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22 octobre 2020

Colmar : les marchés de Noël annulés ?

Isabelle Kieffer

En sursis ?

Les marchés de Noël ou les Colmariens ? Est-ce parce qu’on recule qu’on saute mieux ? Sera-ce la surprise d’Halloween ?

La maire de Strasbourg a pris une décision difficile mais a tenu son rôle politique : décider.

Au risque de déplaire, au risque d’essuyer des commentaires désapprobateurs, haineux sur les réseaux sociaux qui sont devenus une vox populi souvent dévoyée.

On s’était laissé dire qu’il était hors de question que Colmar serve de déversoir aux touristes et visiteurs privés des chalets de Strasbourg.

Deux municipalités incapables de s’entendre, d’adopter une politique commune face à une situation inédite. Lamentable.

Quid des Allemands et Suisses qui nous rejettent sauf pour travailler chez eux : on accepte ?

On comprend bien les enjeux économiques et sociaux, le manque de recettes des mois sans touristes, sans stationnement payant. Que pèsent-ils face à un enjeu sanitaire ?

Sans oublier le risque terroriste. Il va être rigolo à établir ce parcours de Noël s’il est maintenu ! quant au bien-vivre des Colmariens et à leur tranquillité d’esprit...

À qui fera-t-on croire qu’on peut réguler, diriger, discipliner une foule (si foule il y a), des familles déambulant dans des rues étroites ? S’il faut choisir qui pourra installer son chalet, son manège pour en réduire le nombre : quel critère prendre, on élimine qui ?

On pouvait pourtant imaginer une ville aux boutiques, maisons, restaurants... rues, places décorés, sur une période plus courte, celle de l’Avent, ce qui aurait dynamisé les commerces locaux et préservé l’aspect festif.

21 octobre 2020

Tourisme de masse

Isabelle Kieffer

Eh bien voilà, même décrié, même en piteuse posture, même honni, le tourisme de masse continue à enlaidir impunément notre ville. Las, la jolie et raffinée boutique « le Cabinet de curiosités » de la rue des Tanneurs qui présentait de beaux objets, livres, tableaux... a cédé la place à une boutique de souvenirs, tous plus laids et kitsch les uns que les autres, bien accumulés en vitrine et forcément sur le trottoir. Juste à côté de la façade délirante d’un restaurant. Pourvu que le boulanger, le chapelier, l’encadreur résistent...

Dans un autre secteur commercial, rue Vauban, un magasin certes un peu désuet, pas tape-à-l'œil ni glamour, des sous-vêtements, des pyjamas, chemises de nuit, bas et collants de qualité, allez hop, fermeture, une boutique de chocolats ! comme s'il n’y en avait pas assez un peu partout avec même un musée (?). Y a-t-il un complot pour jeter les Colmariens dans les bras de l’obésité et du diabète ?
Qu’est-ce qu’il va nous rester : Monoprix ?

L'assassinat de Samuel Paty

Fabien Nierengarten

L'effroyable assassinat de Samuel Paty recèle des enjeux d'une telle profondeur et d'une telle gravité pour notre société, qu'ils effraieraient sans doute le modeste et humble "hussard noir de la République" qu'il souhaitait être. De même d'ailleurs que les hommages larmoyants et parfois indécents qui lui ont été rendus. Des hommages qu'on oubliera très vite quand on critiquera de nouveau les enseignants.
En cette journée d'hommage national, je crois qu'il aimerait bien qu'on diffuse cette photo qui le montre en train d'exercer son difficile métier, et qu'on observe ensuite un long silence. L'un de ces silences assourdissants qui vaut respect et compassion, mais aussi vraie réflexion et réelle mobilisation contre les maux qui ont causé sa mort.
Réflexion et mobilisation de la part de nos gouvernants, mais aussi de chacun d'entre nous. Car nous sommes tous des "hussards noirs de la République". Modestement et humblement. Comme lui. À condition de voir plus loin que le bout de notre petit nez...et de notre petit confort immédiat. Comme lui.



17 octobre 2020

La France décapitée !

Fabien Nierengarten

L'obscurantisme est un fléau du quotidien et quand il tue dans des circonstances aussi effroyables qu'hier soir, il nécessite plus que jamais une réponse exemplaire de l'État, mais aussi une mobilisation de tous les combattants de la liberté d'expression. J'espère que mes amis FB auront le "courage" de partager cette image symbolique, et apporteront ainsi une brique de plus au mur que nous devons TOUS construire contre l'intolérance et la barbarie. "No pasaran !". Ils ne passeront pas !!!





Benoît Nicolas

Un professeur de collège de 47 ans décapité hier à Conflans en fin de journée.
L'horreur !
Il manquait plus que cela !
L'auteur a été abattu.
Le jeune homme, qui serait d’origine tchétchène, né en 2002, a décapité ce professeur d’histoire avec un couteau pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
Il aurait publié sur Twitter un message et des photos de son crime.
Quelle barbarie !
Nous ne serons pas libérés de sitôt de la menace islamiste dont les musulmans sont aussi des victimes.
Comment lutter ?
Quel gâchis !
La nausée...


Cécile Striebig Thevenin

La France décapitée !

Enseigner, c'est partager des connaissances, mais aussi permettre à nos élèves de devenir de futurs adultes conscients de leurs droits et de leurs devoirs, des adultes pensants, libres, capables de remettre en question ce qui leur est inculqué, de se forger une opinion.
Ce soir, je suis effrayée à l'idée que, doucement, imperceptiblement, nous, enseignants, allons hésiter à parler de notre Histoire, de notre précieuse liberté d'expression, de la valeur des symboles de notre République, dans nos salles de classe qui semblaient (un peu) épargnées par la violence extérieure.
Enseignante, élue, fille de journalistes, j'ai été biberonnée à la liberté d'expression, aux valeurs de la France, au respect de mes semblables. J'ai appris à écouter, à discuter, à faire entendre mes opinions.
Aujourd'hui, je ne reconnais plus ma France, aujourd'hui on a égorgé un enseignant.
Aujourd'hui, j'ai peur pour l'avenir de nos enfants, on a égorgé un enseignant.
Aujourd'hui, je parlerai à mes filles, j'expliquerai à mes élèves, aujourd'hui, on a égorgé un enseignant.
Aujourd'hui, je pleure parce qu'on a égorgé un enseignant.


Eric Straumann

J'étais professeur durant 12 ans.
Le plus beau métier du monde.
Qui s'est transformé hier soir en cauchemar.
Le chamboulement de la hiérarchie des valeurs et la montée de l'irrespect lié à la fonction ont débouché sur une barbarie inimaginable.
J'adresse au nom des habitants de la ville de Colmar mes condoléances bouleversées à la famille de Samuel Paty, à ses proches et à l'ensemble de la communauté enseignante de notre pays.

26 septembre 2020

26/9/2020

Isabelle Kieffer

Ça m’a agacée (FR3) ce concert de louanges pour G. Meyer sans que le journaliste n’évoque brièvement en contrepoint les erreurs d’orientation et de choix tout en n’hésitant pas à montrer des images où G. Meyer était visiblement très malade et diminué.

Après avoir vu dans L’Alsace l’appel aux dons d’Espoir je crois que cette association est en piteuse posture. Aucune activité pendant x mois, magasin fermé, aucune vente. Jardinage, menuiserie, déménagements… en plan. Des bénévoles de plus de 60 ans qui ont peur de reprendre par peur de la COVID, il a bien fallu restreindre les activités. Ce qui m’a été confirmé par leur menuisier venu poser des étagères. Les responsables en sont sûrement les premiers inquiets et désolés. Les cours de FLE à la Cimade n’ont pas repris non plus.

Que le patronat esclavagiste de l’hôtellerie-restauration profite de la situation n’a rien d’étonnant, d’autant que le système français est plutôt protecteur pour les employés en cas de chômage. On ne peut qu’encourager les jeunes à faire des études pour ne pas être réduits à travailler comme des forçats avec des horaires impossibles et des salaires de misère.
Quand ces patrons ne trouveront plus d’employés, il faudra bien qu’ils changent de comportement et de grille salariale.
Je ne serais pas fâchée de voir certaines terrasses se ratatiner au lieu de s’étendre de plus en plus (le Pfeffel va atterrir dans le musée) en servant une bouffe moins que médiocre, certains bars à ivrognes (Grand-Rue) partir ailleurs.

Cavaler dans tous les sens, se référer à Facebook et s’y activer, ne vouloir déplaire à personne et surtout pas aux propriétaires de chalets qui en plus paient pour être là, le marché de Noël on n’y coupera pas alors qu’on s’est bien passé de la Foire aux vins, de la fête du marché couvert etc., difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre ; les magasins de souvenirs je ne les regretterai pas.

Il y a effectivement un problème de police municipale habituée à tourner mollement pour surveiller le stationnement, pas à assurer la sécurité, on n’en voit jamais à pied. Si, une fois, arrêtée par la brigade verte qui a contrôlé si j’avais les sacs pour mon chien ! En fin de soirée, le dimanche, il m‘arrivait de croiser des individus assez inquiétants ravis de faire peur aux petits vieux, des jeunes faisant les zouaves en scooter, dans la nuit, c’était les ivrognes.

On peut écrire aux adjoints. Ils répondent vite, sans l’arrogance des anciens. Nous, nous avons une association de quartier (un peu minable mais gentille) qui obtient des choses (urbanisme).

17 juillet 2020

Edouard Dabrowski

Un monde chaotique et dérisoire


L'Espace d'art contemporain André Malraux accueille le peintre Marcos Carrasquer. Né d'une famille ayant fui le franquisme, il fit les Beaux-arts à Rotterdam. Actuellement il vit à Paris. D'emblée c'est le choc émotionnel quand on se retrouve face à son univers. Avant même de le décortiquer, on est subjugué par la magnificence des couleurs. Formidable dessinateur, excellent peintre, Marcos Carrasquer s'attache à rendre avec beaucoup de minutie la texture des objets les plus divers. Que nous montre-t-il ? Dans un grouillement à la Bosch avec l'ironie mordante des illustrations satiriques, son univers fourmille d'une multitude d'éléments hétéroclites. C'est ainsi que dans le même tableau le spectateur découvre pêle-mêle flocons de neige, piscine gonflable, sèche-cheveux, escabeau, livres, de drôles de personnages, Trump en épouvantail et le portrait du peintre qui apparaît sur un écran de smartphone... Un grand chamboulement où le rêve et la folie flirtent avec la réalité en un invraisemblable capharnaüm.
En dénonçant les dérives de notre société, Marcos Carrasquer en donne une vision apocalyptique, pointant du bout de son pinceau sa futilité, la course au profit, le côté dérisoire de nos activités. L'ambiance foncièrement pessimiste de son œuvre est tempérée par un humour qui « renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit ».

L'exposition sera visible jusqu'au 25 octobre 2020 à l'Espace d'art contemporain André Malraux, 4 rue Rapp à Colmar.
Mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche : 14h à 18h
Jeudi : 12h à 17h





13 juillet 2020

Fabien Nierengarten

Quand il m'arrive de m'interroger comme hier, à l'occasion du décès du chauffeur de bus de Bayonne, sur ce que nous avons pu "mal faire" depuis une trentaine d'années, pour que notre société parte ainsi en vrille (et je reste poli), j'en arrive souvent cette question : tout cela n'est-il pas un peu la faute de la suppression du service national ?

Ceux qui me connaissent savent que je suis loin d'être un mordu de l'uniforme, du commandement et de l'ordre, même si dans ma tête, j'ai toujours besoin d'un minimum d'organisation (merci les études de droit). Je ne pense pas être non plus du style à me dire "je suis passé par là, les jeunes doivent donc y passer aussi". Ça ferait définitivement de moi, le vieux con que je refuse obstinément de devenir...

J'ai fait mon service militaire en 1986, en plein milieu de mon parcours universitaire. Sans enthousiasme, mais aussi sans la moindre tentation d'y échapper, puisque c'était le sort de (presque) tous les gars de ma génération et qu'il était donc normal de m'y plier. Même si j'avoue que sur le moment, j'ai eu les boules de "perdre" un an par rapport aux filles de ma promo et à ceux de mes potes qui se faisaient réformer. No comment.

Avec le recul, cette année a pourtant été l'une des plus enrichissantes de ma jeune vie de l'époque. Bon OK, je n'ai pas beaucoup participé à des moments qui auraient pu être douloureux pour mon corps ou pour mon amour-propre. Mais quelle leçon d'humilité et de modestie quand on te fait comprendre que tu n'est qu'une infime partie de la Nation. Et que de moments de fraternité et de solidarité quand tu surmontes ces instants difficiles, grâce au soutien de mecs avec qui tu n'as (normalement) rien en commun, et que la vie (normale) ne t'aurait jamais fait rencontrer.

Avec mes copains de régiment venus des Antilles, de Nouvelle-Calédonie, de la région parisienne (du 9.3, pas de Neuilly), mais aussi du fin fond de la Creuse ou de l'Ardèche, nous cherchions constamment à profiter de ce qui nous réunissait, plutôt que de chercher à savoir ce qui nous différenciait, notamment les origines sociales. Nous apprenions à faire "corps" pour rendre service et nous partagions une même fierté, celle de faire partie ensemble d'une même Nation.

Je sais combien il serait difficile de réinstaurer cette "parenthèse" obligatoire dans la vie de chacun (et de chacune) de nos jeunes. Et pourtant, en les obligeant à donner quelques mois de leur vie à la Nation, en contrepartie de tout ce qu'elle leur a donné auparavant (sécurité, scolarité, solidarité,...), ils pourraient peut-être retrouver un même idéal et des façons communes de l'atteindre. Voire même peut-être, de transmettre ces valeurs à ceux de leurs parents qui les auraient éventuellement oubliées.