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24 novembre 2018

L’interview complète de Tristan Denéchaud donnée au Contre-Point Colmarien

Tristan Denéchaud, les Colmariens aimeraient vous connaître davantage. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Nous parler de votre jeunesse et de ce qui vous a conduit à la politique ?

Né il y a 37 ans dans une petite commune de Charente-Maritime, je suis fils de secrétaire et d’instituteur, issu d’une famille d’agriculteurs et d’artisans. J'ai un frère, de 14 ans mon cadet, ce qui fait que même sans avoir d'enfant pour l’instant, je sais assez bien ce que c'est que de s’en occuper.

Si j’étais un élève plutôt studieux et calme, je n’ai jamais brillé par mon côté discipliné, avec souvent un esprit critique assez développé, pour ne pas dire un peu rebelle. Ma curiosité et ma passion pour la musique, la géographie, les langues étrangères et la connaissance du monde en général (bien que n’ayant pas souvent la possibilité de voyager à l’époque) ont rapidement fait de moi un Européen dans l’âme. Attiré par les sciences humaines, mon bac économique & social en poche, je me suis dirigé vers une 1ère année de licence en histoire-géographie avant de rejoindre Sciences Po Rennes. L’occasion d’effectuer une année à l’étranger, au Canada, avant de terminer par un master en Droit des collectivités locales à Sciences Po Strasbourg, qui me prédestinait à travailler au service de la collectivité.

Justement, et l’Alsace dans tout cela ?

J’ai choisi l’Alsace il y a 16 ans pour finir mes études. Attiré par la culture très riche de la région, je me suis lancé dans l'apprentissage de l'alsacien. Mon engagement pour l’Alsace ne date pas d’hier. Contrairement à Gilbert Meyer qui a pénalisé notre belle région et Colmar plus d’une fois, je n’ai jamais retourné ma veste sur le sujet. J’ai co-fondé le collectif transpartisan Alsace Unie et suis membre du Mouvement pour l'Alsace depuis sa création.

Et Colmar ?

J’ai rapidement choisi d’habiter Colmar. J’aime Colmar. Sa taille idéale, sa situation géographique, son atmosphère. Une ville aux multiples visages, qui a un grand potentiel.

C’est pour ce potentiel que vous vous êtes immédiatement engagé ?

Oui ! J’étais attiré depuis toujours par la politique, mais au sens noble. La vie de la cité, la politique locale, concrète, celle qui permet d’améliorer la vie des gens, plutôt que le spectacle médiatique national fait de trop de postures et de polémiques stériles. Dès l’année de mon arrivée à Colmar, j’ai eu un engagement actif dans la vie municipale. C’est en novembre 2008 que je saute dans le grand bain, dans le cadre des nouvelles élections municipales colmariennes, à la suite de l’annulation de celles de mars pour irrégularités commises par Gilbert Meyer. C’est le début du collectif Bougeons les lignes, une démarche novatrice, transpartisane, un coup de jeune et de fraîcheur sur la ville. Deux ans après avoir adopté Colmar, 48 Colmariens, pour la plupart natifs de la ville, m’ont choisi pour mener la bataille. J’ai ressenti cela comme un beau geste d’adoption, qui m’a permis d’entrer au Conseil municipal de Colmar, avec un score très honorable, que même les plus fins analystes politiques de l’époque n’avaient pas anticipé.

Vous avez remis le couvert en 2014.

En effet. J’ai renouvelé cet engagement municipal en 2014 avec l’entrepreneur Bertrand Burger, dans une liste transpartisane de centre-droit, qui m’a permis de siéger aux côtés d’une certaine Brigitte Klinkert, actuelle Présidente du Conseil Départemental du Haut-Rhin. Depuis 2015, je suis par ailleurs suppléant d'Éric Straumann au Département.

Cela fait de vous une figure incontestable et incontestée de l’opposition municipale.

J’ai en tout cas toujours été dans une démarche constructive, c’est ce qui me caractérise. Au sein du Conseil municipal, je m’exprime très régulièrement. Parfois dans le sens de l’équipe majoritaire, car bien évidemment tout n’est pas mauvais. Souvent toutefois en m’opposant à ce qui est proposé, ou imposé, plutôt. Mais quand je m’oppose, c’est pour proposer des alternatives crédibles, dont certaines ont vu le jour bien des années après, comme le macaron de stationnement résident ou le réaménagement de la rue Schwendi/rue de l’Est.

Vous êtes également entré en 2015 au conseil de Colmar Agglomération.

En effet. Un mandat qui m’a permis de mieux connaître les enjeux communautaires ainsi que les communes voisines et leurs élus. Les élections municipales, en particulier dans la ville-centre, sont aussi un enjeu intercommunal souvent sous-estimé. L’économie, les transports en commun, l’environnement, le traitement des déchets, et diverses compétences essentielles sur lesquelles je suis très engagé, sont aujourd’hui du ressort de l’intercommunalité. Nous menons donc aujourd’hui une campagne aussi bien communautaire que municipale.

Vous êtes également militant, n’est-ce pas ?

Oui, notamment au sein du Mouvement démocrate, où je pense pouvoir me prévaloir de toute la confiance acquise au fil des années auprès des différents responsables et adhérents. Dès mon adhésion, j’ai été désigné comme responsable de la commission « Cadre de vie » en vue de la réflexion pour les municipales de 2008. Pour les élections de 2014, j’ai été nommé chef de file du MoDem pour Colmar, puis la fédération Alsace m’a désigné comme son vice-président. En 2015, les adhérents du territoire Colmar-Rhin-Vosges m’ont élu (puis réélu début 2019) pour les représenter. Je suis ainsi entouré depuis plusieurs années d’une petite équipe soudée et fiable, intégrée aujourd’hui dans un large collectif de coéquipiers d’autres partis ou non encartés, aux profils et aux compétences variés.

Vous avez également une activité professionnelle. Vous ne vivez donc pas de la politique ?

Certainement pas. Parmi les élus locaux, rares sont ceux aujourd’hui qui vivent de la politique. Il va sans dire que si je deviens maire je me consacrerai à 100% à mon mandat.

Pendant 12 ans, professionnellement, j’ai œuvré au quotidien pour la coopération transfrontalière, en tant que chargé de mission Coopération transfrontalière et responsable de la Mission pour la Promotion du Bilinguisme au Conseil Départemental du Haut-Rhin, puis responsable administratif de l’exposition internationale d’architecture et d’urbanisme IBA Basel 2020.

Vous ne travaillez donc pas sur Colmar ? Rassurez-nous, vous y habitez ?

Je suis effectivement Directeur général des services d’une commune située en Franche-Comté. Cela étant, j'ai été à Colmar toute la semaine pendant 12 ans et j'y suis toujours 3 à 4 jours à temps plein par semaine; c'est ma résidence principale. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Si j'étais comme d'autres candidats, politique professionnel ou libéral, ce serait plus simple. Mais je fais partie de ces gens qui ont besoin d'un travail salarié pour vivre. Et en l'occurrence un travail qui doit être suffisamment loin de Colmar pour ne pas subir les pressions de certains.

Mais vous serez un maire à temps plein ?

Je serai un maire à temps plein, je m’y engage. Sachant que je consacre déjà plus de 40 heures par semaine à la campagne et il en va de même pour beaucoup de mes colistiers.

Que dit de vous votre entourage ?

Que ce soit au niveau professionnel ou politique, je suis reconnu comme une personne au style de management réactif, souple et participatif, tout en sachant m’opposer et trancher quand il le faut. Je pars du principe que chacune et chacun dans une équipe a des compétences, des connaissances à apporter, et que ce ne sont pas forcément ceux qui parlent le plus fort ou monopolisent la parole qui ont le plus de choses à dire. D’après mon entourage, je suis quelqu’un de « réfléchi, méthodique et constructif », « avec qui il est toujours agréable de travailler ».

Et s’il fallait vous résumer en deux mots ?

Fiable et très engagé. Ça fait 3 mots ? Alors, deux mots : rigueur et pragmatisme.

Et vos valeurs ?

Je crois au service public et à sa réelle valeur ajoutée, à la « flexisécurité » dans le monde du travail (plus de souplesse mais en protégeant mieux les salariés), au développement durable en passant notamment par l’innovation mais sans oublier la solidarité notamment envers les plus fragiles, une construction européenne plus ambitieuse, des lois justes et respectées par tous, la moralisation de la vie publique et des administrations plus simples, le soutien à tous les territoires de la République… Le tout en dépassant les clivages politiciens. Les services de proximité assurés par une commune vont au-delà de ces différences. J’ai coutume de dire qu’une ligne de bus, une piste cyclable ou une crèche n’est ni de gauche, ni de droite, ni même du centre, mais simplement au service des citoyens. Je serai au service de TOUS les citoyens.

Et s’il fallait retenir deux de vos engagements ?

Sans hésiter, je suis particulièrement engagé sur deux grands axes :

- Le développement durable et le cadre de vie : promouvoir les transports en commun et l’intermodalité (TER, mise en place d’un Bus à Haut Niveau de Service, location de vélos courte et longue durée, piétonnisation et voies vertes urbaines…), plus de verdure en ville, un habitat décent pour tous, renforcer les ponts entre les générations, améliorer le tri des déchets, … les idées ne manquent pas, et beaucoup ne sont pas forcément très coûteuses. C’est avant tout une question de volonté politique !

- La démocratie locale et l’ouverture aux autres villes et à l’international. Une équipe municipale dans laquelle chacune et chacun a son mot à dire, avec un nombre d’adjoints resserrés mais autonomes et pouvant vraiment porter la parole de la Ville, des processus de décision impliquant les citoyens, de vrais conseils et maisons de quartier (à mutualiser avec les écoles), un conseil des associations, plus de transparence et de concertation dans la mise en œuvre des projets, davantage de coopération, de bi-/ et de multilinguisme, etc. Ici encore, le pragmatisme et les solutions du terrain ont souvent toute leur place !

Vous ne souhaitez donc pas tout chambouler à Colmar ?

Nous ne voulons pas tout révolutionner mais le fonctionnement de la mairie a besoin d’être revu, modernisé, simplifié. Chacun doit pouvoir s’exprimer sans peur des représailles. Avec nous, pas d’augmentation des impôts payés par les habitants. Nous ne sommes pas contre les parkings et la possibilité de se déplacer en voiture, mais nous voulons renforcer les alternatives. Nous gérerons notre ville avec rigueur et bienveillance. Et avec humilité. Car comme le dit Jo Spiegel, les élus doivent garder en tête qu’ils ne sont « que de passage ». On ne peut pas s’améliorer quand on croit toujours être le meilleur !

Et vous pensez vraiment avoir suffisamment d’expérience pour déboulonner Gilbert Meyer ?

À Colmar, le contexte est tout de même bien particulier. Après 12 ans d’engagement local, c’est aujourd’hui ma 4ème campagne municipale et ma deuxième en tant que tête de liste. Notre ville est dépeinte comme conservatrice et vieillissante, mais ce n’est pas une fatalité. Colmar est presque aussi jeune que Mulhouse ou Strasbourg, et ne manque pas d’initiatives. Son électorat est plutôt ancré à droite, mais je n’oublie pas que les Colmariens ont eu deux maires plutôt centristes, démocrates-chrétiens. À l’image des autres Alsaciens, nos concitoyens sont en majorité des gens modérés et légitimistes, qui n’aiment ni l’inconnu ni les changements brutaux – sûrement car ils en ont trop subi par le passé. Et ils ont besoin d’être rassurés sur les compétences des candidats qui viennent défier Gilbert Meyer ; c’est tout à fait normal.

Donc on peut vous faire confiance ?

Je souhaite en tout cas mettre mon expérience au sein des collectivités territoriales et ma personnalité calme et réfléchie au service des Colmariens. Comme dit précédemment, après avoir été chef de projet dans un contexte franco-germano-suisse pendant 8 ans au Département du Haut-Rhin puis pendant près de 4 ans en Suisse, je suis actuellement directeur général des services d’une ville du Doubs. Une mission que j’ai choisie notamment pour parfaire ma connaissance de la gestion communale, et suffisamment à distance de Colmar pour être à l’abri de diverses pressions (je n’en dirai pas plus). En étant responsable de 25 agents, avec un budget de plusieurs millions d’euros, j’ai de nombreux projets à mener de front et des demandes, aussi bien de la part des habitants que des élus, à concilier dans le respect de l’intérêt général. Une fonction très exposée qui nécessite une probité et une éthique irréprochables.

C’est un changement de style en perspective ?

Disons que ce serait sacrément manquer de modestie que de dire que je maîtrise toutes les compétences pour diriger, seul, la Ville de Colmar. Cette cité, nous la gérerons ensemble, mon équipe et moi. Puisque j’ai bien évidemment tenu à m’entourer de profils différents du mien, et ainsi complémentaires – chefs d’entreprise, responsables associatifs, employés et ouvriers actifs ou retraités, étudiants, etc. Aucune exclusive ; une équipe doit être aussi représentative que possible, je n’en suis que le chef d’orchestre, et que serait-un chef d’orchestre sans ses musiciens ? Toujours est-il que 48 personnes me font confiance car elles n’ont aucun doute sur mes capacités. Et j’espère qu’une majorité d’électeurs pourra bientôt me témoigner cette même confiance.

Au fait : un (petit-)fils de paysan, manager territorial, Colmarien d’adoption devenu maire de Colmar… ça ne vous rappelle rien ?

16 novembre 2018

Isabelle Kieffer

Le concept du ressenti

Voilà, il fait +3° sous abri mais il souffle une bise glaciale et ça tombe à -7°. Et vous grelottez pour de bon. C’est « un ressenti » qui ne relève ni de l’imaginaire, ni du fantasme ni de la grogne systématique.

La période des marchés de Noël à Colmar c’est un sacré ressenti qui aggrave encore celui de tous ces mois où les Colmariens subissent le flux touristique du centre-ville avec un vague répit de plus en plus rétréci en Janvier-Février.
Si on peut décider de ne plus se rendre au centre on survit tristement, dépossédé de sa ville, ça fait le bonheur des commerces de la périphérie. Si on y travaille, c’est une autre chanson, car s’ajoutent les mesures de sécurité bloquant tous les accès.

Alors quel est le ressenti de l’infirmier qui annonce à ses patients âgés du Quai de la Poissonnerie que pour les soins ce ne sera plus 10h mais 7h puis fait une grande partie de sa tournée à pied, accumulant les retards et la fatigue, quel est le ressenti du professeur de gymnastique à domicile qui laisse sa voiture chez des amis près du Grillenbreit, enfourche un vélo, y fixe son énorme sac rempli de matériel et le pousse en fendant la foule (pas question de rouler) tout en priant qu’il ne soit pas volé, quel est le ressenti du responsable d’une petite agence bancaire qui chaque soir doit remonter vers l’avenue de la République avec des sacoches que le fourgon habituel ne vient plus chercher faute de pouvoir stationner, quel est le ressenti des médecins chez qui certains patients lourds ne peuvent plus se rendre, quel est le ressenti du conducteur de VSL perdant les clients qu’il amenait régulièrement ici ou là, celui du livreur qui ne sait plus à quel saint se vouer, celui de l’agent immobilier qui ne peut plus faire visiter des biens, celui du résident du centre qui possède ou loue (cher) un garage et ne peut y accéder ? La liste pourrait être longue, je me fais l’écho de ce que j’entends.

Mesures de sécurité incontournables certes.

Mais alors pourquoi ne pas limiter l’étendue de ces marchés dans l’espace et le temps : faut-il vraiment que pour des raisons commerciales autant de places, carrefours, rues soient voués aux chalets, manèges et stands divers de 10h à 19h ? Faut-il vraiment que cela s’étale sur une période si longue ? De la Saint-Nicolas à la Saint-Étienne ça suffirait largement, non ?

« La magie de Noël » : comme ressenti pour le Colmarien, c’est plutôt un chemin de croix.

15 novembre 2018

Airbnb + 120% en 2 ans


Bonjour,

Voici une petite réflexion d’une de vos lectrices habitant Colmar, qui vous intéressera, j’en suis sûre.

Pas besoin d’un complexe et coûteux rapport pour évaluer le (sur)tourisme de masse grandissant à Colmar depuis quelques années ; le service public audiovisuel le fait pour nous dans un article datant d’aujourd’hui !

⇒  france3

« À Colmar, la hausse [des logements Airbnb] est particulièrement importante : plus 120 % entre avril 2016 et avril 2018 », soit plus d’un doublement en seulement 2 ans !!! Renchérissement des loyers, baisse du nombre d’habitants permanents, transformation des commerces en alignements de magasins de nougats, caramels, et autres fruits confits… sont les tributs que les résidents paient au quotidien.

Or les municipalités ont du pouvoir : législations et restrictions sur les meublés de tourisme, droit de regard sur le nouveaux commerces ouvrant…

Tandis que les grandes métropoles mondiales et européennes encadrent désormais le tourisme de masse, et que des communes alsaciennes comme Obernai s’y attellent sérieusement (voir le même article), la ville de Colmar a un immense train de retard et songe uniquement à un vague rapport. Quand adoptera-t-elle enfin une vision de développement de long terme ?

Pour d'autres municipalités, par exemple espagnoles :

⇒  bfmtv

13 novembre 2018

C'est ça que vous voulez à Colmar ?

Edouard Dabrowski

Personne n'y trouve son compte : ni les touristes, ni les habitants, ni la planète.
Photo Edouard Dabrowski

« Tout un symbole : l'intitulé initial du rapport soumis jeudi soir aux élus de Colmar Agglomération a été corrigé un peu plus tôt dans la semaine. Il n'est plus question d'étudier "l'impact du surtourisme à Colmar" mais seulement du "tourisme". » L'ALSACE/DNA du 10/11/2018. Surtout ne pas appeler un chat un chat. Et de rendre présentable quelque chose qui ne l'est pas. Chez BAYER/MONSANTO, les "pesticides" sont renommés pudiquement "produits phyto-sanitaires".

Le constat est pourtant clair : « L’activité touristique s’est largement accrue à Colmar et ses environs ces dernières années. La période des marchés de Noël devient de plus en plus difficile à vivre pour les habitants, surtout dans le centre-ville de Colmar. » C'est l'Office de Tourisme qui le dit. Le terme "surtourisme" aurait été tout à fait de circonstance.

25.000 euros, c'est ce que va coûter l'étude confiée à un cabinet spécialisé. Son objectif : « Dissocier la réalité objective des nuisances de la perception subjective ressentie », afin d’élaborer « des actions concrètes », notamment « un plan de communication efficace ».
Traduction : Comment faire passer la pilule aux Colmariens subissant les nuisances liées au tourisme de masse. Quel mépris envers les concitoyens ! Surtout quand la communication s'apparente à de la manipulation.

L'Office de Tourisme ne veut pas freiner le flux de touristes, qui constitue « un atout économique indispensable », mais le rendre plus « acceptable ». Oui, acceptable ! Il faudra que les Colmariens acceptent que des commerçants cupides s'approprient la ville, avec la bénédiction de la municipalité, imposent leur loi et se gavent sans le moindre scrupule. Et pour les récalcitrants est-il prévu une thérapie de groupe ?

L'Office de Tourisme ne s'en cache pas, il redoute que l'exaspération croissante des habitants du centre-ville, s'exprimant sur la page Facebook et sur le blog ne finisse par se manifester dans la rue. Des panneaux "Tourist go home" qui commencent à fleurir dans d'autres villes feraient mauvais genre. « Une moindre acceptation des touristes par la population locale pourrait, à terme, dégrader l’image et la qualité de l’accueil. » Ben voyons. On ne saurait être plus clair. Le bien-être des habitants, l'Office de Tourisme s'en tape.

10 novembre 2018

Clément Tonnot
L'ALSACE/DNA du 10/11/2018

Trop de tourisme tue le tourisme ?

Colmar souffre-t-elle du « surtourisme » ? L’agglomération lance une étude pour mesurer les impacts positifs et négatifs de la manne touristique, que d’aucuns jugent biaisée…
Photo Archives L’Alsace / Thierry Gachon

À l’origine de cette étude commandée par l’office de tourisme de Colmar et sa région, pourtant, un constat : « L’activité touristique s’est largement accrue à Colmar et ses environs ces dernières années. La période des marchés de Noël devient de plus en plus difficile à vivre pour les habitants, surtout dans le centre-ville de Colmar. »

« La perception de la population »

Le rapport pointe notamment « les nouvelles exigences en matière de sécurité » qui ont eu « un impact négatif sur le ressenti des habitants » : « Certains ont le sentiment que les projets sont principalement consacrés au tourisme, le tout amplifié par les réseaux sociaux. »

La formulation du rapport est claire. Il ne s’agit pas de freiner le flux de touristes, qui constitue « un atout économique indispensable », mais de le rendre plus « acceptable » : « Une moindre acceptation des touristes par la population locale pourrait, à terme, dégrader l’image et la qualité de l’accueil », craint l’office de tourisme, pour qui l’étude doit se concentrer sur « la perception de la population ». Objectif : « Dissocier la réalité objective des nuisances de la perception subjective ressentie », afin d’élaborer « des actions concrètes », notamment « un plan de communication efficace ».

L’étude, incluse dans le plan Action Cœur de Ville, sera confiée à un cabinet spécialisé, pour un montant de 25 000 €. Elle sera menée en partenariat avec Atout France, l’Agence d’attractivité d’Alsace et l’IUT Tourisme de Colmar. Il s’agira d’évaluer les retombées économiques, « afin de produire des ratios à visée de communication », mais aussi « l’impact sociétal, pour connaître l’opinion réelle des habitants ».

À la lecture du rapport, jeudi soir, la socialiste Victorine Valentin craint que l’étude ne soit biaisée : « J’ai l’impression que la commande implique de dire que s’il y a gêne, il s’agit seulement de ressenti, et que les retombées économiques sont telles qu’elles justifient la politique du tout tourisme… », anticipe l’élue, qui aimerait que l’étude porte sur « tous les impacts, pas seulement les retombées pour l’hôtellerie-restauration ». Elle évoque les commerces « qui subissent les marchés de Noël, car les Colmariens fuient le centre-ville à cette période », ou les associations « qui ne peuvent plus tenir leurs réunions ».

Yves Hemedinger promet pour sa part que l’étude sera objective : « On voit les critiques des gens sur les réseaux sociaux ou dans la presse. C’est notre responsabilité d’élus que de chercher à connaître l’impact réel du tourisme, positif mais aussi négatif. Cette étude est une bonne nouvelle », assure le premier adjoint colmarien.

« On boucle le centre-ville ? »

Dans les communes environnantes, le principe de cette étude laisse circonspect. Christian Rebert, le maire d’Andolsheim, sera le seul à voter contre, se demandant pourquoi l’agglomération se préoccupe d’un « problème purement colmaro-colmarien ». Une vision immédiatement battue en brèche par l’adjointe colmarienne Claudine Ganter : « L’étude portera sur toute l’agglomération car les retombées, notamment dans l’hôtellerie-restauration, profitent aux communes tout autour de Colmar. Et il ne faut pas oublier que les habitants de Colmar Agglomération sont des usagers à part entière du centre-ville de Colmar. »

« Et si l’étude dit qu’il y a trop de tourisme à Colmar, qu’est ce qu’on fait, on boucle le centre-ville ? », ironise Serge Nicole, le maire de Wintzenheim. Daniel Bernard, de Niedermorschwihr, suggère pour sa part de faire « jouer les vases communicants » et « d’envoyer les touristes en trop aux Trois-Épis, où on en manque ». Ce serait un bel exemple de solidarité intercommunale.

9 novembre 2018

LA TAXE MAGIQUE DE NOËL

Une publication de Benoît Nicolas

Défendre nos commerçants et nos commerces et donc défendre les Colmariens !

Les Colmariens paient directement et indirectement cette taxe illégale.
Pas les touristes ?
Pourquoi les touristes ne paient-t-ils pas, eux, directement et indirectement cette sécurité à la place des Colmariens ?
Non, les commerçants doivent payer 50 € à 250 €, 300 €, 400 € (parfois 2X ce montant si 2 activités dans un même commerce).
La Ville, personne publique, demande par courrier à des commerçants (personnes privées & sociétés privées) de verser une somme (pour un total de 250.000 €) à une association de droit privé, soi-disant indépendante de la Ville, (Office du Tourisme) pour la sécurité publique ?
Pourquoi les montants sont-ils différents d’un commerce à l’autre, selon quelles règles ?
On l’ignore !
Qui paie, qui ne paie pas ?
On l’ignore !
Quelles conséquences si on ne paie pas ?
On l’ignore !
Quelle est la nature juridique de cette somme ? (Impôt, taxe, redevance, don aux œuvres, etc.)
On l’ignore !
Pourquoi un si faible écart entre les montants alors que certains commerces font un chiffre d'affaires pour le mois de décembre qui est fait en une journée par d'autres ?
On l’ignore !
C’est quoi la définition de ce système ?
Une milice du Moyen-Âge !
Définition du dictionnaire : troupe levée au Moyen-Âge dans les villes ou les paroisses pour renforcer l'armée régulière.
Que se passe-t-il si on ne paie pas ?
On l’ignore !
Mais on a une idée en tout cas des conséquences éventuelles.

COLMARINFO a relevé ceci dans une intervention de Gilbert Meyer représentant la Ville : « À défaut de participation de votre part, je tenais à vous informer que j’examinerai avec beaucoup de réticence les demandes que vous pourrez être amené à faire. »

LA MENACE DE MESURES DE RÉTORSION TOUT SIMPLEMENT !

Si c’était légal, il suffirait (comme pour les contraventions déversées en masse sur la ville) de faire un recouvrement fondé par une décision officielle de la Ville (un arrêté municipal).

Rien de tel ici parce que cette taxe de plus est ILLÉGALE !

DES MENACES DIGNES D’UN RÉGIME TOTALITAIRE !

La sécurité, surtout pour le tourisme de masse, est essentielle.

Ce n’est pas le problème !

Le problème : un système PAS TRANSPARENT, INÉQUITABLE, INJUSTE & ILLÉGAL avec en plus des menaces à défaut de payer !


La réponse du maire :

Une publication « La taxe magique de Noël » est actuellement en ligne sur les réseaux sociaux.
Visiblement, son rédacteur ne connaît pas le dossier, s’en tenant à l’écume des choses, sans pousser plus loin l’analyse.
Certaines observations s’imposent par conséquent.
1. En 2015, dès le surlendemain des événements dramatiques survenus à Paris en novembre, j’avais soumis au Conseil Municipal réuni de manière exceptionnelle, la question du maintien ou non des Marchés de Noël à Colmar.
De manière unanime, le Conseil Municipal avait suivi ma proposition visant le maintien de cet événement, mais en l’entourant d’un dispositif de sécurité exceptionnel élaboré en concertation avec le Préfet.
Le Conseil Municipal était par ailleurs d’avis de ne pas faire supporter aux contribuables colmariens le coût supplémentaire en rapport avec les mesures de sécurité imposées.
Ce coût doit être pris en charge par les professionnels qui tirent les principaux avantages des Marchés de Noël.
2. La contribution du Colmarien s’élève déjà à près d’1 M € pour l’organisation de l’événement. Il m’est impossible de le taxer encore davantage, car il n’est pas bénéficiaire, lui, des retombées économiques. Au contraire, pour lui, les gênes et contraintes sont nombreuses.
3. La contribution sollicitée auprès des professionnels est fonction de la zone géographique. C’est-à-dire leur emplacement par rapport au centre-ville, et de l’activité exercée, avec une tarification appropriée. Ces tarifs sont arrêtés non pas par le Maire, mais par une commission mixte comprenant des professionnels. Cette commission contrôle les recettes et les dépenses et n’a pas de compte à rendre à la Ville.


☐ Réponse officielle de Monsieur le Maire (la première) à la taxe magique de Noël : « La contribution du Colmarien s’élève déjà à près d’1.000.000 € (un million d'euros) pour l’organisation de l’événement. Il m’est impossible de le taxer encore davantage, car il n’est pas bénéficiaire, lui, le Colmarien des retombées économiques. » L'aveu est la reine des preuves... Par contre, acquiescement implicite au système opaque, inéquitable, illicite et aucun commentaire quant aux mesures de rétorsions. Et le touriste, lui qui ne participe pas ?
[Benoît Nicolas]

☐ Encore heureux que les Colmariens ne supportent pas le coût supplémentaire ! On supporte déjà assez le tourisme de masse dans votre Disneyland perpétuel ! En revanche, curieusement, vous nous expliquez au point n°2 que les gênes et les contraintes sont nombreuses pour les Colmariens. Vous découvrez ça ou vous faites encore semblant d'entendre (sans écouter !) ce qu'on vous explique depuis des mois ?
[Vivien Garnier]

6 novembre 2018

Colmar également concernée :

Les ralentisseurs dans le collimateur des motards en colère du Haut-Rhin.




5 novembre 2018

Les commerçants, nouvelles vaches à lait

Edouard Dabrowski

Photo Edouard Dabrowski

Une fois de plus, notre bon maire va demander aux commerçants colmariens de cracher au bassinet. Il s'agit d'éponger les 250 000 € que représente le coût de la sécurité pendant le marché de Noël.

GM souligne, comme s'il en était besoin, qu' « il n'est pas défendable de faire supporter aux contribuables colmariens le coût supplémentaire des mesures de sécurité imposées. »

C'est donc en toute logique qu'il se tourne vers les commerçants « bénéficiaires directement ou indirectement des retombées économiques des marchés de Noël ». Et il ratisse large, envoyant ses "sollicitations" jusqu'à Houssen (voir ci-dessous).

Sauf que les commerçants ne sont pas tous bénéficiaires ! Et puisque le maire se veut "équitable", comme il le répète à longueur de temps, il n'a qu'à taxer les commerçants en fonction de leur chiffre d'affaire !

Et, dans la foulée, reverser le manque à gagner aux commerçants qui souffrent du marché de Noël, tous ceux dont la clientèle habituelle ne vient plus, et pour cause.

Monsieur le Maire, colmarinfo a trouvé la solution pour que vous cessiez de harceler nos commerçants. Vous vous vantez de faire venir 1,5 millions de visiteurs pendant les marchés de Noël. À raison d' 1 euro par visiteur, il y a là de quoi remplir largement vos caisses.

Déjà en 2016

Un hôtelier de Houssen (!) avait reçu un courrier signé du maire de Colmar, daté du 23 mai 2016, lui rappelant qu’il n’a toujours pas versé les 400 € demandés pour participer « aux coûts de l’exceptionnel dispositif de sécurité, mis en œuvre en 2015 pour maintenir nos marchés de Noël ».
L'ALSACE du 11/06/2016

Dans un autre courrier, GM se fait menaçant :

« À défaut de participation de votre part, je tenais à vous informer que j’examinerai avec beaucoup de réticence les demandes que vous pourrez être amené à faire. »

Nous sommes loin de la "sollicitation". "Contrainte", "menace" et "chantage" seraient plus appropriés.

1 novembre 2018

Sur le thème du tourisme, une vidéo récente aborde dans les grandes lignes la problématique de ce phénomène devenu mondial et qui concerne évidemment la ville de Colmar.