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14 juin 2025

Fabien Nierengarten

-14/6/2025- Ils me font bien rire (sans doute pour ne pas en pleurer), celles et ceux qui essaient de nous faire croire qu'il serait tellement facile de mettre fin à toutes les formes de violence qui gangrènent notre société. Qu'il suffirait de plus poursuivre, de plus réprimer, de plus punir, pour que subitement, l'ordre se substitue au désordre. Et que chacun de nous pourrait enfin vivre en totale sécurité si les policiers étaient plus nombreux et si les juges étaient moins laxistes. Il faut alors qu'ils m'expliquent comment, de cette façon, on aurait pu, par exemple, empêcher le meurtre de la surveillante du collège de Nogent-sur-Marne par un gamin "bien né" de 14 ans.
Il est vrai que nous entrons progressivement dans l'une de ces périodes où, sur ce sujet sensible, les déclarations de bonnes intentions vont abondamment fleurir sur les réseaux sociaux, où les incantations stériles des uns se mêleront aux propositions débiles des autres... et où, au final, les promesses n'engageront que ceux qui auront la coupable naïveté d'y croire. Mais arrêtons de nous voiler la face : même si aujourd'hui, elle s'avère souvent indispensable pour éradiquer la violence qui fait la une des faits divers, la répression ne constituera jamais la seule réponse à tous nos maux. Elle n'en sera toujours que l'aboutissement le plus extrême.
En fait, la solution pour demain et après-demain est entre les mains de chacun d'entre nous. Entre les mains de chaque gouvernant qui doit se montrer exemplaire dans l'exercice de ses fonctions, de chaque utilisateur des réseaux sociaux qui doit y modérer ses propos, de chaque parent qui doit montrer une voie raisonnable et raisonnée à ses enfants, de chaque adulte qui doit se souvenir qu'il est amené à servir de modèle aux jeunes générations... jusqu'au simple usager de la route qui doit s'y comporter en citoyen civilisé et non en créature primaire, voire primitive. Car oui, la violence trouve souvent son origine dans notre comportement quotidien. Parfois même à l'insu de notre plein gré.
Bref, apportons tout notre soutien aux forces de l'ordre et faisons de nouveau confiance à la justice pour traiter les cas qui mettent gravement en danger la sécurité dans nos villes et villages. Et pour le reste, prenons tous notre part de responsabilité dans cette lutte quasi existentielle que nous devons mener contre cet ensauvagement progressif de notre société. Il en va de notre avenir et de celui de vos enfants.