Translate

16 avril 2020

Témoignage d'un médecin généraliste

Comme souvent en ce moment, étant médecin, je reçois périodiquement dans ma boîte mail les instructions de la direction générale de la santé. “URGENT“ me préviennent-il. Comme je suis exaspérée et même en colère aujourd'hui de voir toutes ces morts inutiles dont le chiffre s'abat toutes les 24 heures ! 900 chaque jour maintenant...

Cela blesse rageusement mon âme de médecin, alors j'ai décidé de répondre pour la première fois à la DGS. Mais le message m'est revenu en boomerang, j'aurais dû y penser.
Alors pour ne pas le recevoir seule en pleine poire, je vous le livre :

"Bonjour cher collègue de la DGS,

Ce message fait suite à vos conseils de ce soir, tellement étranges que je n'imaginais pas les lire un jour dans ma vie de médecin du travail. Vous demandez en effet aux médecins généralistes installés en ville, d'aller chercher leurs malades puisqu'ils ne se manifestent plus auprès d'eux.

Question naïve. Si un médecin généraliste suit 1000 patients porteur d'une maladie chronique, dans quel ordre commence t-il pour recontacter ses patients ?
Avec quel outil de classification ? Avec quelles don de spiritisme écoute-t-il de loin ses poumons et son cœur (organes vitaux tout de même, c'est utile) ?

Et si un patient pense qu'il est atteint du Covid 19, pourquoi irait-il consulter son médecin, puisque celui-ci est aujourd'hui, par vous-même, privé de le diagnostiquer et de le traiter ?

De nombreux médecins généralistes indiquent sur les réseaux sociaux que leur cabinets sont vides maintenant, en particulier depuis qu'on a interdit à leurs patients de sortir pour aller voir leur médecin sans convocation.
135 € d'amende pour 0 diagnostic et 0 traitement, et en plus pas du tout remboursé par la sécurité sociale cette amende !

Et toujours pas de masque dans le commerce pour les gens contagieux qui doivent rester en famille... Et pour ceux qui sont seuls fiévreux, guettant le moment où brusquement le souffle va manquer. A qui se raccrocher ?

Question pratique, une personne âgée doit elle se fabriquer elle-même un masque ?
En plus d'un ordinateur, doit-elle acheter une machine à coudre ?

Je suis médecin de prévention. Puis-je me permettre quelques conseils à la DGS dans le domaine de la prévention ?
Oui ? Je n'entends pas votre réponse...

Alors, en espérant que je serai entendue :

1) Laissez les laboratoires vétérinaires pratiquer les PCR largement sur tout le territoire pour le Covid 19. Tout est prêt !
2) Abrogez le décret du 26 mars 2020 qui empêche les médecins généralistes de soigner les patients Covid contagieux avant qu'ils ne s'aggravent, avec l'hydroxy Chloroquine et l'Azithromycine qui raccourcissent la maladie et tuent le virus
3) Laissez les malades consulter librement leur médecin sans risquer une amende.

L''intelligence collective de notre pays face à l'épidémie, c'est d'abord ces milliers de médecins généralistes qui connaissent leur métier et l'exercent sans tuteur. Ils sont bien souvent dévoués jusqu'à plus d'heure, jusqu'à se contaminer, tomber malade, et parfois en mourir.

Débrouillez vous pour réquisitionner des entreprises pour fabriquer

4) des masques FFP2 pour les soignants et chirurgicaux pour les personnes contagieuses ,
5) des surblouses,
6) des charlottes,
7) des lunettes afin qu'aucun soignant dans notre pays n'en soit dépourvu.
8) Embauchez immédiatement du personnel à l'hôpital et payez-le comme il se doit.
9) Arrêter de fermer des lits dans les hôpitaux.
10) Réouvrez l'hôpital de l'hôtel Dieu à Paris (destiné à devenir un centre commercial) et équipez-le de nouveaux lits de réanimation. Tous les tuyaux sont fonctionnels pour l'apport d'oxygène, des militants CGT sont allés vérifier la semaine dernière !

En faisant tout cela, vous aurez beaucoup moins de personnes à hospitaliser, l'épidémie va régresser ! Les gens traités vont arrêter de mourir.

Ainsi pourrez-vous :

11) Laisser les médecins de réanimation réfléchir à de nouvelles manières de prendre en charge leurs patients qui s'aggravent si brusquement dans cette curieuse maladie

12) aux médecins hospitaliers infectiologues, d'analyser la symptomatologie très particulière du Covid 19 et de comprendre la pathogénie de l'atteinte pulmonaire, mais aussi, cardiaque, cérébrale...

Laissez les chercheurs de vos comités scientifiques qui ne pratiquent pas la médecine, s'abstenir de conseils importuns en matière de traitement médicamenteux. Cela flatte sûrement leur ego... Mais qu'ils cessent de vous insuffler des idées stupides et mortifères pour brider les médecins libéraux et provoquer l'hécatombe. Laissez-les regagner leurs laboratoires et donnez-leur des crédits publics afin qu'ils nous laissent tranquilles et ne soient plus les ambassadeurs de laboratoires pharmaceutiques sans scrupules.

900 morts toutes les 24 heures en France.
Et si on arrêtait de jouer ?
Redonnez votre confiance à l'ensemble des médecins praticiens dans notre pays. Redonnez-leur leur liberté d'imaginer et de soigner.

Cordialement
Dr Isabelle Lagny
8 avril 2020

15 avril 2020

Eric Sagan
7 avril, 20:08


J'écrivais hier que cette crise s'annonce comme la plus grave depuis la dernière guerre mondiale. Et pourtant, j'y vois quelques raisons d'être optimiste sur l'avenir de l'humanité.

Tout d'abord, cette crise, contrairement à la plupart de celles qui ont secoué notre monde depuis un siècle, n'est précisément pas issue d'une guerre entre les peuples. Ce n'est pas non plus la conséquence directe de la faillite d'un système économique (aucun éclatement de "bulle financière" comme en 2008 n'en est à l'origine), ou d'actes terroristes, comme en 2001.

Pour la première fois depuis des décennies, le monde entier s'unit, cahin-caha, mais avec une quasi-unanimité, contre un ennemi commun, un ennemi tout ce qu'il y a de plus naturel et universel : une maladie.

Certains voient dans la crise actuelle une preuve de la faillite du capitalisme, d'une logique économique aveugle, ou de la mondialisation.

Bien au contraire, je trouve assez remarquable que la quasi-totalité des pays au monde ait fait le choix de sacrifier l'économie, dans l'espoir de sauver des vies. Car c'est bien ce qui est en train de se passer.

Le coronavirus tue environ 2-3% des personnes infectées. Si les états avaient fait le choix de ne rien faire, il est probable que cela aurait entraîné la mort de 1 à 4% de la population mondiale, en fonction des scénarios. Or, d'un point de vue cynique et purement économique, la disparition, par exemple sur deux ans, de 3% de la population mondiale n'aurait pas changé grand chose à l'organisation de l'économie mondiale : cela aurait bien entendu ralenti la consommation et donc la croissance, mais cela n'aurait pas provoqué l'effondrement auquel on assiste et qui ne fait que débuter.

L'effondrement actuel de l'économie est la conséquence directe du choix des gouvernements de stopper l'économie afin de ralentir la progression de l'épidémie et, au final, réduire la mortalité. On ne peut donc que constater que la vie a été placée, mondialement, devant les objectifs de croissance économique. Qui l'eût cru ? Même les pays qui, dans un premier temps, avaient fait le choix d'une vision beaucoup plus cynique (UK, USA...) en sont revenus.

D'autres y voit la faillite de la mondialisation, ... Comme si l'absence de "mondialisation" avait empêché dans le passé la propagation de la peste, de la grippe espagnole, ou d'autres épidémies mortifères. Bien au contraire, la mondialisation de la science, des connaissances, des coopérations internationales ont permis ici en un temps record de s'organiser, comme rarement l'humanité n'en avait été capable dans le passé (virus identifié, génome séquencé, tests mis au point, essais de traitement mis en oeuvre en quelques semaines...).

Dans un tel contexte, on pourrait craindre la montée du chacun-pour-soi... Pourtant, je veux croire que c'est l'inverse qui est en train de se produire. Un exemple que je crois significatif : les USA, il y a encore seulement quelques jours, continuaient d'afficher leur stratégie habituelle consistant à promouvoir la loi du plus fort sur la scène internationale. Or, les USA sont en passe d'atteindre un taux de chômage dramatique de plus de 30% (du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale), et vont devoir faire face à une crise économique et sanitaire sans précédent, probablement bien plus grave qu'en Europe (taux d'obésité, faible couverture sociale, nb de lit d'hôpitaux par habitant deux fois plus faible qu'en France...). Les USA auront besoin du reste du monde, comme nous aurons besoin d'eux. Le monde n'aura jamais eu autant besoin de coopération et de coordination internationale, pour faire face à cet ennemi commun et universel.

Au final, ce "crash-test" mondial que nous impose le coronavirus prouve, à mon sens, que l'humanité a significativement progressé depuis la seconde guerre mondiale. Face à une catastrophe naturelle universelle comme il s'en produit une par siècle, l'immense majorité des institutions mondiales (gouvernements, entreprises, banques centrales...) se sont accordées pour sacrifier la croissance afin de sauver des vies, ont débloqué des moyens financiers à un niveau rarement atteint en un siècle, ont mis en place une coopération, certes imparfaite, mais bien réelle.

Il reste à espérer que l'humanité saura, une fois cette urgence passée, appliquer ces mêmes principes à une crise plus lente, mais potentiellement bien plus dramatique dans ses effets à long terme : la crise écologique.

N'y aurait-il pas dans le drame actuel quelques raisons d'y croire, finalement ?

Alors, oui, j'ai occulté ici volontairement bien des éléments moins reluisants de notre monde actuel. Mais dans les périodes sombres, n'est-il pas plus constructif de chercher la lumière plutôt que de se lamenter sur l'obscurité ?

13 avril 2020

[Récréation]

Idées pour le temps de confinement : faire des confiseries aux fruits confits.



9 avril 2020

Tracking or not tracking ?

Phil

Coronavirus : solidarité envers le personnel soignant des hôpitaux




En ce temps de crise, la solidarité n'est pas un vain mot. À Colmar comme dans d'autres villes, à côté d'associations d'entraide sociale qui œuvrent toute l'année et sont plus que jamais mises à contribution depuis l'apparition du coronavirus, des initiatives individuelles naissent spontanément, dans le but de soutenir prioritairement le personnel soignant des hôpitaux, en première ligne dans la lutte contre les ravages de la maladie.

Dan Steffan, artiste colmarienne bien connue s'est mobilisée à son tour en créant sur Facebook la page "Colm'Art Solidaire". Il s'agit de proposer à des plasticiens de mettre en vente une de leurs œuvres au profit des hôpitaux de Colmar. Les personnes intéressées (vendeurs et acheteurs) sont invitées à se retrouver ici :

https://www.facebook.com/groups/1090010568022275/