« Le décrochage technologique se traduira par un plaisir de vivre beaucoup plus intense. »
Depuis plus de 20 ans, Alain Damasio donne à la science-fiction française une nouvelle portée politique et engagée en amenant le lecteur à réfléchir à la place de la technologie dans notre quotidien ainsi qu'aux crises sociales et écologiques.
[Extrait]
Votre dernière nouvelle Scarlet et Novak revient sur le rapport quasi-intime que nous entretenons avec nos smartphones. Sommes-nous tous devenus trop assujettis à la technologie et au numérique ?
C'est ma conviction. Surtout, nous sommes tous devenus assujettis en essayant de se cacher la vérité, c'est-à-dire en essayant de se faire croire que nous avons gardé beaucoup de libre arbitre face à ces technologies. Or, nous sommes entrés dans des boucles d'addictions qui relèvent presque du domaine de la drogue. On sait aujourd'hui que ces mécanismes activent des boucles de dopamine. Ainsi, les neurotransmetteurs de la récompense sont régulièrement activés et créent alors de la dépendance. Sans ces injections de dopamine, on se sent malheureux. Les Gafam (Google Amazon Facebook Appel et Microsoft) ont mis en place toute une construction basée sur cette dépendance depuis 25 ans. Ils ont affiné, déployé et raffiné des techniques basées sur le comportementalisme et de nombreux biais cognitifs présents en nous. Tout ça afin que nous passions le maximum de temps sur leurs réseaux, leurs plateformes et leurs applis. Donc, nous sommes libres de ne pas utiliser leurs technologies, on peut ne pas les utiliser. Mais, à partir du moment où on met le doigt dedans, il devient très difficile de s'en défaire et de sortir de l'aliénation consentie que leur usage génère.
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