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1 novembre 2025

31 octobre 2025

Pause musicale
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Rachmaninov : Vocalise, par Marc Coppey et Olga Kirpicheva
Elisabeth Spitz

Laisser poser son amour sur le monde.
Retenir son souffle quelques secondes pour la poésie silencieuse, celle qui console les âmes rêveuses.
Elle peut exploser pour un mot, éclater, crier sans repos, couler à flots…
Mais surtout elle caresse l’espoir au creux de ta peau.
C’est une histoire de regard,
Comme le reflet du cœur dans un miroir.

Jean Linnhoff

[POLITIQUE & SUJETS DE SOCIETE]

H16
31/10/2025

Croissance morte et taxe vive

Nous sommes fin octobre, et le budget 2026 est toujours en discussion : les parlementaires se succèdent à l’Assemblée, le débat s’éternise, et c’est le Black Friday des taxes (et « deux pour le prix de trois »).

Si l’on s’en tient aux discussions, il n’y a pas de doute : la France, pays clairement sous-fiscalisé au point d’être quasiment une Suisse avec des croissants, ne parvient plus à boucler ses budgets par un manque criant de recettes. Entre des impôts trop faibles, dont la collecte semble hasardeuse, des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres et des niches fiscales trop nombreuses qui transforment la France en véritable paradis fiscal, pas de doute pour nos parlementaires, il faut frapper plus fort.


Si, à présent, l’on sonde les Français eux-mêmes, ceux que nos effervescents parlementaires taxophiles sont censés représenter, le doute s’installe. Pour eux (et à 91%), le pays va assez clairement « dans la mauvaise direction ». S’ils s’inquiètent bien sûr de certaines inégalités, leurs préoccupations sont dominées par l’inflation, les impôts et les taxes trop élevées. Et non seulement ce sondage illustre bien cette tendance hautement pessimiste, mais il montre qu’elle est en hausse.

Sacrés Français ! Toujours à râler !

Pourtant, la réalité semble donner raison à leur perception, tant les éléments factuels s’accumulent dans leur sens.

Ainsi, la croissance française reste atone et la croissance en berne, pendant que les ménages épargnent comme jamais. Selon l’INSEE, au deuxième trimestre 2025, même si l’inflation ralentit (autour de 2,3 %) et le taux de chômage est stable à 7,5 %, la croissance n’atteint qu’un petit 0,5 %, présenté comme fulgurant et digne d’une ferveur extatique de la part d’une presse décidément en pleine banqueroute intellectuelle.

Et comme le mentionnait un article du Monde d’il y a quelques semaines, le taux d’épargne des ménages français atteint 18,8 % du revenu disponible brut au deuxième trimestre 2025, ce qui constitue un record depuis les années 1970.

Concrètement, cela veut dire qu’en moyenne, près d’un euro sur cinq ne circule pas dans l’économie mais reste dans le système bancaire. Pire, c’est un euro qui dort, en pyjama rayé, sur les comptes courant très souvent non rémunérés : autant de perte pour leur propriétaire, et autant de perte pour une partie de l’économie française qui ne peut bénéficier de mettre cet euro au travail. La prudence des ménages transforme leur (absence de) consommation en une sorte de « compte-épargne géant avant la tempête », avec des dépenses qui sont clairement mises en pause.

Fini le café à 5 €, la machine à café design ou le billet de train « juste parce que » : chaque dépense est de plus en plus minutieusement pesée et à l’approche du « Black Friday », il apparaît évident que d’un côté, le consommateur français tente un timide « J’aimerais bien en profiter » mais que son compte en banque lui répond vertement « Bah non », le dur crépi de la réalité venant frotter les joues tendres des plus naïfs.


Cette période, traditionnellement vécue comme un ballon d’oxygène pour les commerçant, accumule cependant les signaux négatifs. Ainsi, les études sur la consommation des Français montrent sa baisse tendancielle, et les enseignes notent de leur côté que le panier moyen se réduit, les consommateurs se concentrant sur les « bonnes affaires utiles » (électroménager, téléphonie, carburant, énergie, etc.) nettement plus rares. Au final, beaucoup de ménages reportent leurs achats à janvier, espérant des baisses de prix encore plus fortes ou un contexte plus clair.

En somme, c’est un changement progressif mais majeur dans le comportement des Français qui anticipent un accroissement des difficultés économiques. On se demande pourquoi, alors que les services publics n’ont jamais été d’aussi bonne qualité, que le Président et sa cour ne parlent que de guerroyer, que l’Assemblée bruisse du seul mot « taxe », que les agences de notations exsudent l’optimisme et la décontraction au sujet de la dette de l’État qui n’a jamais eu aussi bonne mine…

Peut-être cette méfiance s’est-elle développée à la suite des crises qu’on vient de traverser (COVID, inflation, guerre en Ukraine…) les forçant à faire attention, anticiper les imprévus que le pouvoir politique semble friand de générer, mélangée à l’actuelle incertitude politique et sociale (qui introduit un climat tendu à cause des menaces de réformes et de la peur du déclassement de plus en plus présente dans la population) ? Allez savoir. On pourra toujours y ajouter une hausse évidente du coût de la vie courante, dans l’énergie, le logement, l’alimentation, pour faire bonne mesure.

Enfin, la structure même de cette épargne, qui croît essentiellement grâce aux individus de 50 ans et plus, rappellera que les jeunes générations sont actuellement les moins capables d’épargner. Cela tombe bien puisque les efforts qui s’annoncent – notamment fiscaux – portent essentiellement sur ces dernières.


Tous les indicateurs macro-économiques montrent un affaiblissement de plus en plus inquiétant de la dynamique française, avec une quasi-« japonisation » de l’économie, caractérisée par une croissance atone, des ménages de plus en plus prudents et un vieillissement accéléré de la population.

Face à ce repliement, la députaillerie semble pourtant acquise aux causes les plus socialistes et spoliatrices du moment : depuis les taxes tous azimuts jusqu’à la volonté de supprimer l’héritage, quasiment tout le spectre politique français semble être parti en guerre contre le bas de laine des Français. Et plus ces derniers tentent de mettre quelques sous hors de portée du fisc, plus le législateur lance de véritables fatwas contre le cochon-tirelire de l’épargne de la classe moyenne.

D’un côté, les Français n’ont jamais mis autant de côté, de l’autre les parlementaires font tout pour aspirer l’épargne. La dynamique financière du pays ainsi expliquée, on comprend immédiatement qui est du côté de la création de richesse et qui est du côté du pillage. Les Français épargnent par prudence, l’État dépense par compulsion et quelque part entre les deux, la croissance agonise discrètement.

Et plus rien ne retient l’État dans sa boulimie suicidaire.


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Colmar : course à la disneylandisation

30 octobre 2025

[POLITIQUE & SUJETS DE SOCIETE]

Gastel Etzwane

-28/10/2025- Lorsqu’un dirigeant à tendance autocratique, c’est-à-dire un chef qui décide seul, sans contre-pouvoir réel, et qui n’a jamais compris ce qu’impliquait la démocratie, tient ce genre de propos, il faut lire entre les lignes.
Derrière les formules convenues, le message est clair : Internet, espace de liberté et d’expression démocratique, représente une menace directe pour ceux qui détiennent le pouvoir.
Dès lors, le scénario se répète : organiser un “grand débat” de façade, comme après la crise des Gilets jaunes, pour donner l’illusion du dialogue ; puis mobiliser les relais médiatiques et les grands propriétaires de presse afin d’imposer l’idée qu’Internet serait devenu un danger public. Objectif final : préparer l’opinion à accepter un encadrement plus strict de la parole en ligne, au nom de la “responsabilité” et de la “sécurité démocratique”.
C’est un classique de la communication politique : la censure s’avance rarement sous son vrai nom, mais toujours sous celui de la vertu.


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Eric Vial
28/10/2025

Vous avez droit à la vérité : c’est l’austérité !


Le modèle social français va prendre du plomb dans l’aile.
Le syndicat Force Ouvrière vient d’analyser, avec ses experts reconnus, le Projet de loi de finances (PLF) pour 2026.
Leur conclusion est sans équivoque : « En 2026, une véritable saignée se prépare pour les services publics et la Sécurité sociale ».
 
• Baisse des crédits ministériels de l’État à l’exception des dépenses militaires (+13 % par rapport à 2025), de la charge d’intérêts (+15,4%) et de la contribution à l’UE (+26 %).

• Suppression de 3119 emplois de l’État, des opérateurs et des caisses de Sécurité Sociale.

• Réduction des aides à l’apprentissage et autres dispositifs d’insertion ainsi que des économies sur le compte personnel de formation (CPF) pour un montant de 2,5 Mds d’euros.

• Diminution des crédits du logement de 0,9 Md d’euros avec une baisse des subventions à la rénovation thermique et le gel des APL.

• La mission « solidarité, insertion et égalité des chances » verra ses crédits diminuer de 0,8 Md d’euros, principalement liée au gel des prestations sociales.

• En outre, les coupes concernent l’aide au développement (0,7 Md d’euros), les sports et la jeunesse (0,3 Md d’euros), la culture (0,2 Md d’euros).

• Le budget prévoit le gel des dotations et la rationalisation des coûts pour de nombreuses agences de l’État (France Télévisions, Radio France, Opéra de Paris, BnF, Chambre de Commerce et de l’Industrie, ANAH, France Compétences, OPCO, etc…). Il s’agit de préparer à la privatisation voire à la suppression d’un tiers d’entre elles.

• Les collectivités, pourtant déjà à l’os pour la plupart d’entre elles, se verront prélever 2 Mds d’euros de recettes dans le cadre du DILICO (prélèvement de recettes des collectivités puis reversement à condition qu’elles réduisent leurs dépenses).

La facture de la politique d’austérité est présentée aux salariés, retraités et demandeurs d’emploi.

L’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) est limité à 1,6 % de croissance en 2026, bien loin de l’évolution des besoins. Par conséquent, le système de santé devra consentir à 7 milliards d’euros d’économies et à une série de contre-mesures sur le dos des patients.
Le PLF prévoit une « année blanche », c’est-à-dire le gel de toutes les prestations sociales, sans exception (RSA, AAH, prime d’activité, allocations familiales), du barème de l’impôt sur le revenu, du point d’indice et des pensions de retraites.

Les retraités subiront la double peine avec en plus, un abattement forfaitaire de 2000 € sur les pensions de retraite pour un célibataire et de 4000 euros pour un couple. Ces mesures brutales et injustes amputeront le pouvoir d’achat de millions de ménages, en particulier des plus modestes.

• Selon les estimations de l’OFCE, près de 10 millions de ménages retraités verraient leur revenu disponible diminuer de 350 euros en moyenne.

• Les 15 millions de ménages salariés subiraient quant à eux une baisse d’environ 70 euros par ménage, tandis que les 2,4 millions de ménages d’indépendants perdraient environ 100 euros par personne.

Les grandes fortunes et les entreprises protégées.
 
Depuis 2017, les déficits et la dette n’ont cessé de se creuser du fait d’une chute inédite des recettes et non d’une supposée « dérive » des dépenses. Or du côté des recettes, les grandes fortunes restent largement exonérées. Certes la « contribution différentielle sur les hauts revenus » est prolongée mais c’est un effort mineur demandé aux foyers fiscaux déclarant plus de 250 000 euros de revenus annuels pour une personne seule. Cette contribution ne rapportera qu’1.5 Md d’euros en 2026.

La taxe dite Zucman ayant suscité une vive opposition, le PLF lui préfère une taxe de 2 % sur le patrimoine des holdings tout en s’assurant d’exonérer l’essentiel du patrimoine financier (actions de sociétés, capital investissement, liquidités sur cessions de titres…), et de l’immobilier de bureaux. Cette pseudo taxe concernera 4000 ménages pour un rendement attendu au mieux de 0,9 Md d’euros, loin des 15 à 20 Mds que pourraient générer la taxe Zucman, dans ses chiffrages les plus optimistes.

Non contents de sanctuariser les aides et cadeaux fiscaux accordés aux entreprises, le PLF ajoute même de nouvelles baisses d’impôts. Un abaissement de moitié de la « contribution exceptionnelle sur les bénéfices » instaurée en 2025. Le taux de surtaxe à l’impôt sur les sociétés sera divisé par deux pour les entreprises dont le chiffre d’affaires en France dépasse 1 Md d’euros. Le rendement prévu est de 4 Mds d’euros en 2026, soit moitié moins qu’en 2025.
 
• Une baisse du taux de CVAE passant de 0,28 % à 0,19 % pour 1,3 Md d’euros de recettes en moins, en attendant sa suppression programmée en 2028.
Pas question, non plus, de toucher aux aides aux entreprises, dont le montant évalué par le Sénat s’élevait à 211 milliards d’euros en 2023.
 
Un pouvoir d’achat en berne.

Par ailleurs notons des impôts et cotisations supplémentaires dont certains viendront diminuer le pouvoir d’achat des salariés et retraités :

• La suppression de l’abattement proportionnel de 10 % sur les pensions de retraite en le remplaçant par un abattement forfaitaire de 2000 euros pour un célibataire et 4000 euros pour un couple. Les retraités déclarant plus de 20 000 euros annuels de pensions devraient subir une augmentation d’impôt non négligeable (hors prise en compte éventuelle d’autres revenus).

• La fiscalisation des indemnités journalières pour maladie versées au titre des ALD (0,7 Md d’euros), ce qui revient à réduire le remboursement des maladies chroniques.

• La suppression des réductions d’impôts pour enfants scolarisés ou la fiscalisation des jobs étudiants. Concrètement, pour un couple marié avec deux enfants à charge (revenus déclarés de 62000 euros annuels et salaire d’un enfant étudiant à charge de 2700 euros l’impôt sera ainsi majoré de l’ordre de 580 euros !

• Une « participation exceptionnelle » des organismes complémentaires (1 Md d’euros).

• Une nouvelle contribution employeur de 8 % sur les compléments de salaires : titres restaurants, chèques vacances, chèques cadeaux et autres avantages financés par le CSE pour un rendement attendu de 1,2 Md d’euros affecté à la sécurité sociale.

• Une augmentation de 10 points des contributions employeurs sur les indemnités de ruptures conventionnelles et les indemnités de mise en retraite.

• Une taxe de 2 euros par article sur les petits colis inférieurs à 150 euros pour faire face à la concurrence des plateformes.

• D’autres niches sont dans le viseur : réduction de l’ACRE pour les auto-entrepreneurs, de l’exonération pour le développement économique des Outre-Mer, suppression de l’exonération dont bénéficiaient les apprentis, réduction du crédit d’impôt jeunes entreprises innovantes.

Dans son communiqué, FO dénonce « l’objectif de redressement brutal des finances publiques ne pouvant que conduire à une nouvelle dégradation de nos services publics et du modèle social. Il risque, en outre, de plonger l’économie française dans la récession, sans réussir à résorber les déficits publics qu’il prétend combattre ».

Ce projet de loi de finances a pour objectif de réduire les dépenses publiques et sociales pour se conformer aux engagements européens. La France s’est engagée à ramener son déficit public sous les 3 % en 2029, et à stabiliser son niveau de dette publique, soit un effort nécessaire compris entre 112 et 127 milliards d’euros. Le respect de ce programme sans précédent équivaut à remettre en cause le modèle social français.
Laurence Muller-Bronn

-29/10/2025- Ma question d'actualité et la réponse de Mr le ministre de l'Éducation nationale.
« La question de la santé mentale des adolescents exige une feuille de route à la hauteur de la situation alarmante que nous connaissons. Quelles seront les mesures prises en milieu scolaire ? »
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Yves Hemedinger
30/10/2025

Petit train vert : encore un tour de passe-passe ?

Je lis ce matin que le petit train vert distribue des tickets gratuits.
C’est ça les sanctions annoncées par le Maire ?
De mon côté, je reste cohérent, je défends l’idée simple : réduire le nombre de petits trains dans le centre-ville.
Pourquoi ?
Nos rues sont déjà saturées : piétons, vélos, trottinettes, voitures… et ces trains qui tournent sans cesse, ralentissant la circulation, gênant les habitants et dégradant la qualité de vie.
Le tourisme est vital pour notre ville, oui.
Mais il doit servir Colmar.
Nous devons retrouver un équilibre : un centre-ville vivant, accueillant, mais avant tout agréable à vivre pour les Colmariens.
Ce que je propose :
• Un meilleur encadrement des petits trains, avec des trajets plus courts et moins intrusifs.
• Des zones de circulation apaisée pour les habitants.
• Et une priorité redonnée aux piétons.
Et vous, pensez-vous qu’il est temps de remettre un peu d’ordre et de cohérence dans tout ça?