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11 novembre 2020

Fabien Nierengarten

Pas de chance pour les Poilus : cette année, le redoutable virus covid-19 va les faire mourir une seconde fois. L'hommage solennel qui leur est très généreusement offert par la République chaque 11 novembre, va en effet tourner court en 2020. Faute de combattants. Tous confinés, tous enfermés, tous cloîtrés. Un comble pour célébrer ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté. Mais bon, passons...
Ce matin, nous avons l'impression de nous réveiller avec les mêmes questions que nos ancêtres de 14-18 : "est-ce que je vais pouvoir retrouver mes proches pour Noël ?" ou "comment vais-je continuer à vivre dans ce monde hostile ?" ou encore "cette horreur n'aura-t-elle donc aucune fin ?". Et comme nos valeureux soldats de l'époque, nous nous demandons comment satisfaire nos besoins "essentiels". Peut-être grâce au Dieu Vaccin ? Mais pour l'immense majorité d'entre nous, s'agit-il vraiment de savoir comment pouvoir manger, dormir, vivre, voire tout simplement... survivre ?
Alors, ce matin, juste pendant quelques minutes, portons donc notre regard au-delà de notre petit nombril, et ayons une pensée pour eux, ainsi que pour celles et ceux qui ont souffert de leur absence, puis de leur disparition. Certes, comme l'a dit le Président de la République, "ce n'est pas simple d'avoir 20 ans en 2020". Mais ça ne l'était pas beaucoup plus entre 1914 et 1918, ni d'ailleurs à de nombreuses autres époques de notre histoire.
Alors aujourd'hui, soyons "bleuets". Comme ces gamins de la classe 1915 à qui on a donné ce surnom, parce qu'ils ont été les premiers à porter l'uniforme bleu, au lieu de ce pantalon rouge vif hérité de la guerre de 1870 qui transformait chaque combattant en cible vivante. Oui, soyons "bleuets", comme cette petite fleur qui symbolise la mémoire et la solidarité envers les anciens combattants, leurs veuves et leurs orphelins. Parce qu'il n'y a rien de mieux qu'un joli bleuet pour combattre le blues ambiant, ou bien ?

6 novembre 2020

Confinement(s)

François Morel

Je me souviens, le premier confinement, je ne l’avais pas mal pris. Il avait fait beau, on mangeait dehors. Je dinais à heure fixe, ça me changeait. Je réussissais à perdre du poids. J’écrivais. J’ai travaillé mais de manière différente. J’ai regardé des séries. Et puis surtout, j’ai profité de mes proches. Ce fut une parenthèse pas désagréable. Tous les soirs à 20h, comme tout le monde, j’applaudissais le personnel hospitalier. Je me disais que ce n’était pas si mal un pays qui, plutôt que son économie, privilégiait notamment la vie de ses vieux.
Le deuxième confinement, j’ai moins aimé. D’abord, plutôt que vers le printemps, on allait vers l’hiver. On était un peu démoralisé. On se demandait combien de temps ça allait durer, s’ils allaient bientôt réussir à trouver un vaccin. Le soir, à 20h, on n’applaudissait personne. C’est pas quand on met les radiateurs qu’on va ouvrir les fenêtres en grand.
Le troisième confinement, c’est là que l’explosion de la vente des chiens a explosé. C’était encore le meilleur moyen de justifier les promenades en forêt. Ceux qui n’avaient pas les moyens de s’acheter un chien s’achetaient juste une laisse. Quand ils croisaient des gendarmes, ils se mettaient à courir la laisse à la main en criant Sultan ! Sultan ! Reviens ! Reviens Sultan, reviens !
Le quatrième confinement, c’était l’anniversaire de la mort de Samuel Paty. Certains ont eu l’idée, (ça partait d’une bonne intention), d’applaudir tous les soirs à 20H les professeurs des écoles, des collèges, des lycées. Ça a fait des polémiques. Certains ont pensé que ça pouvait passer pour une provocation.
Le cinquième confinement, je ne m’en souviens plus trop. Je crois que j’ai commencé à boire le premier jour et je suis resté torché pendant les six semaines. Je buvais. Parfois, je vomissais pour faire de la place. Puis je rebuvais…
C’est surtout à partir du sixième confinement que j’ai repris du poids.
Je me souviens que entre le septième et le huitième confinement, je ne suis même pas sorti de chez moi, j’avais perdu l’habitude.
Pendant le neuvième confinement, en ouvrant la fenêtre, j’ai le voisin d’en face qui travaille dans le BTP qui m’a crié « Vu votre nouvelle silhouette, vous devriez peut-être faire élargir vos portes au cas où vous auriez envie de ressortir de chez vous entre les deux prochains confinements. « De quoi je m’occupe ? » j’ai répondu en refermant la fenêtre.
Le dix-septième confinement, je me souviens, on a regardé plein de films, des vieux trucs, des comédies sentimentales. Les enfants étaient quand même étonnés, ils ne comprenaient pas quand ça finissait bien, pourquoi le monsieur et la dame, se sentaient obligés de se frotter la bouche l’une contre l’autre, parfois même de sortir la langue en guise de contentement ? « C’est dégueulasse, ils disaient, c’est pas hygiénique et puis ça sert à rien… »
On ne leur répondait pas trop, on avait peur de passer pour des parias, on avait de la nostalgie…
Voilà. J’arrive bientôt à mon vingt-troisième confinement. D’une certaine manière, ça passe vite la vie confinée quand on est dans la torpeur.
Pour les jeunes, on est des dinosaures. Ils nous demandent « Mais avant quand ça n’existait pas les confinements, qu’est-ce que vous pouviez bien faire toute la journée à traîner dehors ? Et pourquoi vous étiez obligés d’être en présentiel pour prendre un apéro avec des potes alors qu’avec Zoom c’est tellement plus pratique ? »
On fait comme si on n’entend pas.
On attend la nuit pour pouvoir faire des rêves de baisers, de poignées de mains, d'étreintes, de terrasses, de cinémas, de théâtres. Nos rêves d’aujourd’hui, c’était le quotidien d’hier.



3 novembre 2020

Colmar Bouge ≡ Colmar pour tous

🚨🚨 À partager
Nos commerçants sont toujours là, et ils ont besoin de vous !
Vous trouverez ci-dessous une liste non-exhaustive (à compléter suivant vos retours) de certains commerces dits « non essentiels » et proposant le "click & collect" ou se tenant à votre disposition par téléphone pour préparer votre commande à emporter :
👉
Chocolaterie Ganache
: Vente de chocolats et autres gourmandises
👉
Virevol'thés & gourmandises
: Commande de thés
👉
Rieker Colmar
: Vente de chaussures
👉
Nature et Découvertes
: https://www.natureetdecouvertes.com (Sélectionner le magasin de Colmar, lors de l’ajout d’un article dans le panier)
👉
Urban Zone Colmar
: Magasin de vêtements
👉
So Candy Colmar
(dès 10€ d'achat) : Vente de friandises
👉
Konjaku
: Vente de produits Japonais
👉 Tricot Passion Colmar (11 rue de la Cigogne) : https://www.tricotpassion.fr/
👉
Stanley Chaussures
(6 Rue Reiset) : Vente de chaussures
👉
Bretzel Airlines
: Vente de vêtements et autres http://www.bretzelairlines.com/
👉
O Plaisir Du Spa
: Une offre par semaine avec récupération du paquet le Samedi, sur horaire indiqué http://www.oplaisirduspa.fr/
👉 Perly Conseil Lingerie : Magasin de vêtements pour femmes (
https://www.facebook.com/Perly-Conseils-lingerie-672203326275829/
)
‼️Pour rappel :
👉 Le Marché Couvert (http://marche-couvert-colmar.fr/), ainsi que les différents marchés (Saint-Joseph, Centre et Europe) restent ouverts.
👉 Les boulangeries, fromageries, épiceries fines, supermarchés et supérettes sont également toujours ouvert(e)s.
👉 Beaucoup de restaurants proposent le retrait ou la livraison de plats. Vous trouverez la liste de ces établissements sur la page de Colmar Tourisme : https://www.tourisme-colmar.com/.../restaurants-qui...
‼️Une carte de l'Alsace, regroupant un certain nombre de producteurs (maraîchers, ...) et de commerces, est disponible à cette adresse : https://www.google.com/maps/d/viewer...
✅ Cette liste doit vivre et s’enrichir, si besoin, n’hésitez donc pas à nous prévenir, si d’autres commerces de ce type doivent être ajoutés.
Prenez soin de vous !

2 novembre 2020

Tristan Denéchaud

Chiffre d'affaires d'Amazon en France : ≈ 8 milliards d'euros

Le commerce en ligne en France : 103,4 milliards. (200.000 emplois créés en 2019).

92% du e-commerce en France est donc réalisé par d'autres entreprises qu'Amazon. À commencer par Cdiscount, Fnac et VeePee. 3 entreprises bien françaises. Tout comme La Redoute, Darty, Rue du Commerce, SNCF, et des milliers d'autres.

À noter aussi que plus de la moitié des e-commerçants tiennent également un magasin en ville.
[Chiffres FEVAD 2020]. 

Alors arrêtez donc de faire constamment de la pub à Amazon en ne parlant que de cette société, continuez à faire travailler les magasins alimentaires ouverts en ville (il y en a plus d'une trentaine à Colmar), et partagez d'autres sites, à commencer par ceux de vos commerces locaux préférés, dont beaucoup se sont désormais mis au click&collect (ne serait-ce qu'en passant un simple coup de fil) !

Je commence par la librairie Ruc (http://www.librairie-ruc.fr)

et la chocolaterie Ganache (https://facebook.com/ChocolaterieGanache).

Un arrêté pour rien




Le premier ministre Jean Castex l’a redit dimanche soir : pas question, compte tenu de l’urgence sanitaire, d’assouplir les règles du confinement. Les arrêtés municipaux pris dans diverses villes, dont Colmar, resteront donc lettre morte. (Dessin Yannick Lefrançois)

Association Espoir

 
Communiqué Espoir - Jeudi 29 octobre 2020

Conformément aux directives gouvernementales et jusqu’à nouvel ordre, l’association Espoir ferme au public les structures et services suivants :
- La salle des ventes, le restaurant et le dépôt d’objets rue Ampère à Colmar
- Le service d’enlèvements à domicile
- L’auberge et les gîtes de la Clausmatt à Ribeauvillé
- Le bistrot solidaire et la maison des solidarités rue Roesselmann à Colmar
et maintient :
- L’accueil physique à l’accueil de jour du Service d’Accueil et d’Orientation, 38 rue de Turckheim à Colmar
- Le fonctionnement des structures d’hébergement
- Une permanence téléphonique du service d’aide aux victimes au 03 89 20 63 03 et au 06 07 70 50 17
- L’activité des ateliers menuiserie (06 74 78 76 18 et 06 74 78 76 21) et espaces verts (06 76 81 14 46)
Comme au printemps, l’objectif de l’association est de palier aux besoins les plus urgents, à savoir pour les foyers : le gîte, le couvert et la protection.
L’association prend les mesures en fonction des informations et consignes délivrées par les pouvoirs publics qui seront amenées à évoluer dans le temps. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant des éventuelles nouvelles dispositions.
En attendant, prenez soin de vous et des autres.
La Présidente, Renée Umbdenstock

1 novembre 2020

Fermeture des librairies


Fabien Nierengarten

On marche sur la tête ! Plutôt que de demander une réouverture des librairies et des bibliothèques, quitte à y renforcer la protection sanitaire, des pétitions réclament... la fermeture des rayons "livres" dans les supermarchés. C'est clair, avec ça, la culture sera sauvée ! Le petit commerce aussi. La quête de l'égalité doit-elle donc toujours nous coûter un nivellement par le bas ?


Phil Umbdenstock

Bâcher les rayons librairie en grandes surfaces, plutôt que d’ouvrir les librairies... faudra qu’on m’explique où est le bénéfice pour les petits commerces !





Bien vu, le sigle A.......n à l'envers.
Retour à l'expéditeur.
Merci Phil de nous montrer ces dessins.
P.B.

Dans un pays totalitaire, la culture n'a plus sa place, cela s'est toujours vérifié par le passé. Donc nous glissons insensiblement (ou très nettement) vers une dictature.
M.T.

Oui, les Lumières s'éteignent peu à peu sous l'effet de la Covid et du terrorisme...
T.M.

27 octobre 2020

La mort des artistes

Isabelle Becker-Conraud

Ras le bol des salons et expos artistiques qui s'annulent les uns après les autres sous des prétextes plus ou moins vaseux invoqués par le préfet ou d'autres marionnettes du pouvoir, alors que les artistes sont en train de crever et que tout le monde s'en fout !
Privée d'artistes, la société sera amputée de la part de rêve qu'ils expriment à travers leurs œuvres.
Et une société sans rêve sera un enfer où l'humain n'aura plus qu'à bosser et à disparaître... on en est déjà proche aujourd'hui... encore un petit effort en on sera débarrassé de ces glandeurs (et glandeuses !) qui ne sont même pas fichus d'avoir un "vrai" boulot et qui prétendent éclairer (dans tous les sens du terme) le monde...
Les c...s !!!
Allez, désolée mais ça devait être dit.
Et si vous voulez en rajouter... ne vous gênez pas !

25 octobre 2020

Arrêtez, avec vos pancartes "Je suis enseignant"

Isabelle Becker-Conraud

Arrêtez, avec vos pancartes "Je suis enseignant" - J'en ai plus que ras le bol.
Petite-fille et fille d'enseignants, enseignante moi-même, j'ai entendu toute ma vie des commentaires du genre "les profs sont trop payés", "les profs, ils sont toujours en grève" ,"les profs, ils sont toujours en vacances", "tu parles qu'ils corrigent des copies, ils foutent n'importe quelle note à la va-vite", j'en passe et des meilleures.
Alors aujourd'hui que l'un d'entre eux a perdu la vie, vous êtes soudainement tous "enseignants"...
Il a fallu que l'un d'entre eux soit égorgé et décapité pour que vous preniez conscience de ce que c'est qu'être X heures par jour devant des élèves qui, de plus en plus souvent, n'en ont rien à battre de ce que vous tentez de leur inculquer, se fichent de votre tête ou vous insultent (et encore, lorsqu'ils ne sont pas physiquement menaçants ou violents).
Et lorsque ce ne sont pas les élèves qui les méprisent, ce sont certains parents qui s'en prennent à eux, aux réunions parents/profs ou même devant le lycée, leur disant qu'ils ne savent pas faire leur boulot, qu'ils sont des incapables et des c... qui ont humilié leur progéniture.
Êtes-vous prêts à subir tout cela, et d'autres plaisirs similaires ? Non, sans doute.
Alors dites que vous êtes pour la démocratie, la liberté d'opinion, la libre expression, n'importe quoi, mais remballez vos pancartes "je suis enseignant".
Parce que vous ne savez pas véritablement ce que c'est.

24 octobre 2020

Fabien Nierengarten 

Bon, ça y est, nous y sommes. Depuis minuit, et pendant au moins six semaines, si je me balade à 21h à 17 kilomètres au nord de chez moi, je suis en danger. Une minute ou un kilomètre en moins et hop, je ne le suis plus. Une chose est donc (enfin) certaine : le virus est équipé à la fois d'un chronomètre et d'un GPS. Sacré virus !! En revanche, il ne semble pas aimer l'idée que le 67 et le 68 fusionnent à partir du 1er janvier. Sans doute encore un coup du Grand Est !!

Mais blague à part... Et si on arrêtait enfin d'être con ? Et si on cessait enfin de douter de la parole de ceux qui essaient d'enrayer l'épidémie ? Et si on reconnaissait enfin qu'il y a une énorme part d'incertitudes dans cette crise ? Et si on jouait enfin à être raisonnable et responsable ? Et si on acceptait enfin de jouer le jeu de la prudence et de la vigilance ? Juste pendant quelques semaines. Juste pour voir. Juste histoire de rendre l'espoir à tous ces professionnels qui vont morfler sans doute jusqu'à la fin de l'année. D'inactivité pour les uns, de stress pour les autres.

On pourrait peut-être se dire tous ensemble que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, plutôt que de gaspiller son temps à râler, à se plaindre ou à plomber le moral de nos amis. On pourrait peut-être aussi commencer à réfléchir, même individuellement, à la façon d'éviter à l'avenir ce genre de catastrophes (et d'autres), plutôt que de prédire l'apocalypse et le retour des dinosaures. On pourrait peut-être enfin se souvenir que nos parents, grands-parents et autres ascendants, ont eu à surmonter bien d'autres moments d'angoisse, sans pour autant déprimer comme nous le faisons.

Allez, courage, la fin du monde n'est pas (encore) d'actualité. A condition de savoir se ressaisir.