La bêtise : cet autre visage de la mort de l'Occident
J'avais, dans une précédente publication, fait part de mon profond désarroi face à la tournure prise par l'invasion de l'Ukraine (que je considère comme tout à fait inacceptable parce que je n'ai pas attendu, moi, cet événement pour être souverainiste) et face à divers autres fléaux qui marquent notre époque de manière particulièrement préoccupante et anxiogène.
Je ne mentionnais pas, parmi ces-derniers, la profonde stupidité qui marque, me semble-t-il, la mort cérébrale de l'Occident.
Outre que celui-ci se montre parfaitement incapable de comprendre les enjeux de la grande redistribution des rapports de force à l'échelle mondiale en cours (l'on y voit plus clair à présent sur ce sujet avec un peu de recul : Chine + Russie + très nombreux pays non alignés), il semble qu'un gigantesque concours de débilités ait été engagé en son sein.
J'avais, dans un article que je remets ici en lien, pointé assez tôt en la dénonçant la pulsion épuratrice en cours visant des artistes russes, des athlètes paralympiques et même des... chats russes expulsés des concours félins, pulsion qui ne semble pas déranger grand monde.
J'avais également souligné l'ineptie consistant à censurer la chaîne RT, sans passer par la moindre procédure judiciaire et sans que le moindre fait de désinformation n'ait été constaté par le CSA désormais ARCOM à l'exception d'un microscopique sujet sur la Syrie en 2018 dont d'ailleurs la chaîne avait été blanchie (il est vrai que l'Occident a beaucoup de leçons de vérité à donner concernant ses interventions déstabilisatrices et meurtrières de par le vaste monde, notamment au Proche et au Moyen-Orient, comme par exemple en Irak au sujet de quoi rappelons que Julian Assange croupit dans les geôles anglo-saxonnes aux ordres US depuis des années pour avoir simplement aidé les citoyens à connaître la vérité – la vérité sur les mensonges atlantistes – bref).
En revanche, il semble que depuis la rédaction de cet article où j'avais hélas vu juste, l'Occident se soit lancé dans un grand concours de débilités sur lequel il m'est tout à fait impossible de demeurer silencieuse : l'on apprend ainsi aujourd'hui que sous la pression des habituels syndicats wokistes jamais à l'abri d'une stupidité, un collège français serait débaptisé parce qu'il porte le nom de Soljenitsyne. C'est intéressant de savoir à quels incultes l'on confie ses enfants... L'on apprend également que la Space Symposium Conference va censurer le nom de Youri Gagarine dans un grand élan de bêtise cosmique.
L'unanimisme du Camp du Bien (aussi condamnable l'invasion de l'Ukraine soit-elle, et dans laquelle toutefois, il faut être assez bête pour ne pas comprendre que Poutine n'est qu'une sorte de ruse résiduelle de la Raison et de l'Histoire en train de s'accomplir et de se redéfinir pour les décennies à venir), comme toujours, me rebute et apparaît dans tout l'éclat de sa gigantesque bêtise, toute armée de sa bonne conscience épuratrice et du seul paradigme mental qui lui tient lieu de réflexion depuis plusieurs décennies : le point Godwin (ce qui explique l’incapacité à comprendre les réels enjeux en cours : quand on n'a qu'une seule idée fixe pour comprendre le monde, c'est sûr qu'on est un peu limité. Ajoutons qu’il est assez piquant d’observer l’habituel troupeau gauchisant et moralisant voler au secours d’une armée ukrainienne notoirement infiltrée de bataillons pour le coup réellement néo-nazis. Comprenne qui pourra).
Je reçois de nombreux témoignages de personnes russes ou russisantes qui sont à présent inquiétées en raison de leur nom, de leurs origines ou de leur pratique culturelle et/ou professionnelle.
J'avais pourtant cru comprendre que le racisme et la discrimination étaient à proscrire. À force de "canceler", l'Occident américanoïde va finir par se supprimer lui-même, et franchement, vu le niveau, ce sera peut-être le seul bénéfice à en retirer.
Je refuse par conséquent que ces actes tout aussi stupides que répréhensibles soient commis sans la moindre condamnation publique, à la fois morale, juridique et intellectuelle, et je vois dans cet affaissement du niveau de pensée, un signe supplémentaire, s'il en fallait encore, de la bêtise d'une civilisation parvenue au bout des soins palliatifs qui la maintenaient encore sous perfusion.
J'ignore si cette publication passera les fourches caudines de la censure facebookienne qui, toutefois, a déclaré tolérer la haine anti-russe, mes posts étant pour encore quelques jours relégués je ne sais où, mais cela m'est égal, en fait, je ne lâcherai jamais et je pense que nous serions tous bien inspirés de faire de même.
Je refuse un monde où BHL, Zuckerberg et Biden déterminent le niveau d'intelligence collective.