiez d’avantages fiscaux pour réduire vos impôts.
Un don de 100 € vous coûtera après déduction 34 €.


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Une saison particulière

Les quatorze concerts programmés de la saison 14 de l’Abbaye de Marbach respecteront la réglementation sanitaire en vigueur.
Port du masque et pass sanitaire obligatoire.
Du gel hydro-alcoolique sera à votre disposition aux endroits stratégiques. Distanciation physique au sein du narthex et pour accéder aux toilettes.
Buvette ouverte les dimanches à partir de 15h30.
En réservant votre place, vous faites le choix de soutenir les artistes qui se produisent à l'Abbaye de Marbach. Par ce geste vous faites le choix de soutenir une économie participative et circulaire.
Nombres de places limitées à 115.
Plateau au profit des artistes.
Merci de votre confiance.



Abbaye de Marbach
lieudit Marbach
68420 Obermorschwihr
Contact : +33/0619364964
Email : marbach.culture@gmail.com

Straumann ministre de Bertrand ?

Eric Straumann a la voix qui porte au sein de sa famille politique, Les Républicains (LR) et même au-delà. La députation lui aura permis de nouer de solides liens avec bon nombre d'acteurs de la vie politique française dont Xavier Bertrand qui, comme chacun sait, s'est porté candidat à l'élection présidentielle, en dehors de toute primaire. Entre les deux hommes le courant passe bien, l'un et l'autre sont pragmatiques et animés du même bon sens paysan. Le charisme naturel d'Eric Straumann aidant, sûr qu'il "imprimerait" au plan national, si Bertrand le nommait ministre, une fois élu. Rendez-vous dans quelques mois.
Straumann n'a pas perdu de temps, dès le mois de mars il clamait haut et fort son soutien à Bertrand (voir ci-dessous). Du moment qu'il n'inonde pas les boîtes aux lettres colmariennes comme son prédécesseur qui appelait à voter Fillon, « un homme honnête et de bon sens, en qui chacun peut avoir confiance »...


Communiqué Facebook d'Eric Straumann (26/3/2021)

« Je connais Xavier Bertrand depuis plus de 10 ans.
Il est venu, à plusieurs reprises, me rendre visite à Colmar.
Il m'a soutenu dans plusieurs projets, notamment pour le financement de l'Institut Médico-pédagogique Saint-Joseph de Colmar, avec une subvention de plus 6 millions d'euros pour financer un lieu d'accueil de jeunes handicapés.
C'est un homme de terrain et de convictions, pragmatique et expérimenté.
Les Français n'attendent pas un homme providentiel, ni un messie, mais du bon sens.
Je demande à mes amis politiques de renoncer à l'idée absurde de primaires de droite et du centre.
Mettons-nous dès maintenant en ordre de marche pour offrir une alternative politique crédible.
Mon soutien ira à Xavier Bertrand. »

Photo prise le 23 décembre 2012 au Marché de Noël de Colmar

Rencontre Straumann-Estrosi

Eric Straumann

Échanges avec Christian Estrosi, maire emblématique et président de la métropole de Nice.
Nous partageons les mêmes préoccupations des élus de cités touristiques : gestion des flux, propreté, police municipale, vidéo-protection pour garantir la qualité de vie des habitants. Nous avons également abordé la gestion des centres de vaccination qui n’auraient jamais fonctionné efficacement sans le concours des collectivités locales. (18/8/2021)

Dessin de Phil

Christian (Toto) Meistermann

Visite de l'atelier d'artiste de Michel Cornu. Michel se forme en 1984 dans l'atelier de Robert Georges où il rencontre également le peintre japonais Osamu Yamasaki avec qui il travaille durant 3 ans et qui lui donne l'impulsion pour s'orienter vers le dessin. Artiste du corps, artiste de l'effort, Michel Cornu est en perpétuelle évolution. Il vit et travaille à Colmar où il est bien connu.





23 août 2021

Covid : le coin des libres-penseurs


⬦ C'est pathétique de voir que la seule préoccupation des gens en France, c'est d'aller consommer sur une terrasse comme si c'était le sens de la vie.


⬦ Ceux qui accusent les autres de « complotistes » n'ont pas d'arguments... Ils se contentent de répéter le discours officiel (c'est tellement pratique et confortable) sans se poser la moindre question. En fait, il faudrait presque les plaindre.


⬦ Les morts répertoriés suite au vaccin ne sont pas forcément morts du vaccin... mais alors, on peut mourir avec le Covid sans mourir du Covid... ça vaut pour les deux.


⬦ Cette civilisation agonise et désire obstinément son éternisation, quand il est évident qu’elle n’en vaut pas la peine.


⬦ Ça c'est du vaccin ! Il évite les formes graves, mais ne prévient pas de l'attraper, ni de le distribuer... C'est pas un peu con comme vaccin, ça ? Il aurait été préférable de se faire injecter un vaccin qui empêcherait juste d'être malade et de transmettre le virus, non ? Vous êtes surpris de la méfiance par rapport à ce produit ? Moi non. Existe-t-il des gestes barrière face aux mensonges et à l'ineptie ?


⬦ Quand on observe ce qui se passe, on est plutôt amené à dire que la vaccination, dans le cas de cette maladie, est une option relative, une solution partielle et temporaire, avec une possible fuite en avant, interminable, avec un virus en constante mutation (un peu comme pour la grippe).


⬦ Justement, lorsqu'on est « libre dans sa tête », comme vous dites, on est pleinement en capacité de réfléchir, d'analyser les faits en présence, de faire des choix intelligents et de décider librement de ce que l'on accepte de faire ou pas, sans se sentir obligé de suivre les « moutons de Panurge »... c'est aussi cela la liberté.


⬦ Quand les problèmes et les horreurs s'accumulent, il y a la tentation malhonnête d'en profiter pour essayer de clouer le bec à ceux qui luttent contre des injustices ici, en leur disant de regarder ce qui se passe ailleurs.


⬦ Imposer un vaccin par l’intermédiaire du pass sanitaire est une atteinte à ma liberté : mon corps m’appartient et aucun État n’a le droit d’obliger une quelconque substance à y pénétrer, que ce soit prétendument pour mon bien ou celui des autres. Si les personnes volontairement vaccinées ne sont pas protégées, quelle est la pertinence du vaccin ?


⬦ Petite définition à méditer sur ce sujet qui fâche : « complotiste », ce terme est utilisé pour discréditer toute personne qui parle de choses que beaucoup n’ont pas le courage d’affronter, parce que si elles s’avèrent être vraies, elles révéleraient une noirceur dans le monde que la plupart ne sont tout simplement pas prêts d’accepter.


⬦ Autrefois les médecins soignaient des gens malades ; aujourd’hui on veut obliger des gens bien portants à se faire injecter un produit expérimental dont les laboratoires qui les fabriquent se sont déchargés de toute responsabilité en cas de problème. Cela vous rassure ? On veut nous faire croire que nous sommes tous des malades potentiels, voire même des criminels si nous sommes en bonne santé et refusons le vaccin, tout en laissant aux autres leur choix d’accepter cette expérimentation. C’est certain que si nous étions tous en bonne santé, cela ne ferait pas plaisir aux labos pharmaceutiques.


⬦ Alors pourquoi veut-on imposer à tous une solution miracle par la peur, la persuasion obtenue par la répétition incessante du message dans la tête des gens : l’injection expérimentale qui vous rendra « libre » ? Pourquoi on ne parle pas plus de traitements préventifs, moins onéreux, par exemple.


⬦ Il existe des moyens de soigner à l’ancienne, ils fonctionnent très bien quand ils sont administrés correctement par des médecins auxquels on ne refuse pas de traiter leurs patients, comme ce fut le cas en France.


⬦ Personne n’a donc vu les chiffres officiels de regain d’épidémie dans les pays où on a vacciné le plus, sans parler des nombreux cas d’effets secondaires/décès suite à l’injection ? Prof Raoult a lui-même observé que cette « vaccination » de masse semblait créer un rebond de « variants », sans parler d’une mortalité très faible par rapport à d’autres maladies conduisant à bien plus de décès.


⬦ S’il y a un débat avec des médecins et scientifiques, la première question serait : avez-vous des conflits d’intérêts ? Ah oui tous les scientifiques qui n’abondent pas dans le sens du remède miracle sont bannis, censurés, discrédités de sorte qu’on ne les entend plus sur les médias officiels largement subventionnés par ceux qui nous gouvernent.


⬦ Comme il s’agit de poser, en l’occurrence, les vraies responsabilités, et si on en excepte les cas vraiment pathologiques qui ne résultent pas d’un comportement alimentaire délétère, je trouve assez croquignolet qu’on veuille faire porter le chapeau, pas taillé pour eux, à ceux qui se nourrissent correctement, qui ne se gavent pas de saloperies industrielles et qui ont une activité physique régulière. En un mot qui ne se rendent pas malades chroniques par leur comportement et qui ne coûtent rien à la collectivité au quotidien.


⬦ Vouloir continuer à vivre comme avant, en termes de mobilité et de jouissance matérielle, alors que tous les voyants environnementaux sont au rouge, voilà le véritable égoïsme !
Se calmer + gestes barrière simples, voilà la solution efficace... y compris pour l’avenir.

Reçu d'un contributeur italien :

Intanto a Pompei... sapevano già tutto



22 août 2021

Michel Spitz

Dans LE MONDE daté du 21 août, une page de présentation de la spectaculaire rétrospective monumentale, de Yan Pei-Ming.
« Je peins de grands formats pour pouvoir entrer physiquement dans mes peintures. » L'artiste, mondialement connu pour ses portraits de Mao, expose au Musée Unterlinden. Intitulée « Yan Pei-Ming, Au nom du père », l'exposition déroule 40 années de la carrière du peintre.
Ne la ratez pas! Vous avez jusqu'au 11 octobre pour venir la découvrir au Musée Unterlinden de Colmar.
[Pass sanitaire exigé]



Bonjour Vieillesse

Bernard Pivot

J'aurais pu dire :
Vieillir, c'est désolant, c'est insupportable,
C'est douloureux, c'est horrible,
C'est déprimant, c'est mortel.
Mais j'ai préféré « chiant »
Parce que c'est un adjectif vigoureux
Qui ne fait pas triste.
Vieillir, c'est chiant parce qu'on ne sait pas quand ça a commencé et l'on sait encore moins quand ça finira.
Non, ce n'est pas vrai qu'on vieillit dès notre naissance.
On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant.
On était bien dans sa peau.
On se sentait conquérant. Invulnérable.
La vie devant soi. Même à cinquante ans, c'était encore très bien… Même à soixante.
Si, si, je vous assure, j'étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps j'ai vu le regard des jeunes...
Des hommes et des femmes dans la force de l'âge qui ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge.
J'ai lu dans leurs yeux qu'ils n'auraient plus jamais d'indulgence à mon égard.
Qu'ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables.
Sans m'en rendre compte, j'étais entré dans l'apartheid de l'âge.
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
"Avec respect", "En hommage respectueux", "Avec mes sentiments très respectueux".
Les salauds ! Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect ? Les cons !
Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l'ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c'était la première fois, une jeune fille s'est levée pour me donner sa place...
J'ai failli la gifler. Puis la priant de se rassoir, je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué. !!!... ?
– « Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée. J'ai pensé que. »
– Moi aussitôt : « Vous pensiez que ? »
– « Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous asseoir. »
– « Parce que j'ai les cheveux blancs ? »
– « Non, c'est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ça été un réflexe, je me suis levée. »
– « Je parais beaucoup... beaucoup plus âgé que vous ? »
– « Non, oui, enfin un peu, mais ce n'est pas une question d'âge. »
– « Une question de quoi, alors ? »
– « Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois. »
J'ai arrêté de la taquiner, je l'ai remerciée de son geste généreux et l'ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement c'est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien.
Ni au travail, ni aux voyages, ni aux spectacles, ni aux livres, ni à la gourmandise, ni à l'amour, ni au rêve.
Rêver, c'est se souvenir tant qu'à faire, des heures exquises.
C'est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent.
C'est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l'utopie.
La musique est un puissant excitant du rêve. La musique est une drogue douce.
J'aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant soit l'adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart,
soit, du même, l'andante de son Concerto no 21 en ut majeur,
musiques au bout desquelles se révèleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l'au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés.
Nous allons prendre notre temps.
Avec l'âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement.
Nous ignorons à combien se monte encore notre capital. En années ? En mois ? En jours ?
Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge ? ... Non, Mozart.
Voilà, ceci est bien écrit, mais cela est le lot de tous, nous vieillissons !...
Bien ou mal, mais le poids des ans donne de son joug au quotidien.



21 août 2021

Manifestation anti pass sanitaire du 21 août 2021 à Colmar (photos)









Photographie originale de Stéphane Aït Ouarab faite dans le cadre d'une opération publicitaire destinée à promouvoir les "Vitrines de Colmar", association qui regroupe une partie des commerçants de la ville, sous la houlette de sa présidente, Céline Kern-Borni.



Odile Uhlrich Mallet

L’appel du 17 août !
 
La prise de Kaboul, ce 15 août 2021, par les Talibans, laisse planer plus qu’une hypothèque sur l’avenir du droits des femmes dans ce pays. Il n’y a qu’à se souvenir de la condition féminine lors de leur dernier passage au pouvoir pour craindre le pire.
À mes yeux, aucune idéologie, philosophie, ou religion n’a le droit d’asservir ainsi la femme.
Droits des femmes en Afghanistan, droits des femmes dans bien d’autres pays encore, égalité des droits, des salaires encore bien mal appliqués et vécus jusque dans nos démocraties, et la notre pourtant fille des Lumières…
Militer pour les droits des femmes, pour l’égalité hommes femmes n’est pas encore un combat d’arrière-garde, ni là-bas, ni ici. Je ne peux concevoir mon engagement au service de la Cité sans y inclure cette dimension fondamentale. Je ne saurai admettre de voir qu’une femme ne puisse vivre sa vie et s’épanouir sous prétexte qu’elle soit une femme, la voir moins bien considérée ou payée parce que femme.
J’en appelle à toutes les femmes, engagées en politique, en responsabilité dans la vie économique ou associative, à toutes celles qui veulent un monde d’égalité, pour créer une véritable sororité* afin que demain, partout dans le monde, toutes les femmes soient reconnues dans l’intégralité de leur être et de leur valeur. La sororité*, vécue comme un lien du cœur entre toutes les femmes de ce monde, une belle solidarité qui fera tomber l’obscurantisme et la soumission. Voilà un beau combat à mener.

*Sororité = attitude de solidarité féminine.

19 août 2021

Il devient urgent d'être libre !

[Tribune d'artistes]

Ces nouvelles mesures sont tombées comme un couperet et nous plongent aujourd’hui dans un état de désarroi, de vide, de tristesse, alimentant un vaste sentiment d’impuissance et de colère.
Depuis 1 an 1/2, nous essayons d’être solidaires, réactifs, de nous adapter en préservant le désir de créer, de partager avec les publics nos visions du monde, nos œuvres d’art, nos sensibilités. Il y a eu déjà beaucoup de casse. De nombreuses compagnies ont disparu de la circulation, des artistes ont jeté l’éponge, des équipes techniques, administratives entières ont été broyées par la gestion de la crise et plongées dans des situations de grande précarité. L’épuisement est là et ces dernières mesures extrêmement coercitives sont venues alourdir et complexifier une situation morale et économique déjà très fragile.
Nous comprenons le contexte sanitaire et nous avons à cœur de lutter contre l’épidémie. L’art est un moyen de préserver l’espace du sensible, de prendre soin de l’intime, de se questionner et d’aller vers l’autre, sans relâche. Nous sommes persuadés qu’en créant, en véhiculant des visions du monde ouvertes, multiples, hétéroclites, nous donnons aussi des outils aux uns et aux autres pour se construire, se renforcer, rêver et se projeter.
Mais aujourd’hui, la question du passe sanitaire nous met dans une situation éthiquement insoutenable : il suscite des divisions, beaucoup de violence et d’incompréhension. Parce qu’ils souhaitaient prendre le temps de la réflexion ou tout simplement parce qu’ils n’étaient pas prêts à appliquer cette mesure, certains d’entre nous se retrouvent isolés, ont perdu leur travail, ont dû abandonner leurs projets, leurs partenaires de jeu. Dans ce contexte abrupt (mesures prises en plein été, alors que des festivals étaient en cours, des contrats engagés, des tournées lancées), il ne s’agit plus seulement de s’adapter, de réagir, de chercher des solutions, d’avancer ensemble… Cela nous l’avons déjà fait. Et encore une fois, nous ne sommes pas anti-vaccins, mais nous ne sommes pas non plus des babas cool libertaires, individualistes et inconscients. Nous sommes des artistes face à une crise qui dépasse les enjeux sanitaires et qui questionne notre propre rapport à l’art. C’est à cet endroit, profond, que nous nous révoltons.
Se faire biper pour voir un spectacle, présenter ses papiers d’identité nous apparaît comme l’apothéose d’un système capitaliste outrancier, sans limites. Cet acte de contrôle entre en contradiction avec notre désir de créer, de penser l’art comme un espace-temps ouvert à tous. Entrer dans une salle de spectacle ou aller voir un spectacle dans la rue est d’abord un élan personnel qui doit s’affranchir de toute contrainte. L’espace de la représentation n’est pas un supermarché. Cela doit rester un espace sans code barre, un espace du sensible, du possible, un espace dédié à l’imaginaire, un espace où il est possible de se rendre pour des raisons intimes, profondes, invisibles.
Il devient urgent d’être libre et de pouvoir aller et venir à sa guise.
Et après le passe sanitaire, quelles seront les autres mesures pour nous abasourdir, pour nous diviser, pour nous faire taire ?
Si ces mesures d’urgence sanitaires s’accompagnaient de mesures d’urgence écologiques, d’une mise en place de lois visant à l’égalité réelle entre tous, d’une vision du monde permettant à chacun de manger à sa faim et de bien manger, afin de se constituer une immunité physique, psychologique, mais aussi mentale, morale, intellectuelle et sensible, alors nous serions tous en train de courir pour nous faire vacciner. Parce que derrière il y aurait l’espoir d’une société qui évolue vers de la beauté, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
Mais nous sommes sans cesse renvoyés à notre propre sentiment d’impuissance, comme à une fatalité. Nous sommes affaiblis par un système qui n’a plus rien de démocratique. À quel moment avons-nous été concertés sur ces mesures ? Leurs enjeux ? Leurs impacts directs sur nos vies et sur celles de nos œuvres ?
Nous refusons aujourd’hui, en écrivant cette tribune, de céder à ce sentiment d’impuissance.
L’art est ce qui permet de rêver à un monde meilleur, d’ouvrir des possibles, mais ce rêve n’est pas qu’un rêve d’imagination, c’est un rêve qui s’accompagne du désir concret de le mettre en œuvre. Un spectacle, s’il n’est là que pour divertir, faire passer le temps, occuper les corps et les esprits, s’il devient un écran entre nous et le monde, comme la télévision, si la puissance du vivant est niée alors il ne devient qu’un spectacle affligeant, au service d’une idéologie libérale dévastatrice.
Si au nom d’une crise sanitaire, la seule solution est la coercition, le contrôle des masses, si au nom du collectif on protège un système consumériste et individualiste avant tout, alors c’est ouvertement le signe que la démocratie est bafouée, sans vergogne, c’est une société qui affiche qu’elle nie l’espace du sensible. Il n’y a rien de collectif, de responsable dans cette attitude. Juste l’affirmation d’une uniformisation qui produit de la souffrance, de la division, du vide.
Nous refusons aujourd’hui cette mesure parce qu’elle est le témoin d’une démocratie en crise, d’un monde qui contraint les artistes, les créateurs, les spectateurs, les êtres humains à se plier pour garder l’illusion d’être libre. Mais être libre, ce n’est pas pouvoir aller au spectacle, boire un café ou faire ses courses en présentant patte blanche. Ce n’est pas continuer à consommer à tout prix. Ce n’est pas tenter de survivre dans un monde qui va mal. C’est vivre dans ce monde, en accord avec soi-même, c’est sentir qu’en créant, en pensant, en se questionnant, d’autres rapports au monde sont possibles et que nous avons le pouvoir de le changer. C’est rencontrer les autres et échanger, laisser les pensées se contaminer les unes les autres, aller vers l’autre sans avoir la peur au ventre d’être rejeté.
L’acte de créer échappe à tout contrôle. L’espace de jeu est un espace de remise en question qui doit rester sain, prometteur, rempli d’espoir.
Le passe sanitaire est une horreur parce qu’il nous éloigne les uns des autres sous couvert de nous protéger d’un virus.
La véritable maladie aujourd’hui c’est la peur et l’état de faiblesse dans lesquelles les êtres sont maintenus et une lente mais mortifère déshumanisation de toute relation au monde, à l’autre et à soi-même.


[Covid / Le coin des libres-penseurs]

Quand le PDG de Moderna vous explique que le virus ne disparaîtra jamais...

 ... et qu'il faudra donc procéder à des rappels réguliers :



VEESSE








COMMENTAIRES

C’est assez surprenant de vous lire faire l’éloge de cette formidable activité quand on sait que vous étiez plus qu’opposé au projet de vélo taxi à Colmar... Il est vrai qu’il n’est jamais trop tard pour changer d’avis. Bien cordialement.
EDH

Stéphane Jordan, vélo taxi à Colmar :

Dommage qu'il m'ait bloqué sur sa page, j'aurais bien aimé lui rappeler qu'il était le seul opposé à mon projet !

17 août 2021

Anne de Staël, fille de Nicolas :

« Qu'est-ce que l'admiration ? Quel est ce miroir dans lequel prend forme non "se regarder" mais se reconnaître ? De quelle façon une œuvre vous aura-t-elle fait tellement grandir ? Et que réfléchit la réflexion ? Notre propre vie s'éclaire à ce que nous admirons et qui ne manque pas de nous dépasser. Il arrive que "Les Grands Morts" soient plus vivants que les vivants. »


Le Portrait d'Anne se trouve au musée Unterlinden

CITATIONS

⬦ Ce qui, probablement, fausse tout dans la vie, c'est qu'on est convaincu qu'on dit la vérité parce qu'on dit ce qu'on pense.
Sacha Guitry

⬦ Que chacun raisonne en son âme et conscience, qu'il se fasse une idée fondée sur ses propres lectures et non d'après les racontars des autres.
Albert Einstein

⬦ Ne te laisse point prendre au tourbillon ; mais, dans tout élan, propose-toi le juste ; et, dans toute représentation, sauvegarde ta faculté de comprendre.
Marc-Aurèle

⬦ Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.
Albert Camus

⬦ Dès ma prime jeunesse, rien n'avait été plus fort en moi que le vœu intime de demeurer libre et indépendant.
Stephen Zweig

⬦ Le doute chez moi est passion et la passion un devoir, une tâche, une chose simple à accomplir. Le reste est la folie pure de l'art.
Nicolas de Staël

LE SILENCE DES AGNEAUX

Fabien Nierengarten

Je ne sais pas si c’est pareil pour vous, mais moi, j’ai abordé cette rentrée avec une énorme gueule de bois. Pas celle des lendemains de fête. Plutôt celle des veilles de jours de galère où l’on boit un coup de trop pour pouvoir surmonter les emmerdements du lendemain. Car il faudra bien s’y faire : l’automne sera chaud. Et là, rien à voir avec les bouleversements climatiques.
Oui, la fin de cette année 2021 semble vouloir se transformer en chemin de croix pour ceux qui ont juste envie de retrouver une vie à peu près normale. D’abord à cause de ce foutu virus dont on ne sait même plus s’il s’agit du millésime 19, 20 ou 21, tellement il s’est inventé de variants aux accents grecs. Mais aussi à cause de cette atmosphère générale qui ressemble davantage à celle d’un début de campagne électorale, qu’à celle d’une lutte unie et solidaire contre l’épidémie qui nous pourrit la vie depuis un an et demi.
En fait, pour parler franchement, je trouve regrettable que certains exploitent un problème planétaire de santé publique pour en faire un enjeu politicien à l’échelle nationale, faisant croire à gros coups de fake news et de pseudo scoops scientifiques, que nous vivons en Allemagne nazie ou en Corée du Nord.
Je crois qu’il serait temps que, face à cette minorité visible et bruyante, se dresse enfin la (très grande) majorité, certes discrète, mais résolue et entreprenante. Et que les prétendus « moutons » prennent enfin la parole pour dire, avec leurs mots à eux, « ça suffit ! », ou si vous préférez en alsacien, « jetzt langt’s ! ».

Que de mêêêfiance !

Souvenons-nous, il y a encore quelques mois, les Français paniquaient face au virus. Il est pour quand le vaccin ? Ils foutent quoi, nos scientifiques ? Ils servent à quoi, nos politiques ? Pourquoi pas assez de doses ? Elle est pour quand, mon injection ? Après le scandale des masques et des tests, celui du vaccin pointait déjà le bout de sa seringue. Aujourd’hui, la « potion magique » est disponible à profusion, mais une partie de la France a peur. Peur de l’inconnu et de l’incertain. Peur que des docteurs Folamour veuillent fabriquer des humains à trois bras, dotés d’antennes 5G. Ou pire encore, des moutons à cinq pattes. Restons sérieux ! Rejetons l’obscurantisme et faisons confiance à la science.

Que de mêêêcontentement !

« Pas contents, pas contents ! ». Les rues de nos villes ont résonné durant l’été des cris de milliers de manifestants antivax et anti-passe sanitaire, très vite rejoints par les traditionnels anti-tout, et même par quelques anti-rien pour qui la manif était juste l’occasion d’aérer un peu la famille. Tout ça pour une petite piqûre dans un petit bras. Sommes-nous vraiment condamnés à ce que la raison de celui qui gueule le plus fort, soit toujours la meilleure, comme pourrait le laisser croire la fable « le loup et l’agneau » ? On pourrait peut-être mettre un peu d’intelligence collective dans tout cela, vous ne croyez pas ?

Que de mêêêdiocrité !

Car pendant ce temps, le monde tourne à l’envers et la planète se meurt. Lentement mais sûrement. Notre individualisme, notre égoïsme, notre égocentrisme, notre propension naturelle à ne regarder que nos petits nombrils, font que les intérêts de chacun l’emportent presque systématiquement sur l’intérêt de tous, et nous conduisent inexorablement, tels des moutons de Panurge, vers notre propre perte. OK pour le droit à la liberté, mais quid de son indispensable contrepartie, à savoir l’obligation de responsabilité ? Notamment celle de veiller à la santé de son prochain en se faisant vacciner.
 
Que de mêêêpris !

En ces temps où l’accès à la connaissance via internet donne à chacun l’impression d’être, selon l’heure de la journée, sélectionneur de l’équipe de France de foot, spécialiste reconnu en analyse macroéconomique, ou encore, expert en géopolitique mondiale, il ne fait pas bon d’être un vrai médecin ou un vrai scientifique. Soupçonné de s’intéresser bien plus aux pépettes qu’aux pipettes, il est le bouc émissaire et la brebis galeuse de la crise sanitaire. On lui préfère les charlatans autoproclamés épidémiologistes et autres manipulateurs d’opinion dont regorgent les réseaux sociaux. Car, dixit nos rebelles d’opérette, « eux au moins, ne sont pas corrompus ». Très drôle !!!
 
Que de mêêêchanceté !

Justement, les réseaux sociaux, parlons-en. Quand on y évoque une augmentation du nombre de personnes en réanimation ou des décès liés au Covid, on devient souvent la cible de railleries ou de commentaires ironiques. Comme si la vie humaine perdait toute valeur aux yeux d’un grand nombre de nos compatriotes. Certains d’entre eux joignent même des gestes bien réels à leur parole virtuelle, en se livrant à des agressions physiques contre ceux qu’ils traitent de « collabos ». Preuve que lorsque l’ignorance côtoie l’arrogance, l’intolérance tutoie souvent l’indécence.
 
Que de mêêêsententes !

Quand on voit défiler ensemble, des gens aux convictions si diamétralement opposées, il y aurait vraiment de quoi devenir chèvre. La trop fameuse « convergence des luttes », bien loin de favoriser la construction d’un projet de société collectif et consensuel, finit toujours par mettre un pays à genoux.
Et si on faisait enfin émerger, non pas les sujets qui nous divisent, mais les valeurs qui nous rassemblent ? Ce serait là sans doute le plus sexy et le plus glamour des programmes pour les Présidentielles. Histoire de démontrer qu’au final nous ne sommes, ni des veaux (n’est-ce pas, mon Général ?), ni des moutons (n’en déplaise à certains), mais un peuple mature et responsable. Il y aurait là de quoi sabrer le champagne. Ou déboucher une bonne bouteille. Un Mouton-Rothschild, évidemment !



Les malheurs du monde

Isabelle Kieffer

Les Afghans tentent désespérément de fuir un régime de terreur.
Les Haïtiens déblaient gravats et cadavres à mains nues.
Les Libanais meurent pour 1 litre d’essence.
Les Kabyles (et d’autres) voient brûler leurs forêts et villages.
Maurice et Huguette doivent montrer leur QR code pour siffler une bière en terrasse.

16 août 2021

Phil


« LES AUTORITÉS DÉTOURNENT LES QUESTIONS SANITAIRES POUR INSTAURER UNE SOCIÉTÉ DE CONTRÔLE »

Extraits d'un entretien avec la philosophe Barbara Stiegler
 
« J’ai le sentiment que l’on s’enferre dans une impasse politique et sanitaire. Les décisions prises par le gouvernement depuis le 16 mars 2020 construisent un pays fracturé où l’on oppose deux camps, celui du bien et celui du mal […] créant un état de sidération dans la société qui empêche de penser et d’appréhender les questions avec nuance et précision. À un an de l’élection présidentielle, c’est extrêmement inquiétant. En renvoyant toute forme de contestation à l’extrême droite, tous les ingrédients d’une crise politique majeure sont là.
Les dispositifs mis en place sont extrêmement brutaux et simplistes. […] Si la menace au code QR fonctionne pour les populations les mieux insérées socialement, elle est globalement inopérante pour les publics précaires et fragiles. Le gouvernement laisse les citoyens livrés à eux-mêmes, seuls devant leurs applications numériques.
Depuis le début du quinquennat, le gouvernement démantèle les services publics et mène des politiques d’austérité qui affaiblissent l’hôpital, les services sociaux, le système éducatif. Au lieu de reconnaître ses torts et ses responsabilités, il transforme les victimes de sa propre politique en coupables. Il les rend responsables de la situation présente. Il pointe leur prétendu « relâchement », insiste sur leur ignorance, leur irrationalité ou leur penchant sectaire. Depuis un an et demi, son état d’esprit n’a pas changé. Il privilégie toujours la répression, le contrôle et la mise au pas de la population.
En creux, le Covid-19 pose une question sociale et écologique. Dans les pays industrialisés, plus les inégalités augmentent, plus les maladies chroniques explosent et plus le Covid-19 flambe.
L’argument selon lequel il n’est pas question d’aller manifester aux côtés d’électeurs d’extrême droite […] n'est jamais évoqué quand il s’agit de manifester contre un attentat terroriste ou pour soutenir la police. Récemment, des membres du Parti socialiste (PS), d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et du Parti communiste (PCF) ont marché aux côtés du syndicat de police Alliance et à côté du Rassemblement national (RN), et cela ne leur a posé visiblement aucun problème. [ …] Devant de telles remises en cause de nos libertés, la gauche et la société civile devraient se mobiliser dans la rue pour ne pas laisser l’extrême droite ramasser la mise.
Nous sommes désormais dans un régime où un seul homme peut décréter de manière arbitraire les détails les plus infimes et les plus intimes de nos vies. Nous vivons un point de bascule. Depuis un an et demi, une partie des classes supérieures semble avoir renoncé au modèle démocratique […] Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle extrêmement invasive dans laquelle la démocratie est suspendue à l’aide des outils numériques et d’un discours permanent sur l’urgence. […] Il faut bien comprendre que le Covid-19 n’est qu’une répétition générale. Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres de la crise écologique. Des événements similaires risquent de se reproduire à l’avenir, avec la dégradation des écosystèmes et le réchauffement climatique. »
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L'interview complète ici : https://reporterre.net/Barbara-Stiegler-Les-autorites...

Edouard Dabrowski

"Le Zapping" de la semaine dernière revient sur le « vibrant hommage » rendu par Eric Straumann à Gilbert Meyer, lors de l'inauguration du Koïfhus restauré, « l'élu s'est même trouvé de nombreux points communs avec l'ancien maire ».
Eric Straumann ne dira jamais du mal, en public, de Gilbert Meyer qu'il a combattu à la loyale aux municipales, alors que ce dernier ne s'était pas privé de lui porter des coups bas.

De là à lui passer la brosse à reluire avec une telle insistance il y a de quoi s'interroger.
Est-ce du second degré ? Si l'ancien maire avait réellement les qualités vantées, pourquoi s'être présenté contre lui ? Quelle est la part de sincérité ? De stratégie politicienne ? Faut-il toujours donner des gages aux anciens fans de GM, ainsi qu'à ses transfuges qui ont quitté un navire pour un autre sans états d'âme ? La page est définitivement tournée, qui parle encore de Gilbert Meyer aujourd'hui ?

Eric Straumann est allé jusqu'à se trouver de nombreux points communs avec l'ancien maire dont celui-ci : "la même vision de la ville". Quand on sait quelle vision en avait Meyer, toujours plus de touristes, jusqu'à l'overdose et les habitants traités par le mépris, il y a de quoi s'alarmer.

Autre point commun, passé sous silence : l'utilisation de Facebook.
La communication bat son plein, la nature ayant horreur du vide, il ne se passe pas un jour sans publication. Avec, en retour, likes, commentaires flatteurs et bien sûr audience maximum espérés.
Chez Meyer, soit on applaudissait, soit on s'abstenait ; mais si on s'avisait d'émettre un avis contradictoire, celui-ci était très rapidement supprimé et son auteur risquait d'être bloqué.
Chez Straumann, idem.
« C'est la fonction qui veut ça » répond l'intéressé à ceux qui s'étonnent de cette façon de procéder.

Dans les points qui les distinguent, Eric Straumann avance le facteur générationnel et la verticalité du pouvoir (chez Meyer).

Gilbert Meyer n'en faisait qu'à sa tête et ne revenait pas sur une décision prise, fut-elle absurde (le fameux macaron à 600 euros).

Tout au contraire, Eric Straumann ne veut se fâcher avec personne et du coup hésite à trancher.

Appel à la délation. Certes le mot n'est pas employé car trop connoté négativement mais quand on vous demande de prendre en photo les personnes se livrant à un dépôt sauvage de déchets ou de signaler à la mairie les mamies nourrissant les pigeons, c'est quoi ?

L'humour. ES a un penchant pour l'humour, ce dont Meyer était complètement dépourvu. Par contre ce dernier faisait rire à ses dépens, merci Roger Siffer.

Partisan d'une gouvernance plus "horizontale", Eric Sraumann manifeste une réelle empathie vis-à-vis de ses administrés avec lesquels il aime converser quand il sillonne la ville, souvent à vélo. Après la chape de plomb de l'ère meyerienne, une bouffée d'oxygène.

Pour résumer : empathie, ouverture d'esprit, écoute bienveillante, humour chez Eric Straumann ; autoritarisme, clientélisme, mépris et arrogance chez Meyer, y a pas photo !