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1 février 2022

« Les Fossoyeurs »

Eric Vial

La manière dont on s’occupe de nos anciens est un vrai sujet de société, les politiciens ne doivent plus fermer les yeux et nous non plus.
Il faut aider nos aînés et aider les familles qui sont confrontées à la dépendance de leurs parents ou au maintien de leur autonomie : c’est cela un vrai service public moderne.
La parution du livre « Les Fossoyeurs » a déclenché une onde de choc dans tout le secteur de la gérontologie. Des personnes âgées laissées sans soin durant plusieurs jours, de la nourriture rationnée, des couches insuffisantes... Le livre du journaliste Victor Castanet met au jour les pratiques accablantes courantes dans les Ehpad d'Orpéa, destinées à améliorer la rentabilité de ses maisons de retraite qui facturent pourtant les séjours de leurs résidents au prix fort.
Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie a annoncé l'ouverture d'une double enquête administrative de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et d'une enquête financière de l'Inspection générale des finances (IGF) sur le groupe Orpea. Mais honnêtement, est-ce réellement une révélation ? Des plaignants, des soignants, et des familles ne tirent-ils pas la sonnette d’alarme depuis bien longtemps sur des pratiques honteuses ?
Derrière ce scandale, c’est bien la question du traitement de nos vieux qui est posée, d’une société qui va puiser jusque dans les dernières ressources de toute une vie de travail et de labeurs pour « offrir » un minimum de fin de vie décente.
Et encore pour ceux qui ont la chance de trouver une place quelque part ou qui en ont les moyens financiers.
Le capitalisme a cela de terrible : « Si tu ne peux pas travailler, tu n’es plus bon à rien. L’Homme doit contribuer à la richesse il ne doit rien coûter. »
Et si nous changions de logiciel pour être conforme à ce que nous avons franchement au fond de notre cœur ou tout simplement par respect de nos anciens ?
Le débat doit s’ouvrir car oui, la vieillesse et la dépendance sont des enjeux d’une société digne. C’est vers eux que notre solidarité doit aller.