Cauchemars au conservatoire
« Sur la page internet destinée à recevoir témoignages de professeurs et d’usagers du conservatoire de Colmar, les derniers courriers publiés sont très sombres. Les enseignants, qui s’expriment de façon anonyme, font part de leur mal-être, de leurs peurs également. L’un d’eux parle de la mairie comme d’une « machine à guillotiner ». Un autre fustige celui qui, en coulisse, aurait intrigué pour faire tomber l’ancienne directrice. Certains le surnomment Iznogoud, celui qui voulait être calife à la place du calife… »
Dessin de Phil / DNA
Témoignage de prof
Je pensais vivre en France, dans un pays démocratique et un état de droit...
Mais aujourd'hui, je me rends compte que la Mairie de Colmar agit comme un petit état dictatorial, où pressions, menaces et passe-droits font loi.
Que certains professeurs (qui se pensent intouchables, protégés par M. Gilbert Meyer) se permettent de faire la pluie et le beau temps au Conservatoire et profitent de la situation pour régler des problèmes d'incompatibilité avec d'autres collègues, me sidère.
Que certains professeurs, sortis de leur devoir de réserve, incitent des parents d'élèves à prendre rendez-vous à la Mairie pour manifester, à travers eux, leur mécontentement m'interroge.
Que ces mêmes professeurs, tels des chevaliers blancs (prêts à sauver le Conservatoire) candidatent pour faire partie du collège de professeurs m'écœure.
Que les délégués des parents d'élèves (de ces mêmes professeurs) véhiculent de fausses informations et ne respectent pas leur devoir de neutralité me met en colère.
Qu'un de ces professeurs ait pu dire que "les jours d'Hélène Sanglier étaient comptés" montre l'acharnement et la violence d'une mise à mort... Et pour finir, que ces mêmes professeurs aient ouvertement exprimé leur désapprobation face à sa nomination, montre bien que, quoiqu'elle ait pu faire, Mme Sanglier était déjà condamnée.
Aujourd'hui, le conservatoire que j'ai connu et où il faisait bon travailler a définitivement disparu. La transparence, la convivialité et la bonne entente n'existent plus. Pourrons- nous un jour les retrouver ? Je pensais que nous vivions dans un espace protégé et que la musique adoucissait les mœurs : j'ai douloureusement pris conscience de la réalité du pouvoir politique et de ses manœuvres obscures.
Un professeur anéanti