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9 mai 2020

Vous avez dit masque ?

Fabien Nierengarten

On ne parle plus que de lui. Il sera la star absolue du début de la fin du confinement. On le demande, on le réclame, on le revendique, on le veut, on l'exige, on se l'arrache. Dans quelques heures, le fameux "masque" sera élevé au rang de précieux sésame, de passeport obligatoire pour un peu plus de liberté, celle de se déplacer et celle de travailler. Autant de droits fondamentaux devenus presque exceptionnels par la faute d'une merde microscopique qui nous empoisonne la vie depuis plusieurs semaines.
 

Le masque, justement, parlons-en. On en voit partout depuis quelques jours. De toutes les couleurs, de toutes les matières, de tous les motifs, de toutes les formes, portés de toutes les façons par toutes les générations. Comme un marathonien qui teste ses chaussures de course avant les JO, beaucoup ont décidé de tester ce "machin" avant l'heure, et même d'en faire un nouvel accessoire de mode. Version "Hey chéri, t'as vu mon nouveau masque, il est assorti à mes nouvelles chaussures !!" - "Oh p'tain chérie, il te va comme un gant ! Vite, vite, un petit selfie pour l'envoyer aux potes. En message masqué, évidemment, histoire de garder le suspense jusqu'à notre prochaine soirée resto avec eux. Sans doute aux alentours de Noël".

Non mais franchement, sans rire, vous avez déjà vu la dégaine qu'on a avec ces capotes anti-virus sur la tronche ?? Certains d'entre nous ressemblent aux bandits qui, dans les westerns de notre enfance, s'amusaient à attaquer les diligences. D'autres ont plutôt le look d'Hannibal Lecter équipé de sa muselière dans "Le silence des agneaux". Conclusion : au mieux, on est juste ridicule, au pire, on est carrément effrayant. Bref, voilà de belles rencontres en perspective dans les prochaines semaines...

Le plus triste dans toute cette histoire déjà pas drôle, c'est qu'on va tous être privés pendant longtemps de quelque chose de très important. Un p'tit rien qui a été décrit par les plus grands écrivains, chanté par les plus grands interprètes, dépeint par les plus grands artistes, sublimé par les plus grands poètes. Un atout charme qui peut égayer une journée quand on le croise dans la rue, ou faire perdre tous ses moyens quand il s'invite sur un visage aimé.

Oui, chers amis, ces satanés masques, tout en nous protégeant du méchant Covid-19, nous priveront du plaisir irremplaçable d'un joli sourire, plus belle expression du bonheur de partager ensemble un peu de temps. Oui, ces saloperies de masques nous ôteront une part de notre humanité, et je les déteste rien que pour ça.

Espérons que tout cela en vaille au moins la peine. Et qu'un jour, après ce fichu bal masqué, rien ne pourra nous empêcher de danser, danser, danser sans s'arrêter, et de faire ce qui nous plaît, nous plaît, car tout sera de nouveau permis. Décalécatan, décalécatan, ohé, ohé...



LP/Philippe Lavieille

6 mai 2020

« Le monde après le coronavirus sera le même, en un peu pire. »

Lettre de Michel Houellebecq à France Inter


Michel Houellebecq - DPA/ABACA


Il faut bien l’avouer : la plupart des mails échangés ces dernières semaines avaient pour premier objectif de vérifier que l’interlocuteur n’était pas mort, ni en passe de l’être. Mais, cette vérification faite, on essayait quand même de dire des choses intéressantes, ce qui n’était pas facile, parce que cette épidémie réussissait la prouesse d’être à la fois angoissante et ennuyeuse. Un virus banal, apparenté de manière peu prestigieuse à d’obscurs virus grippaux, aux conditions de survie mal connues, aux caractéristiques floues, tantôt bénin tantôt mortel, même pas sexuellement transmissible : en somme, un virus sans qualités. Cette épidémie avait beau faire quelques milliers de morts tous les jours dans le monde, elle n’en produisait pas moins la curieuse impression d’être un non-événement. D’ailleurs, mes estimables confrères (certains, quand même, sont estimables) n’en parlaient pas tellement, ils préféraient aborder la question du confinement ; et j’aimerais ici ajouter ma contribution à certaines de leurs observations. Frédéric Beigbeder (de Guéthary, Pyrénées-Atlantiques). Un écrivain de toute façon ça ne voit pas grand monde, ça vit en ermite avec ses livres, le confinement ne change pas grand-chose. Tout à fait d’accord, Frédéric, question vie sociale ça ne change à peu près rien. Seulement, il y a un point que tu oublies de considérer (sans doute parce que, vivant à la campagne, tu es moins victime de l’interdit) : un écrivain, ça a besoin de marcher. Ce confinement me paraît l’occasion idéale de trancher une vieille querelle Flaubert-Nietzsche. Quelque part (j’ai oublié où), Flaubert affirme qu’on ne pense et n’écrit bien qu’assis. Protestations et moqueries de Nietzsche (j’ai également oublié où), qui va jusqu’à le traiter de nihiliste (ça se passe donc à l’époque où il avait déjà commencé à employer le mot à tort et à travers) : lui-même a conçu tous ses ouvrages en marchant, tout ce qui n’est pas conçu dans la marche est nul, d’ailleurs il a toujours été un danseur dionysiaque, etc. Peu suspect de sympathie exagérée pour Nietzsche, je dois cependant reconnaître qu’en l’occurrence, c’est plutôt lui qui a raison. Essayer d’écrire si l’on n’a pas la possibilité, dans la journée, de se livrer à plusieurs heures de marche à un rythme soutenu, est fortement à déconseiller : la tension nerveuse accumulée ne parvient pas à se dissoudre, les pensées et les images continuent de tourner douloureusement dans la pauvre tête de l’auteur, qui devient rapidement irritable, voire fou.

La seule chose qui compte vraiment est le rythme mécanique, machinal de la marche, qui n’a pas pour première raison d’être de faire apparaître des idées neuves (encore que cela puisse, dans un second temps, se produire), mais de calmer les conflits induits par le choc des idées nées à la table de travail (et c’est là que Flaubert n’a pas absolument tort) ; quand il nous parle de ses conceptions élaborées sur les pentes rocheuses de l’arrière-pays niçois, dans les prairies de l’Engadine etc., Nietzsche divague un peu : sauf lorsqu’on écrit un guide touristique, les paysages traversés ont moins d’importance que le paysage intérieur. Catherine Millet (normalement plutôt parisienne, mais se trouvant par chance à Estagel, Pyrénées-Orientales, au moment où l’ordre d’immobilisation est tombé). La situation présente lui fait fâcheusement penser à la partie « anticipation » d’un de mes livres, La possibilité d’une île. Alors là je me suis dit que c’était bien, quand même, d’avoir des lecteurs. Parce que je n’avais pas pensé à faire le rapprochement, alors que c’est tout à fait limpide. D’ailleurs, si j’y repense, c’est exactement ce que j’avais en tête à l’époque, concernant l’extinction de l’humanité. Rien d’un film à grand spectacle. Quelque chose d’assez morne. Des individus vivant isolés dans leurs cellules, sans contact physique avec leurs semblables, juste quelques échanges par ordinateur, allant décroissant.Emmanuel Carrère (Paris-Royan ; il semble avoir trouvé un motif valable pour se déplacer). Des livres intéressants naîtront-ils, inspirés par cette période ? Il se le demande. Je me le demande aussi. Je me suis vraiment posé la question, mais au fond je ne crois pas. Sur la peste on a eu beaucoup de choses, au fil des siècles, la peste a beaucoup intéressé les écrivains. Là, j’ai des doutes. Déjà, je ne crois pas une demi-seconde aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant ». Au contraire, tout restera exactement pareil. Le déroulement de cette épidémie est même remarquablement normal. L’Occident n’est pas pour l’éternité, de droit divin, la zone la plus riche et la plus développée du monde ; c’est fini, tout ça, depuis quelque temps déjà, ça n’a rien d’un scoop. Si on examine, même, dans le détail, la France s’en sort un peu mieux que l’Espagne et que l’Italie, mais moins bien que l’Allemagne ; là non plus, ça n’a rien d’une grosse surprise.

Le coronavirus, au contraire, devrait avoir pour principal résultat d’accélérer certaines mutations en cours. Depuis pas mal d’années, l’ensemble des évolutions technologiques, qu’elles soient mineures (la vidéo à la demande, le paiement sans contact) ou majeures (le télétravail, les achats par Internet, les réseaux sociaux) ont eu pour principale conséquence (pour principal objectif ?) de diminuer les contacts matériels, et surtout humains. L’épidémie de coronavirus offre une magnifique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines. Ce qui me fait penser à une comparaison lumineuse que j’ai relevée dans un texte anti-PMA rédigé par un groupe d’activistes appelés « Les chimpanzés du futur » (j’ai découvert ces gens sur Internet ; je n’ai jamais dit qu’Internet n’avait que des inconvénients). Donc, je les cite :
« D’ici peu, faire des enfants soi-même, gratuitement et au hasard, semblera aussi incongru que de faire de l’auto-stop sans plateforme web. »
Le covoiturage, la colocation, on a les utopies qu’on mérite, enfin passons. Il serait tout aussi faux d’affirmer que nous avons redécouvert le tragique, la mort, la finitude, etc.

La tendance depuis plus d’un demi-siècle maintenant, bien décrite par Philippe Ariès, aura été de dissimuler la mort, autant que possible ; eh bien, jamais la mort n’aura été aussi discrète qu’en ces dernières semaines. Les gens meurent seuls dans leurs chambres d’hôpital ou d’EHPAD, on les enterre aussitôt (ou on les incinère ? l’incinération est davantage dans l’esprit du temps), sans convier personne, en secret. Morts sans qu’on en ait le moindre témoignage, les victimes se résument à une unité dans la statistique des morts quotidiennes, et l’angoisse qui se répand dans la population à mesure que le total augmente a quelque chose d’étrangement abstrait. Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ? Cela dépend, apparemment, de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge (70, 75, 80 ans ?), c’est un peu comme si l’on était déjà mort. Toutes ces tendances, je l’ai dit, existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifester avec une évidence nouvelle. Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire.


Michel HOUELLEBECQ


Phil
 

Déconfinement en Alsace : J-5


L'après-crise du coronavirus : ils ne lâcheront rien

Frédéric Lordon
Le Monde diplomatique - 5 mai 2020

[...] par quel miracle quoi que ce soit devrait-il changer d’ici cinquante nouvelles années ?

EXTRAITS :

[...] la réponse est très simple : parce qu’il y a « du monde » en face. Certes, un tout petit monde, mais très resserré, très coordonné, et très déterminé — à ne rien changer du tout. Le délié du doigt fourré avec lequel les patrons de Total, de la BNP et de tant d’autres ont envoyé le gouvernement se faire voir chez Plumeau à propos des dividendes de l’année gagnerait, par exemple, être pris en considération — s’il étonne encore quiconque. Voilà ce que ces gens se permettent au cœur de l’épidémie. On imagine « après ».

On aura sans doute — on a déjà — l’occasion de rire beaucoup avec les « contreparties » des aides d’État qui ne manqueront pas de tomber, et bien épaisses. La condition de non-fricotage dans les paradis fiscaux, bien sûr c’était pour rire — elle a d’ailleurs vécu ce que vivent les amendements, l’espace d’un matin. Celle de correction environnementale minimale a dû susciter une hilarité plus grande si c’était possible — et puis quoi encore ?

Cependant, tout bien considéré, Roux de Bézieux, lui, n’est pas de ceux qui ne veulent rien changer : par exemple les 35 heures et les congés payés, il est très partisan du changement, « et que ça saute ! » Tout le monde se la raconte en technicolor avec la démondialisation et la relocalisation des chaînes de valeur. Mais c’est une fable pour enfants en bas âge. Que le gouvernement décide pour l’avenir de s’épargner les humiliations d’aujourd’hui et rapatrie masques, respirateurs plus quelques médicaments, sans doute. Que les entreprises pèsent le risque géopolitique (elles le faisaient déjà) ou, maintenant, géosanitaire là où elles ont leurs billes de sous-traitance, probablement aussi. Mais s’imaginer que le capital sous pouvoir actionnarial renoncera à des coûts salariaux de 100 $ / mois au Vietnam (la Chine, c’est devenu i-na-bor-dable !), et bientôt de 20 $ en Afrique qui piaffe à la porte de la mondialisation, c’est se raconter des histoires en couleurs. Le comble étant bien sûr de se figurer que les nullités criminelles au pouvoir pourraient manifester la moindre velléité de faire changer quoi ce soit. Macron jure qu’il va « se réinventer », ça doit bien être la troisième fois, et célèbre aussitôt sa réinvention en passant un costume trois pièces de banquier et des boutons de manchette nacrés pour nous raconter sa fête « des travailleurs et des travailleuses ».

Ceux qui s’imaginent qu’« après, tout sera différent » doivent croire très fort aux pouvoirs de la fée Clochette. Parce que les tendances spontanément à l’œuvre nous avertissent plutôt que, sauf action de déraillement organisé, « après » sera pareil en pire.

[...] il se passe une vérification. La vérification d’une certaine impossibilité. L’impossibilité, c’est celle opposée par le capital qui, en quarante ans, a tellement conquis, tellement pris l’habitude d’exiger et d’obtenir, tellement régné sans partage, et surtout installé si profondément les structures de son règne –- la financiarisation, le libre-échange, les délocalisations –- qu’il n’existe pas pour lui la moindre raison sérieuse d’abandonner quoi que ce soit. Et en effet : quand on a si méthodiquement installé les conditions de son emprise, par quelle sorte de miracle humaniste renoncerait-on à l’exercer ? Tant la concurrence instituée à l’échelle internationale par l’OMC et l’UE que le primat de la valeur actionnariale imposé dans les marchés de titres déréglementés déterminent les courses successives vers l’Europe centrale, la Chine, le Vietnam, l’Afrique. Les délocalisations ne sont que l’exercice de ces possibilités, la satisfaction joyeuse des impératifs institués de la compétitivité et de la rentabilité. Et aussi la sanction exemplaire des corps sociaux qui refusent de s’ajuster autant qu’il le faudrait. Vous vous accrochez à votre code du travail, à votre SMIC et à votre protection sociale ? Chaque fois que vous résisterez, nous vous briserons un peu plus. Puisque, par les latitudes de mouvement que nous nous sommes aménagées, nous en avons les moyens.

L'article dans son intégralité 

https://blog.mondediplo.net/ils-ne-lacheront-rien


3 mai 2020

Yannick Lefrançois
[DNA Stasbourg]



L'OBS : Le « monde d’après » est repoussé à plus tard

Pascal Riché - 30/4/2020

Au début du confinement, l’on se prenait à imaginer un monde plus écologique, plus solidaire. Puis est venue la crise économique, et le « vieux monde » a repris le dessus. Les pressions s’accroissent pour que soient retardées les déjà trop timides mesures engagées avant la crise afin de lutter contre le changement climatique et la pollution :

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2 mai 2020

Espoir : un appel aux dons exceptionnel pour surmonter la crise

« Avec l’arrêt de l’activité de ramassage, de tri, de réparation et mise en vente suite à la crise sanitaire, les associations Emmaüs et Espoir se retrouvent en grande difficulté financière. Tous font appel à des dons exceptionnels pour surmonter cette crise. »
(Thierry Gachon)

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https://www.lalsace.fr/social/2020/05/02/video-espoir-un-appel-aux-dons-exceptionnel-pour-surmonter-la-crise




1 mai 2020

Coronavirus : tous les assureurs ne jouent pas le jeu

Benoît Nicolas

Pertes d'exploitation

La guerre menée par les assureurs contre le CRÉDIT MUTUEL est scandaleuse !
Certaines entreprises prudentes ont fait le choix de souscrire des assurances très coûteuses.
Il s'agit de se prémunir des risques liés à un arrêt de leur activité.
C'est une assurance très coûteuse et facultative.
Pourquoi payer autant ?
Pour préserver l'emploi.
Pour garantir la pérennité de gros investissements risqués par nature.
Pour ne pas faire faillite si l'activité s'arrête.
Aujourd'hui, une guerre dégueulasse est menée.
Par qui ?
Axa, Allianz et autres entreprises générales d'assurance.
Contre qui ?
Les ACM (Assurances du Crédit Mutuel) filiale du Crédit-Mutuel / CIC qui a décidé de mettre 200 millions sur la table.
Une « prime de relance mutualiste » promise à ses quelques 30 000 clients professionnels.
Cette prime, comprise entre 1 500 et 20 000 €, est destinée à couvrir une partie des pertes d’exploitation subies par ses clients depuis la crise du coronavirus.
En dehors de toute garantie !
Les autres refusent de faire pareil.
En nous expliquant que cela risquerait de menacer leur équilibre financier.
Bien sûr !
Rester sur son tas de millions d'euros collectés sans aider personne et nous regarder crever la gueule ouverte.
En espérant que AXA, ALLIANZ et autres viennent à notre enterrement, nous étions tout de même vos clients.
Là encore l'Allemagne montre l'exemple.
En Bavière, sous la pression des politiques, les assureurs dont Allianz ont accepté de prendre en charge 15 % des pertes d'exploitation.
En France, on ne ferait pas pareil ?
Personne ne pourra le comprendre !
Ce qui est certain ?
Certains vont gagner des clients et d'autres vont en perdre.
Moi, si j'étais les souscripteurs, je n'hésiterais pas en tout cas !
À partager pour les y contraindre.
Qu'en pensez-vous ?

Phil


Tout devient virtuel !


30 avril 2020

L’organigramme de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Grand Est

« Les agences régionales de santé sont chargées du pilotage régional du système de santé. Elles définissent et mettent en œuvre la politique de santé en région, au plus près des besoins de la population. »

Malgré ses effectifs pléthoriques et coûteux, l'ARS s'est montrée incapable de gérer correctement la crise du coronavirus.

Le Général de Gaulle parlait des « comités Théodule » !

À noter : le directeur de l'ARS Grand Est, Christophe Lannelongue, a été limogé suite au tollé suscité par ses propos sur le CHU de Nancy : il a affirmé en pleine épidémie du coronavirus qu'il n'y avait pas de raison d'interrompre les suppressions de postes et de lits qui y étaient prévues.

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https://drive.google.com/file/d/1z9n0LyjEEWusAqFBu7IAH_AQ_gsC2jmj/view

29 avril 2020

À Venise, l’espoir renaît et demain se dessine

Chronique vénitienne d'Arièle Butaux (suite)

Je vous écris de Venise où l’espoir renaît. Au 41e jour de confinement, ce n’est pas encore l’euphorie mais la maladie régresse, les mesures de sécurité s’assouplissent et il nous est enfin permis de marcher le nez au vent — pourvu qu’il soit masqué ! — pour profiter un peu de Venise au repos, vide comme jamais plus nous ne la verrons, poignante comme un sourire après les larmes.

Les glycines ont fleuri tandis que nous étions reclus et privés de printemps. Nous voici convalescents, émerveillés et prudents, émus de pouvoir prendre quelques chemins de traverse entre deux sorties de première nécessité. Au compte-goutte, nous retrouvons le goût des choses, émus de voir rouvrir une librairie, une papeterie. Leurs vitrines de nouveau visibles sont la preuve de leur survie. Mais l’immense majorité des rideaux de fer demeurent fermés. On s’arrête devant certains comme au chevet d’un malade, craignant qu’ils ne se relèvent pas. Une pâtisserie où, par tous les temps, on prenait chaque matin son café. Un restaurant où l’on était comme à la maison. L’échoppe d’un artisan où se partageait l’amour des belles choses bien faites.

Et puis il y a toutes ces devantures occultées, derrière lesquelles nous ne savons même plus ce qu’il y avait avant ! Des rues entières de façades borgnes vouées autrefois à l’inutile, la pacotille, le « souvenir » made in China, les sucreries industrielles, le vêtement jetable fabriqué par des esclaves parce que lorsqu’on paye une robe cinq euros il y a forcément, quelque part, quelqu’un qui n’a pas été payé pour la fabriquer… Ces magasins ne s’adressent pas aux Vénitiens. Ils ont essaimé pour satisfaire un tourisme voué à disparaître, celui qui consommait Venise comme une attraction, indifférent à son histoire et à son âme.

Pour les Vénitiens, pour les amoureux de la Sérénissime dont chaque séjour est un bienfait pour la ville, on espère que survivront les quelques commerces traditionnels que la spéculation sur les loyers n’avait pas déjà vaincus.

En attendant, on finit par s’habituer à circuler sans se faire bousculer, à ne plus être importuné par la pollution visuelle et sonore de boutiques absurdes, on se demande comment on a pu supporter cela avant et, surtout, comment ce sera demain. Pour l’heure, les Vénitiens toujours ingénieux s’adaptent aux contraintes dont leur histoire n’a jamais été avare…

Sous mon balcon, des barques à rames traditionnelles glissent sur l’eau paisible du canal et assurent des livraisons de légumes bio cultivés dans la lagune. Consommer local, sans pollution, à kilomètre zéro…

Et si, en revenant à ces fondamentaux, Venise était déjà en train d’écrire le monde de demain ?

Meyer et le tourisme

Bernard Rodenstein

(...) A-t-il pris la mesure des effets indésirables pour la population locale d’un tourisme de masse ?
D’avoir investi une bonne part de nos impôts pour faire de notre ville un haut lieu touristique, bien au-delà de ce que la taille de notre petite cité peut raisonnablement supporter, était une erreur monumentale mille fois dénoncée par de nombreux analystes. Il n’en a jamais tenu compte ! Comme sur beaucoup d’autres sujets il est parti bille en tête pour n’en faire qu’à sa tête !
Le gel des déplacements des masses est en train de donner raison à ceux qui n’ont jamais apprécié que l’on mette tous les œufs dans le même panier ! Une économie saine ne peut pas reposer uniquement sur un socle aussi aléatoire que le tourisme de masse !
C’est pourtant ce qu’il a choisi de faire !
Quel manque de flair !
Quelle marque d’incompétence !
La qualité première d’un élu est d’avoir une vision à long terme et de voir large !
Meyer ne s’est laissé guidé que par le clinquant du court terme qui lui a assuré à plusieurs reprises sa réélection.
Mais qui est préjudiciable aux intérêts de la ville et de ses habitants dans leur grande majorité !
Vivement que l’on puisse envisager le second tour ou que l’on recommence le tout !
Il faut sortir de cette situation bancale ! Le plus tôt sera le mieux !

25 avril 2020

Walter Mac Dougall
[Chirurgien au Centre Hospitalier de Colmar]

Crise sanitaire du Coronavirus : pourquoi les Allemands s’en sortent mieux que la France

L'Allemagne ne consacre pas plus d’argent public que nous à son système de santé. Si le coronavirus a fait beaucoup moins de victimes chez nos voisins alors même que l’Allemagne compte 13 millions d’habitants de plus et beaucoup plus de seniors, l’explication se trouve dans une meilleure gouvernance à tous les égards.

☐ Avec 83 millions d’habitants, contre 67 millions pour nous, l’Allemagne comptait, au 12 avril, plus de 3000 morts contre plus de 14 000 en France. Même en partant de l’hypothèse que l’épidémie a quelques jours d’avance en France, l’écart resterait du simple au double.

☐ Pourtant, d’après l’OCDE, la part du PIB allemand consacrée à la santé est de 11,25% contre 11,3% en France.

☐ À dépense publique égale consacrée à leur système de santé, l’Allemagne disposait de 28 000 lits de réanimation, contre 5000 en France. Durant la crise, les Allemands ont été capables de porter leur capacité à 40 000 lits alors que nous essayons péniblement d’atteindre les 14 000.


Bonne gestion

• En Allemagne, il n’y a que 24,3% des personnels hospitaliers à assumer des missions administratives, contre 35,2% en France. Rapporté à la fonction publique hospitalière française, forte de 1,2 million d’agents, cela représente 100 000 soignants de plus.

• L’hôpital allemand n’a pas eu à souffrir de la désorganisation des 35 heures. La réforme Aubry aurait dû s’accompagner de la création de 37 000 postes. Faute de moyens budgétaires, 10 000 d’entre eux n’ont tout simplement pas été pourvus et l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) croule sous les RTT qui déstructurent les services.

• En Allemagne, les salariés du service public hospitalier sont sous un régime de droit privé et travaillent 40 heures par semaine, mais bénéficient de salaires nettement plus élevés qu’en France : 20% de plus a minima. Signe de la reconnaissance et la considération de la société allemande envers ces métiers essentiels : les rémunérations des infirmières sont 13% supérieures au salaire moyen allemand, alors qu’elles sont en France 5% inférieures au salaire moyen français.

• L’organisation plus décentralisée donc au plus près du terrain et de la sanction électorale permet un meilleur maillage territorial. L’Allemagne dispose en moyenne de 8,2 lits pour 1000 habitants, contre 6 en France. Chez nous, la politique de santé et la carte hospitalière sont décidées par les agences régionales de santé (ARS), organes déconcentrés de l’Etat qui s’illustrent par leur fonctionnement bureaucratique et leur obsession comptable.

• Ayant échappé au numerus clausus imposé par nos gouvernements successifs, la démographie médicale allemande est infiniment meilleure avec 4,3 médecins pour 1000 habitants (contre 3,4 en France).

• À cela s’ajoute une coordination public-privé non seulement avec les médecins libéraux mais aussi avec les cliniques privées qui rendrait impensable le scandale sanitaire qui fut le nôtre : des cliniques privées vides de malades alors que les hôpitaux débordaient.


Réactivité

• Alors que la France a pourtant le 3e plus gros réseau diplomatique du monde après la Chine et les Etats-Unis, l’Allemagne a plus rapidement capté et surtout utilisé les informations. En effet, les organisations patronales allemandes, dont les bureaux à l’étranger maillent la planète, ont représenté une source d’informations de premier plan, comme elles le font toujours. Elles ont averti de l’ampleur que prenait l’épidémie en Chine et de la vitesse à laquelle elle se répandait en Asie.

• L’Allemagne parvient à réaliser 70 000 tests par jour (contre 12 000 en France).
Avec la rapidité de décision qui a tant manqué à nos pouvoirs publics, elle a fait le choix de la méthode coréenne : les tests les plus nombreux possibles. Ce choix est pour beaucoup dans sa meilleure maîtrise de l’épidémie. Ce choix d’un dépistage massif et précoce permet un confinement ciblé et individuel plutôt que généralisé.
Par ailleurs, face aux questions liées aux atteintes à la vie privée et aux droits individuels que soulève le traçage en Corée, on constate qu’en Allemagne les tests massifs sont compatibles avec des méthodes moins intrusives.

• Manque de coordination sectorielle mais aussi géographique encore plus dramatique lorsqu’on sait qu’il y a eu, à ce jour, autant de malades du Grand Est évacués vers l’Allemagne (200) que vers nos propres régions française.


État-Stratège et priorité nationale

• L’Allemagne a été capable de produire rapidement des millions de masques, du gel hydroalcoolique mais aussi des respirateurs, des charlottes et des surblouses.
Tout ce qui nous manque cruellement. Pour ne prendre qu’un exemple, la société Dräger a été capable de livrer en deux semaines 10 000 respirateurs.

• Tout cela a été possible, car notre voisin n’a jamais délocalisé toute une chaîne de production : les Allemands ont toujours veillé à garder la maîtrise de l’assemblage.
De même, c’est bien l’industrie pharmaceutique allemande qui fabrique les tests que le pays utilise quotidiennement à grande échelle. Notre pays paie pour sa part la perte de maîtrise de ses chaînes de production industrielle.

• Si l’Allemagne peut s’appuyer, durant cette crise, sur sa base industrielle et technologique ainsi que sur son solide tissu de PME et ETI, c’est grâce au patriotisme économique et stratégique de ses gouvernants et de ses patrons veillant aux intérêts stratégiques de l’Allemagne mais aussi à la différence de pression fiscale (39,5% du PIB en Allemagne contre 46,5% chez nous, soit plus de 150 milliards d’impôts en plus !) qui rend les entreprises allemandes plus compétitives et de ce fait moins tentées par la délocalisation. Notre réindustrialisation passera aussi par là.

• Enfin, dès le début de la crise, Angela Merkel s’est préoccupée avant tout des Allemands. Elle s’est adressée aux Allemands sans même prononcer le mot « Europe ». Elle a mis les autorités françaises devant le fait accompli de la fermeture de la frontière entre les deux pays. Lorsque l’Allemagne est confrontée à un danger majeur, l’effort de coordination ne remonte pas plus au haut que la Nation.
Gestion rigoureuse, chasse aux doublons et à la bureaucratie, priorité absolue aux soignants, anticipation et réactivité, priorité stratégique et nationale, les Allemands nous rappellent lors de cette crise ce que nos dirigeants ont oublié : le premier devoir de la puissance publique est de protéger son peuple.
Nos gouvernants, soumis et transis d’admiration devant l’Allemagne depuis des années, auraient au moins pu profiter de cet amour à sens unique pour emprunter aux Allemands quelques méthodes qui fonctionnent. Il n’en a rien été.

Le Medef réclame un permis de polluer pendant la crise

Dans un courrier révélé par le Canard enchaîné et publié par le JDD, Geoffroy Roux de Bézieux demande à la ministre de la Transition écologique de suspendre l’application de certaines mesures environnementales pour cause de crise de coronavirus.

cliquer ici 

https://www.publicsenat.fr/article/politique/mesures-environnementales-la-lettre-d-un-autre-temps-du-medef-182136?fbclid=IwAR1sgZZP1jL74Gfc_rQjGJGkhOeUMjmRQtR2cbbR-z6Fyk22-iJl3eEGAK0

Des vies hospitalières face au Covid-19

Pendant que certains s'interrogent sur leurs vacances... Les plages seront-elles ouvertes, et les cafés, et les restaurants... Immersion en 59 photographies là où l'on soigne et où le COVID-19 n'est pas une plaisanterie pour faire l'intéressant sur FB, mais une réalité. CC

Photographies de Christophe Asso



Caroline Conte

Éliane et le confinement à Paris


Des nouvelles d’Éliane, plus de 80 ans, chanteuse mariée depuis un demi-siècle avec Eduardo, violoncelliste, 97 ans.
Plus de 2h30 de discussion...
Eduardo, après sa chute en janvier, a trouvé une place à Sainte-Perrine pour se remettre. Il est remis mais bon, Éliane est plus tranquille toute seule car il commence à perdre la tête, Eduardo et il devenait parfois agressif avec elle.
Que fait Éliane pendant le confinement, elle, hyperactive, svelte, entreprenante, polyglotte, curieuse de tout et qui paraît à peine 70 ans ?
"Bon, on me dit qu'il ne faut pas sortir, je respecte la loi. Et puis, j'ai tellement à m'occuper, quand ce n'est pas le linge, je trie des papiers - au fait merci encore pour les pochettes que vous m'avez données, je l'ai encore dit à ma fille, c'est Caroline, c'est vraiment pratique pour classer - je cuisine, je lis..."
Éliane lit chaque soir avant de s'endormir...
La petite Vietnamienne de l'immeuble lui a donné deux masques chirurgicaux - elle a servi tout l'immeuble ou presque - donc Éliane sort faire ses courses avec un masque - je n'y vais plus qu'une fois par semaine, au petit Franxprix, "les autres supermarchés, il y a la queue, je ne vais pas perdre mon temps. Je me suis achetée une barquette de fraises que j'ai mangées d'un coup avec un peu de sucre et du fromage blanc. Je me suis régalée !"...
"Eduardo, je ne peux plus le voir, seulement l'infirmière. Je vais prendre son linge et je lui rapporte du linge propre, j'y tiens ! Je mets des friandises qu'il aime et des petits mots doux dans le sac de linge. Parfois dans la semaine on s'arrange avec l'infirmière qui me passe Eduardo avec son portable. Oh, juste quelques mots, c’est déjà très gentil à elle. Il a le téléphone dans sa chambre mais je ne sais pas, ce n'est pas branché... sans doute qu'il devait laisser sonner dans le vide..."
"Oui, je vais voir pour un abonnement comme vous dites, télévision, internet et fixe illimité... SFR, d'accord. Il faudrait que j'ai un mail, à chaque fois qu'on me demande, je me retrouve idiote."
Ensuite, nous avons discuté de Marguerite Yourcenar, de sa correspondance que j'avais lue avec Silvia Baron Supervielle, de ce qu'on imaginait toutes les deux être le monde de Marguerite Yourcenar, à Petite-Plaisance, dans le Maine, de sa vie, de sa force de caractère, de ses passions...
Éliane a une philosophie "Écarter les gens superficiels, j'ai fait cela toute ma vie. Et j'ai rencontré, moi petite chanteuse, des gens très intéressants dans les hôtels, à l'étranger quand on faisait des tournées, j'écoutais beaucoup, j'ai beaucoup appris... je continue."
Apprendre, continuer à s'intéresser, avoir toujours des buts, c'est la vie d’Éliane à plus de 80 ans.
Une artiste !

24 avril 2020

Benoît Nicolas

Ma petite entreprise...
connaît la crise !

Comme toutes les autres d'ailleurs.
Montants réglés par mes clients :
- mars : moins 45,09 %
- avril : moins 73,42 % à ce jour.
Et je pense à tous ceux :
- qui sont à moins 100 % depuis 2 mois
- qui ramaient déjà avant la crise.
- qui sont engagés sur leur patrimoine personnel avec des hypothèques et des engagements de caution.
C'est dans ces moments là que l'on comprend ce que le mot risque représente !
Restons solidaires.
Courage à tous.

23 avril 2020

La romancière Arièle Butaux, vénitienne d'adoption, nous livre en de très belles pages empreintes de poésie son expérience du confinement imposé pour cause de coronavirus. Par la même occasion, elle nous invite à réfléchir à l'après crise, crise qui aura au moins eu le mérite de remettre en cause notre façon de vivre et de reconsidérer la manière dont est organisé le tourisme de masse qui gangrène la ville.

☐ 18/4/2020

Je vous écris de Venise où l’espoir renaît. Au 41ème jour de confinement, ce n’est pas encore l’euphorie mais la maladie régresse, les mesures de sécurité s’assouplissent et il nous est enfin permis de marcher le nez au vent - pourvu qu’il soit masqué ! - pour profiter un peu de Venise au repos, vide comme jamais plus nous ne la verrons, poignante comme un sourire après les larmes.

Les glycines ont fleuri tandis que nous étions reclus et privés de printemps. Nous voici convalescents, émerveillés et prudents, émus de pouvoir prendre quelques chemins de traverse entre deux sorties de première nécessité. Au compte-goutte, nous retrouvons le goût des choses, émus de voir rouvrir une librairie, une papeterie. Leurs vitrines de nouveau visibles sont la preuve de leur survie. Mais l’immense majorité des rideaux de fer demeure fermée. On s’arrête devant certains comme au chevet d’un malade, craignant qu’ils ne se relèvent pas. Une pâtisserie où, par tous les temps, on prenait chaque matin son café. Un restaurant où l’on était comme à la maison. L’échoppe d’un artisan où se partageait l’amour des belles choses bien faites. Et puis il y a toutes ces devantures occultées, derrière lesquelles nous ne savons même plus ce qu’il y avait avant ! Des rues entières de façades borgnes vouées autrefois à l’inutile, la pacotille, le « souvenir » made in China, les sucreries industrielles, le vêtement jetable fabriqué par des esclaves parce que lorsqu’on paye une robe cinq euros il y a forcément, quelque part, quelqu’un qui n’a pas été payé pour la fabriquer… Ces magasins ne s’adressent pas aux Vénitiens. Ils ont essaimé pour satisfaire un tourisme voué à disparaître, celui qui consommait Venise comme une attraction, indifférent à son histoire et à son âme.

Pour les Vénitiens, pour les amoureux de la Sérénissime dont chaque séjour est un bienfait pour la ville, on espère que survivront les quelques commerces traditionnels que la spéculation sur les loyers n’avait pas déjà vaincus.

En attendant, on finit par s’habituer à circuler sans se faire bousculer, à ne plus être importuné par la pollution visuelle et sonore de boutiques absurdes, on se demande comment on a pu supporter cela avant et, surtout, comment ce sera demain. Pour l'heure, les Vénitiens toujours ingénieux s’adaptent aux contraintes dont leur histoire n’a jamais été avare…

Sous mon balcon, des barques à rames traditionnelles glissent sur l’eau paisible du canal et assurent des livraisons de légumes bio cultivés dans la lagune. Consommer local, sans pollution, à km 0… Et si, en revenant à ces fondamentaux, Venise était déjà en train d’écrire le monde de demain ?

Venise, 18 avril 2020, 41ème jour de confinement

Photo Edouard Dabrowski

22 avril 2020

La Relève et la Peste : Venise veut mettre fin au tourisme de masse

Même après confinement, les voyages organisés ne reprendront pas immédiatement. Dès lors le tourisme de proximité pourrait bien se développer, moins par conscience environnementale que par nécessité.

(Extraits)

« À Venise, les élus et les habitants se demandent si ça n’est pas l’occasion de changer de politique. »

« Il ne serait pas juste d’empêcher les touristes de revenir à Venise, mais il serait profondément injuste de continuer à spolier les Vénitiens de leur ville. Ce n’est pas possible qu’on ait des artisans extraordinaires à Murano et que ces gens-là se fassent damer le pion par de la verroterie qui vient de Chine et qui retourne en Chine. On marche sur la tête. »
Arielle Butaux

« Comment mettre en valeur un patrimoine sans l’abîmer ? Comment faire que ces lieux magnifiques restent des lieux de vie au lieu d’être des lieux sans vie accueillant des hordes de touristes qui vivent d’une ville à l’autre la même expérience ? De la cité des doges aux villages de France eux aussi victimes de la montée des prix et désertés en dehors des touristes, un débat idéologique culturel et identitaire va avoir lieu. »
Sarah Roubato

Pour lire le texte intégral, cliquer ici ↴

https://lareleveetlapeste.fr/venise-veut-mettre-fin-au-tourisme-de-masse/


Photo Edouard Dabrowski

Coronavirus : pour tenter d'y voir (un peu) plus clair

L'Université Johns Hopkins a envoyé cet excellent résumé pour éviter la contagion, partagez-le.

Le virus n'est pas un organisme vivant, mais une molécule de protéine (ADN) recouverte d'une couche protectrice de lipides (graisses) qui, lorsqu'elle est absorbée par les cellules des muqueuses oculaires, nasales ou buccales, modifie leur code génétique (mutation) et les convertit en cellules de multiplicateurs et d'agresseurs.

Parce que le virus n'est pas un organisme vivant mais une molécule de protéine, il n'est pas tué, mais se décompose de lui-même. Le temps de désintégration dépend de la température, de l'humidité et du type de matériau dans lequel il se trouve.

Le virus est très fragile ; la seule chose qui le protège est une fine couche de graisse extérieure. C'est pourquoi tout savon ou détergent est le meilleur remède, car la mousse CASSE LE GRAS (c'est pourquoi il faut frotter autant, pendant au moins 20 secondes ou plus, et faire beaucoup de mousse). En dissolvant la couche de graisse, la molécule de protéine se disperse et se décompose d'elle-même.

La chaleur dissout la graisse ; utilisez ensuite de l'eau à une température supérieure à 25 degrés pour vous laver les mains, les vêtements et tout le reste. De plus, l'eau chaude produit plus de mousse, ce qui la rend encore plus utile.

L'alcool ou tout mélange avec de l'alcool à plus de 65% DISSOUT TOUTE GRAISSE, en particulier la couche lipidique externe du virus.

Tout mélange avec 1 partie d'eau de javel et 5 parties d'eau dissout directement la protéine, la décomposant de l'intérieur.

L'eau peroxyde aide beaucoup après le savon, l'alcool et le chlore, car le peroxyde dissout la protéine virale, mais il faut l'utiliser pure et elle fait mal à la peau.

PAS DE BACTÉRICIDES. Le virus n'est pas un organisme vivant comme les
bactéries ; on ne peut pas tuer ce qui n'est pas vivant avec des antibiotiques, mais désintégrer rapidement sa structure avec tout ce qui a été dit.

NE JAMAIS secouer les vêtements, draps ou draps usagés ou non utilisés. Bien que collé sur une surface poreuse, il est inerte et se désintègre en 3 heures (tissu et poreux), 4 heures (cuivre, car il est naturellement antiseptique ; et bois, car il élimine toute humidité), 24 heures (carton), 42 heures (métal) et 72 heures (plastique). Mais si vous le secouez ou utilisez un chiffon, les molécules du virus flottent dans l'air pendant 3 heures et peuvent se déposer dans votre nez.

Les molécules virales restent très stables dans le froid extérieur ou artificiel comme les climatiseurs des maisons et des voitures. Ils ont également besoin d'humidité pour rester stables et surtout de l'obscurité. Par conséquent, les environnements déshumidifiés, secs, chauds et lumineux le dégraderont plus rapidement.

La lumière UV sur tout objet brisera la protéine du virus. Par exemple, pour désinfecter et réutiliser un masque c’est parfait.
Attention, il décompose également le collagène (qui est une protéine) de la peau, ce qui finit par provoquer des rides et le cancer de la peau... (long terme).

Le virus ne peut PAS passer à travers une peau saine.

Le vinaigre n'est PAS utile car il ne décompose pas la couche protectrice de la graisse.

PAS D'ALCOOL ni de VODKA. La vodka la plus forte est à 40 % d'alcool et il vous en faut 65 %.

LA LISTERINE (c'est un bain de bouche américain) fonctionne SI VOUS EN AVEZ BESOIN ! Il s'agit d'un alcool à 65 %.

Plus l'espace est limité, plus la concentration du virus est importante. Plus ouvert ou ventilé naturellement sera l’espace, moins il sera concentré.

Ceci étant dit, voilà pourquoi vous devez vous laver les mains avant et après avoir touché des muqueuses, de la nourriture, des serrures, des boutons, des interrupteurs, une télécommande, un téléphone portable, des montres, un ordinateur, des bureaux, une télévision, etc. Et quand on utilise les toilettes.

Il faut aussi s'humidifier les mains, par exemple en les lavant beaucoup, car les molécules peuvent se cacher dans des micro rides ou les coupures. Plus l'hydratant est épais, mieux c'est.

Gardez même les ONGLES COURTS pour que le virus ne s'y cache pas.

Bon confinement, restez optimistes et confiants !



20 avril 2020

Phil

Je confine (suite) : Guet-apens (Ange 1978) Pochette revisitée car un peu prémonitoire...



16 avril 2020

Témoignage d'un médecin généraliste

Comme souvent en ce moment, étant médecin, je reçois périodiquement dans ma boîte mail les instructions de la direction générale de la santé. “URGENT“ me préviennent-il. Comme je suis exaspérée et même en colère aujourd'hui de voir toutes ces morts inutiles dont le chiffre s'abat toutes les 24 heures ! 900 chaque jour maintenant...

Cela blesse rageusement mon âme de médecin, alors j'ai décidé de répondre pour la première fois à la DGS. Mais le message m'est revenu en boomerang, j'aurais dû y penser.
Alors pour ne pas le recevoir seule en pleine poire, je vous le livre :

"Bonjour cher collègue de la DGS,

Ce message fait suite à vos conseils de ce soir, tellement étranges que je n'imaginais pas les lire un jour dans ma vie de médecin du travail. Vous demandez en effet aux médecins généralistes installés en ville, d'aller chercher leurs malades puisqu'ils ne se manifestent plus auprès d'eux.

Question naïve. Si un médecin généraliste suit 1000 patients porteur d'une maladie chronique, dans quel ordre commence t-il pour recontacter ses patients ?
Avec quel outil de classification ? Avec quelles don de spiritisme écoute-t-il de loin ses poumons et son cœur (organes vitaux tout de même, c'est utile) ?

Et si un patient pense qu'il est atteint du Covid 19, pourquoi irait-il consulter son médecin, puisque celui-ci est aujourd'hui, par vous-même, privé de le diagnostiquer et de le traiter ?

De nombreux médecins généralistes indiquent sur les réseaux sociaux que leur cabinets sont vides maintenant, en particulier depuis qu'on a interdit à leurs patients de sortir pour aller voir leur médecin sans convocation.
135 € d'amende pour 0 diagnostic et 0 traitement, et en plus pas du tout remboursé par la sécurité sociale cette amende !

Et toujours pas de masque dans le commerce pour les gens contagieux qui doivent rester en famille... Et pour ceux qui sont seuls fiévreux, guettant le moment où brusquement le souffle va manquer. A qui se raccrocher ?

Question pratique, une personne âgée doit elle se fabriquer elle-même un masque ?
En plus d'un ordinateur, doit-elle acheter une machine à coudre ?

Je suis médecin de prévention. Puis-je me permettre quelques conseils à la DGS dans le domaine de la prévention ?
Oui ? Je n'entends pas votre réponse...

Alors, en espérant que je serai entendue :

1) Laissez les laboratoires vétérinaires pratiquer les PCR largement sur tout le territoire pour le Covid 19. Tout est prêt !
2) Abrogez le décret du 26 mars 2020 qui empêche les médecins généralistes de soigner les patients Covid contagieux avant qu'ils ne s'aggravent, avec l'hydroxy Chloroquine et l'Azithromycine qui raccourcissent la maladie et tuent le virus
3) Laissez les malades consulter librement leur médecin sans risquer une amende.

L''intelligence collective de notre pays face à l'épidémie, c'est d'abord ces milliers de médecins généralistes qui connaissent leur métier et l'exercent sans tuteur. Ils sont bien souvent dévoués jusqu'à plus d'heure, jusqu'à se contaminer, tomber malade, et parfois en mourir.

Débrouillez vous pour réquisitionner des entreprises pour fabriquer

4) des masques FFP2 pour les soignants et chirurgicaux pour les personnes contagieuses ,
5) des surblouses,
6) des charlottes,
7) des lunettes afin qu'aucun soignant dans notre pays n'en soit dépourvu.
8) Embauchez immédiatement du personnel à l'hôpital et payez-le comme il se doit.
9) Arrêter de fermer des lits dans les hôpitaux.
10) Réouvrez l'hôpital de l'hôtel Dieu à Paris (destiné à devenir un centre commercial) et équipez-le de nouveaux lits de réanimation. Tous les tuyaux sont fonctionnels pour l'apport d'oxygène, des militants CGT sont allés vérifier la semaine dernière !

En faisant tout cela, vous aurez beaucoup moins de personnes à hospitaliser, l'épidémie va régresser ! Les gens traités vont arrêter de mourir.

Ainsi pourrez-vous :

11) Laisser les médecins de réanimation réfléchir à de nouvelles manières de prendre en charge leurs patients qui s'aggravent si brusquement dans cette curieuse maladie

12) aux médecins hospitaliers infectiologues, d'analyser la symptomatologie très particulière du Covid 19 et de comprendre la pathogénie de l'atteinte pulmonaire, mais aussi, cardiaque, cérébrale...

Laissez les chercheurs de vos comités scientifiques qui ne pratiquent pas la médecine, s'abstenir de conseils importuns en matière de traitement médicamenteux. Cela flatte sûrement leur ego... Mais qu'ils cessent de vous insuffler des idées stupides et mortifères pour brider les médecins libéraux et provoquer l'hécatombe. Laissez-les regagner leurs laboratoires et donnez-leur des crédits publics afin qu'ils nous laissent tranquilles et ne soient plus les ambassadeurs de laboratoires pharmaceutiques sans scrupules.

900 morts toutes les 24 heures en France.
Et si on arrêtait de jouer ?
Redonnez votre confiance à l'ensemble des médecins praticiens dans notre pays. Redonnez-leur leur liberté d'imaginer et de soigner.

Cordialement
Dr Isabelle Lagny
8 avril 2020