Translate

29 juillet 2021

Abbaye de Marbach

Abbaye de Marbach

Après une multitude de péripéties, inondations, report, nous avons le plaisir de vous inviter à l'ouverture de la saison 14 de l'Abbaye de Marbach.
Merci de nous aider à partager cette émotion.
La musique est lien extraordinaire du vivre ensemble. Quelles que soit nos idées, notre manière de vivre et de penser, la musique reste un lien social majeur qui nous permet de nous réunir et de jouir de la vie, ensemble.
Lorsque nous écoutons ensemble un concert, les frontières, quelles qu'elles soient, s'annulent et nos particularités s'estompent... nous redevenons l'enfant que nous n'avons jamais cessé d'être, ébloui par la beauté de l'instant, par la vibration qui s'élève, par la joie révélée.
À ce moment-là, nous ne faisons plus qu'un. C'est ce lien d'universalité qu'il me paraît aujourd'hui vital de défendre et de préserver.
La culture, tout comme le vivre ensemble, n'est pas essentielle, elle est vitale.
Laurence Hunckler, directrice artistique


Odehâm
Samedi 31 juillet 20h30 (ouverture)

Bien que formé en 2019, le duo Odehâm est le fruit d'une amitié de 25 ans laissant libre court à une créativité sans limite. Leur formation classique et leurs rencontres artistiques respectives ont nourri et enrichi ces deux musiciens durant de nombreuses années. Ces chemins de partage et de découverte leur ont apporté une grande liberté d'expression et une approche sans retenue dans leurs compositions. Définir leur univers artistique n'est pas aisé.
C'est une musique du monde, mais aussi une musique des mondes physiques et intérieurs, emprunte d'influences multiples.
Ils voguent à travers tous les styles musicaux (celtique, médiéval, oriental, jazz, zen, et bien d'autres encore) mêlant les sons de leurs instruments aux sons électroniques des machines.
Le violon côtoie le didgeridoo, le rebec flirte avec le handpan, la guimbarde se mêle aux boucles électro. Autant de possibilités qu'il est possible d'imaginer. Un son résolument actuel. Des thèmes aux mélodies douces et apaisantes enchaînés à des morceaux aux rythmes parfois endiablés, laissant toute la place à l'improvisation, leur terrain de jeu favori. Ces deux musiciens vous invitent à un voyage plein de sensibilité, de tendresse, où vagabondage de l'esprit et lâcher prise sont les maîtres mots.
Lauréats du Tremplin musical 2020 organisé par Zone 51, Vincent et Cyrille viennent d'achever une résidence aux Tanzmatten à Sélestat.
Ce partenariat leur a permis de travailler sur la création de leur prochain spectacle avec une mise en lumière réalisée par Mathieu Cornier de D8K (La Maison Bleue/Dirty 8).

⇒ écouter sur YouTube

⇒ réserver votre place


Exposition / Ce que pensent les pierres / Michèle Munier
Du 31 juillet au 19 septembre 2021

Michèle Munier présente un travail de gravure en collagraphie, technique à laquelle elle s’est formée pour aborder la matière, celle travaillée mais aussi celle représentée. Trois séries font évoluer le travail dans le temps.
« Il y avait d’abord, dit-elle, cette idée de faire vibrer non seulement les noirs et les couleurs, mais également le papier dans les gaufrages.
Et puis il y avait les pierres, toutes les énergies qu’elles absorbent, celles qu’elles dégagent et l’humilité qu’elles suggèrent par leur force. L’envie très forte de les évoquer sans chercher à les représenter de manière vraiment figurative est née l’année dernière, durant le premier confinement, alors que je travaillais à des représentations du corps humain.
La gravure en collagraphie, le travail des poudres était tout indiqué. L’association de poudre de silice (carborundum), de brisures de calcaire et de gravure à la pointe sèche ou au cutter sur carton offrent alors des gaufrages qui varient suivant les épaisseurs et la composition des matières.
Le rapport au temps est également un élément essentiel dans mon travail. Je préfère ainsi me voir traverser le temps plutôt que de me dire que c’est lui qui passe. Dans ce travail, mon rapport au temps prend tout son sens en se matérialisant dans l’usure des matrices. L’usure génère non seulement une relecture des images au fil des tirages, mais également une sorte de disparition, certaines matrices étant partiellement ou totalement détruites, inutilisables. L’une des matrices a été retravaillée dans des découpes faisant évoluer le travail dans la troisième série, actuellement en cours. »


La Chapelle Rhénane
Dimanche 1er août août à 17 heures / A Capella in saecula

La Chapelle Rhénane propose un format de concert « tout terrain » avec six artistes lyriques. Un tour de chant allant des pièces de musique profane de la Renaissance aux arrangements de pop contemporaine, en passant par le baroque italien, le romantisme allemand, la musique française du 20e siècle, le jazz vocal et les negro-spirituals. Monteverdi, Brahms, Ravel et Debussy sont au programme, mais aussi Billy Joel et les Beatles.
En créant des passerelles entre les genres musicaux, ce programme varié permettra de s’adresser à un large public, qu’il soit ou non connaisseur de musique classique vocale. Il s’agit ainsi de sortir la musique des salles de concerts et d’en faire profiter le plus grand nombre afin de retrouver des moments d’émotion partagée. Avec ce concert, la Chapelle Rhénane propose une nouvelle expérience artistique au public, en décloisonnant les esthétiques tout en faisant résonner des pièces de musique dite « savante » dans l’espace public.
Avec : Hasnaa Bennani, soprano – Salomé Haller, mezzo-soprano – Julien Freymuth, contre-ténor – Benoît Haller, ténor & direction – Matthieu Lécroart, baryton – Lucien Moissonnier, basse.
La Chapelle Rhénane est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Grand Est, la Région Grand Est et la Ville de Strasbourg.

⇒ écouter sur YouTube

⇒ réserver votre place


Une saison particulière

Les quatorze concerts programmés de la saison 14 de l’Abbaye de Marbach respecteront la réglementation sanitaire en vigueur. Réservation, port du masque obligatoire et pass sanitaire sur le site de l’abbaye ainsi que dans le narthex. Du gel hydroalcoolique sera à votre disposition aux endroits stratégiques. Distanciation physique au sein du narthex et pour accéder aux toilettes. Une buvette sera mise en place exclusivement les dimanches à partir de 15h30. Les bénévoles de l’association, vous y accueilleront avec plaisir dans le respect des règles sanitaires. Placement du public dans le narthex
En réservant votre place, vous faites le choix de soutenir les artistes qui se produisent à l'Abbaye de Marbach. Par ce geste vous faites le choix de soutenir une économie participative et circulaire.
Nombres de places limitées à 115.
Nous mettons tout en œuvre pour vous accueillir dans les meilleures conditions. Merci de votre confiance.


Abbaye de Marbach
lieu-dit Marbach
68420 Obermorschwihr
Tél. +33/0619364964
Email marbach.culture@gmail.com

Je suis vacciné et content de l’être

Bernard Rodenstein

Vous, je ne sais pas ?

Me concernant, n’y connaissant rien aux problèmes de virus et de vaccins, mais ayant eu recours plus d’une fois dans ma vie à la médecine pour être tiré d’une mauvaise passe, je continue à faire confiance à cette science qui, bien que faillible comme toutes les autres, fait globalement bien plus de bien que de mal à travers le monde.
Je suis vacciné et content de l’être.
Par nécessité et par raison.
Un libre choix qui n’a rien à voir avec une quelconque peur de mourir. Mais qui a à voir avec une menace plus globale qui pèse sur l’humanité.
Je ne peux oublier qu’il suffit d’une pomme avariée dans un panier pour propager la pourriture à toutes les autres.
Quant à l’obligation vaccinale et surtout au pass sanitaire, je déplore que le gouvernement ait recours à une stratégie très peu pédagogique.
Si les mêmes qui aujourd’hui agitent l’épouvantail des sanctions et des exclusions avaient tenu dès le départ des propos responsables, nous n’en serions pas là.
Les revirements et les mensonges ont contribué à dévaloriser la parole publique. Les assouplissements avant les échéances électorales et les vacances ont été compris comme des faveurs du prince, alors que la rigueur médicale aurait dû prévaloir.
Aujourd’hui encore il conviendrait que la classe politique accorde ses violons sur les connaissances médicales et prône le sens de la responsabilité de chaque citoyen.
« Non ! le virus ne passera pas par moi », devrait devenir la devise de tout un chacun qui se considère en charge de la vie libérée du danger de la contagion que nous voulons éviter à tous.
Nous traiter comme des galopins, forcément désobéissants, pousse un nombre non négligeable des nôtres à se rebeller.
Non contre les efforts à faire pour préserver la santé, mais contre la façon de faire d’un pouvoir qui donne le sentiment de perdre les pédales, face à une situation qu’il n’a pas su analyser avec suffisamment de clairvoyance.
Je n’irai pas manifester contre le pass sanitaire, mais je peux comprendre que d’aucuns expriment ainsi leur désaccord avec la méthode.
Et comme dans toutes les manifestations, il y a celles et ceux qui « profitent » du mouvement pour s’y joindre et s’y défouler, pour mille autres raisons plus ou moins explicites et entendables.
That’s life !

Pour en savoir plus :


COMMENTAIRES

- Pomme avariée pas contente.
P.E.

- Dommage que la voie de la vaccination obligatoire ait été un choix politique et non sanitaire... L'OMS est contre. Le conseil scientifique ne la souhaitait pas. Et seules 2 dictatures et une théocratie l'ont choisie... Enfin, l'Angleterre, où les contaminations baissent chaque jour, s'en est "bien" sortie avec seulement 50% de vaccinnés 2 doses...
O.S.

- À chacun de choisir en son âme et conscience, en fonction de son état de santé et de ce que dit ou pas son médecin référent. Par contre, je suis contre le pass sanitaire, qui est digne de la façon de faire de certains pays peu recommandables ! Pour cela j'ai déjà manifesté et continuerai à le faire.
C.L.

- Je serais très affectée qu'on leur fasse courir [aux enfants] le moindre risque, pour me "protéger". La société qu'on leur prépare, si l'on continue ainsi, je la redoute pour eux. Et, pour cela, je vais aux manifestations contre le pass sanitaire.
M.B.

- Moi je ne peux pas être vaccinée actuellement. OK ?
Et d'autres comme moi. Pas forcément antivax, c'est compréhensible cela ? Ou pas ?
BELLE SUITE DE SEMAINE.
Assez d'être comparé à des irresponsables.
LMC

- Je me suis fait vacciner uniquement pour pouvoir voyager chez mes enfants...
Sans vaccin nous ne pourrons plus aller nulle part...
Chantage sanitaire, pour sûr...
G.Y

- Pour les raisons que tu indiques, je ne fais plus confiance à la "parole publique". On nous a trop menti ! Espérons une alternative pour 2022, ce ne sera pas la panacée mais au moins j'espère l'honnêteté !
Y.L.

- Si vous étiez venu dans les manifestations, vous auriez pu constater qu'il y a une écrasante majorité de gens, certes en colère mais dignes.
Dommage de dénigrer un tel mouvement qui, de toute façon, n'est amené qu'à s'amplifier, tant les propos abjects de notre gouvernement encore tenus ce jour sont devenus insupportables.
C.S.

26 juillet 2021

Phil

Montre moi ton QR code... Le pass sanitaire à Colmar

Le retable d’Issenheim

Alain Baudoux
[texte et photos]

Le retable d’Issenheim au musée Unterlinden de Colmar, est un polyptique réalisé entre 1513 et 1516 par Matthias Grünewald (Mathis Gothart Nithart), et dédicacé à Saint Antoine car commandé par les Antonins d’Issenheim, au sud de l’Alsace, même si le centre de l’œuvre ouverte est occupé par la Crucifixion.
Les Antonins sont les moines d’un ordre hospitalier qui observe la règle de Saint Augustin, et dont le Saint éponyme vécu en Égypte au 3ème et 4ème siècle. Dans la culture ecclésiastique Saint Antoine protège du mal des Ardents, ou ergotisme, dû à la consommation de seigle atteint de maladie.
Ce chef-d’œuvre fait partie des quelques grands retables de l’histoire de l’art aux côtés de ceux de Van der Weyden, Van Eyck, Bosh, Memling… Il est pourtant différent à bien des égards des œuvres de ses contemporains. Jésus en croix est un poncif des icônes de l’église, réalisé par nombre de peintres et sculpteurs, il est à la fois un sujet utilitaire et alimentaire, mais aussi un exercice anatomique incontournable. C’est un corps quasi nu exprimant l’agonie, la souffrance, la passion, la catharsis du Fils de l’Homme. Entre la vie et la mort il doit évoquer ce passage qu’est à la fois cet instant hors du temps, et la vie qui l’a précédé ainsi que le devenir du Fils de Dieu.
Traité par les peintres de la Renaissance italienne il sera l’expression du destin, de l’attendu, du Verbe annoncé, de la venue du Messie, il est cette étape du Livre qui lie l’ancien et le nouveau testament. La mort d’un homme qui a dit « aimez votre prochain comme vous-même », la fin de celui qui s’est opposé au dogme et à l’institution juive, la souffrance de celui qu’on juge et qu’on condamne, et qui mourra pour les péchés de l’humanité. Il est souvent représenté serein, en paix, le corps inerte et pendu aux clous de sa potence, la vie physique, le véhicule corporel n’est plus « animé », l’Esprit a rejoint le Père.
Ici Matthias Grünewald nous propose autre chose. Pas de sérénité. Pas de tranquillité, pas de repos éternel, pas d’image entendue pour une paroisse. Non, Matthias nous offre une vision cauchemardesque, barbare, atroce, scandaleuse, naturelle, le mal ici est presque le Mal car la maladie frappe les infidèles et les pécheurs. Les mains sont tordues de douleur figées dans un cri dont l’écho hante le silence, re_tournées vers le Ciel, les plaies sont gonflées et béantes, le sang ne se tarit pas, l’épaule gauche du Christ semble démise comme si ce corps était passé par la torture, par la question, les pieds ne sont que des figures de souffrance, la bouche entrouverte n’est pas endormie d’un long sommeil mais figée d’une horrible stupeur, ici c’est l’homme plus que Dieu qui nous est proposé, Dieu incarné certes mais au point qu’on ne le différencie pas de tout autre humain, on frise le blasphème. L’image du supplice. La peau révèle les symptômes du mal des ardents comme autant de stigmates, de péchés que le Christ emmène avec lui. Saint Antoine dans le panneau voisin ouvre son manteau de chair pour souligner l’Incarnation du Fils dans le processus de guérison de l’Homme, de sa rédemption.
Dieu a quitté cette enveloppe devenue inutile et qui révèle la réalité blafarde et vulgaire d’une humanité devenue orpheline de son Guide. En même temps elle rappelle aux malades que si Jésus atteint de la même maladie qu’eux est Sauvé, ça peut être leur chance s’ils s’engagent sur la voie de la rédemption, parallèle de la voie de la guérison.
Un hyper réalisme rare pour l’époque mais qui s’inscrit dans cette culture outre-rhénane au moment de la publication par Luther des lettres contre les indulgences papales. Dans cette région d’Europe on paie cash ses déboires, ses fautes, sans remise de peine, sa conscience c’est le Livre, rien que le Livre.
On retrouve ce réalisme dans le panneau de la vierge à l’enfant avec cette bassine pour le bain du nouveau-né, qui fait écho aux pratiques hygiénistes des hospitaliers antonins soignant les malades atteints du « feu de Saint Antoine » à Issenheim, mais qui rappelle également la nature humaine du Dieu fait chair, et qui renvoie vers la crucifixion dans laquelle la chair supplante tout autre message. Voyez le drap déchiré dans lequel la Vierge tient l’Enfant, qui est ce même Périzonium qui couvre le bassin du Christ en croix, comme une préfiguration d’un avenir proche de l’Enfant, joué d’avance, son linceul.
Saint Jean Baptiste, anachronique de la crucifixion se trouve désignant le Christ car prophète de sa venue, et inscrit « illum oportet crescere me autem minui », il faut qu’il croisse pour que je diminue.
(...)