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12 novembre 2020

CHRONIQUES DU MONDE D'AVANT

FABIEN & PHIL

Il arrive bientôt, un livre sous la plume de Fabien Nierengarten et des dessins de Phil Umbdenstock un véritable bonheur. Les préventes sont ouvertes à 9,90 € avec l'exemplaire dédicacé par l'auteur. Envoyez uniquement par chèque 9,90 € par exemplaire, nous faire part du nom de la personne pour la dédicace de l'auteur. Les préventes concernent uniquement les 300 premiers exemplaires. Envoyez chèque 9,90 € X ____ = ? € avec 2 timbres tarif rapide par livre
Éditions Vecteur com, 5 rue Saltzmann 68150 Ribeauvillé



Vivien Garnier

Coup de gueule !

Et voilà, on reconfine. Je m'y attendais depuis plusieurs semaines à vrai dire mais j'estimais ça pour décembre. La mort dans l'âme hier soir, j'ai écouté le Président. C'était un Président combatif, pédagogue et finalement désemparé. Un président qui en a ras-le-cul de ce virus, marre de vivre depuis un an à la tête d'un pays où chaque chose qu'il dit est contestée.
Et bien entendu, hier soir, j'ai vu sur les réseaux sociaux l'immmmeeeeennnnnnsssssseeeeee cortège de médecins formés en 5mn sur doctissimo, les spécialistes de la Covid19 qui n'ont rien à envier aux Praud Bourdin et Barbier.
Hier soir, j'ai vu sur les commentaires des premiers articles de presse consacrés au reconfinement l'exceptionnelle qualité des remarques de nos concitoyens, aussi stupides et grossiers que dénués de bon sens et finalement de solidarité.
Ces révolutionnaires de pacotille, dont certains squattent encore les ronds-points quand ils songent à quitter leur canapé, savent tout sur tout. Eux, ils auraient fait comme la Suède (et on aurait eu 400000 morts...), ou alors ils auraient généralisé la chloroquine (Raoult, notre nouveau Raël), ou alors ils contestent l'existence même du virus (un petit tour aux urgences et en réa, histoire que tu vois ce qu'est un respirateur, couché sur le ventre, le cul à l'air, pendant 6 semaines ?).
Oui, nos commerçants et artisans vont souffrir, encore. L'Etat doit annuler les charges durant cette période (pas les reporter, soyons logiques !).
Les banques doivent stopper les remboursements d'emprunts pendant cette période. La solidarité doit être appliquée partout. Et avec ce qu'elles nous prennent comme agios, elles ont certainement un bas de laine leur permettant de résister deux mois sans remboursement d'emprunts.
Mais ce matin, j'ai surtout envie de mettre une claque à chaque glandu qui ose ouvrir sa grande bouche en prétendant parler en expert.
Franchement, vous imaginez que c'est une décision facile de mettre un coup de frein à l'économie, deux mois avant Noël ? Vous imaginez certainement que Macron s'est levé un matin en disant : "tiens, si je mettais le pays dans la merde, histoire de faire chier le monde et de tenter de me suicider politiquement" ?
Le pire, ce sont certains élus de mon secteur (je tairai leur nom) qui maintenant propagent des conneries monumentales sur les réseaux, du type "le Covid c'est la dictature", "ce virus n'existe pas" ou "moi, parlementaire, j'aurais fait autrement"... Bravo...
La période est difficile. Personnellement, j'en ai par-dessus la tête du virus et de l'ambiance qui va avec. J'ai envie de bouger, embrasser les gens, serrer les mains, respirer sans avoir de buée sur mes lunettes. J'ai envie de voir des sourires, des rires. J'ai envie de vivre tout simplement.
Mais mon envie de vivre se heurte à ma crainte d'être à mon tour contaminé.
Mon envie de vivre se heurte à la peur de me retrouver à mon tour fiévreux, sans goût ni odorat.
Mon envie de vivre se heurte à la peur de me retrouver dans une chambre d'hôpital, tout seul, le cul à l'air, un tube dans la gorge.
Mon envie de vivre, c'est pouvoir chaque soir me coucher au côté de mon épouse, dans ce rituel immuable où l'on se prend dans les bras. Et ma crainte, c'est justement de m’endormir seul, plusieurs semaines.
Alors les contestataires, ceux qui critiquent tout sans le moindre bon sens, les "y'a qu'à - faut qu'on", les ramollis du bulbe qui se sentent supérieurs à la moyenne parce qu'ils n'ont pour seule ouverture sur le monde que leur fenêtre, leur smartphone et la télé, allez dehors, manifestez, contestez. Mais ne venez pas ensuite vous plaindre si vous êtes malades.
Oui, il y a un problème avec les hôpitaux. Ce n'est pas (que) la faute à Macron.
Le premier responsable, c'est la Cour des Comptes, qui depuis 25 ans nous dit que les hôpitaux coûtent chers. Et que les différents gouvernements (droite, gauche, etc) dans un souci d'économie de bout de chandelle, ont écouté.
Les deuxièmes responsables, ce sont les ARS. On ne peut pas être comptable dans le domaine de la santé.
Le troisième coupable, c'est le Français lui-même, qui depuis l’apparition des réseaux sociaux et de BFM (2005-2008), se croit expert en tout, sait tout, voit tout. Et finalement, à force de dire des conneries en les prétendant vérités absolues, a plongé depuis 15 ans notre pays dans une dépression chronique. Ce même Français qui juge bon de ne pas respecter les règles sanitaires au nom d'une liberté qu'il manipule à sa sauce selon les besoins.
Les quatrièmes coupables, justement, ce sont les médias. Je ne parle pas de la presse locale ni des informations en général mais des trois ou quatre principales chaînes d'info télévisées (parce que, hein !, le Français de base ne lit pas les journaux nationaux, soyons lucides deux minutes). À force de soliloquer des heures durant avec des experts en tout (des mecs capables de parler d'économie, de santé, d'agriculture, de bagnoles, de la fabrication du Morbier et de la composition des copeaux d'une armoire Ikéa), ils ont créé le vide dans les cerveaux des gens. Et comme la nature a horreur du vide, ce vide a été comblé par la bêtise et l'absence totale de jugeote.
Bref, aujourd'hui, j'ai mal à ma France. Vivement la sortie de crise. Vivement la reprise.
Mes pensées vont pour mes amis personnels médicaux, commerçants, artisans et agriculteurs. Ce sont peut-être les seuls sur qui on pourra compter les prochaines semaines.

11 novembre 2020

Fabien Nierengarten

Pas de chance pour les Poilus : cette année, le redoutable virus covid-19 va les faire mourir une seconde fois. L'hommage solennel qui leur est très généreusement offert par la République chaque 11 novembre, va en effet tourner court en 2020. Faute de combattants. Tous confinés, tous enfermés, tous cloîtrés. Un comble pour célébrer ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté. Mais bon, passons...
Ce matin, nous avons l'impression de nous réveiller avec les mêmes questions que nos ancêtres de 14-18 : "est-ce que je vais pouvoir retrouver mes proches pour Noël ?" ou "comment vais-je continuer à vivre dans ce monde hostile ?" ou encore "cette horreur n'aura-t-elle donc aucune fin ?". Et comme nos valeureux soldats de l'époque, nous nous demandons comment satisfaire nos besoins "essentiels". Peut-être grâce au Dieu Vaccin ? Mais pour l'immense majorité d'entre nous, s'agit-il vraiment de savoir comment pouvoir manger, dormir, vivre, voire tout simplement... survivre ?
Alors, ce matin, juste pendant quelques minutes, portons donc notre regard au-delà de notre petit nombril, et ayons une pensée pour eux, ainsi que pour celles et ceux qui ont souffert de leur absence, puis de leur disparition. Certes, comme l'a dit le Président de la République, "ce n'est pas simple d'avoir 20 ans en 2020". Mais ça ne l'était pas beaucoup plus entre 1914 et 1918, ni d'ailleurs à de nombreuses autres époques de notre histoire.
Alors aujourd'hui, soyons "bleuets". Comme ces gamins de la classe 1915 à qui on a donné ce surnom, parce qu'ils ont été les premiers à porter l'uniforme bleu, au lieu de ce pantalon rouge vif hérité de la guerre de 1870 qui transformait chaque combattant en cible vivante. Oui, soyons "bleuets", comme cette petite fleur qui symbolise la mémoire et la solidarité envers les anciens combattants, leurs veuves et leurs orphelins. Parce qu'il n'y a rien de mieux qu'un joli bleuet pour combattre le blues ambiant, ou bien ?

6 novembre 2020

Confinement(s)

François Morel

Je me souviens, le premier confinement, je ne l’avais pas mal pris. Il avait fait beau, on mangeait dehors. Je dinais à heure fixe, ça me changeait. Je réussissais à perdre du poids. J’écrivais. J’ai travaillé mais de manière différente. J’ai regardé des séries. Et puis surtout, j’ai profité de mes proches. Ce fut une parenthèse pas désagréable. Tous les soirs à 20h, comme tout le monde, j’applaudissais le personnel hospitalier. Je me disais que ce n’était pas si mal un pays qui, plutôt que son économie, privilégiait notamment la vie de ses vieux.
Le deuxième confinement, j’ai moins aimé. D’abord, plutôt que vers le printemps, on allait vers l’hiver. On était un peu démoralisé. On se demandait combien de temps ça allait durer, s’ils allaient bientôt réussir à trouver un vaccin. Le soir, à 20h, on n’applaudissait personne. C’est pas quand on met les radiateurs qu’on va ouvrir les fenêtres en grand.
Le troisième confinement, c’est là que l’explosion de la vente des chiens a explosé. C’était encore le meilleur moyen de justifier les promenades en forêt. Ceux qui n’avaient pas les moyens de s’acheter un chien s’achetaient juste une laisse. Quand ils croisaient des gendarmes, ils se mettaient à courir la laisse à la main en criant Sultan ! Sultan ! Reviens ! Reviens Sultan, reviens !
Le quatrième confinement, c’était l’anniversaire de la mort de Samuel Paty. Certains ont eu l’idée, (ça partait d’une bonne intention), d’applaudir tous les soirs à 20H les professeurs des écoles, des collèges, des lycées. Ça a fait des polémiques. Certains ont pensé que ça pouvait passer pour une provocation.
Le cinquième confinement, je ne m’en souviens plus trop. Je crois que j’ai commencé à boire le premier jour et je suis resté torché pendant les six semaines. Je buvais. Parfois, je vomissais pour faire de la place. Puis je rebuvais…
C’est surtout à partir du sixième confinement que j’ai repris du poids.
Je me souviens que entre le septième et le huitième confinement, je ne suis même pas sorti de chez moi, j’avais perdu l’habitude.
Pendant le neuvième confinement, en ouvrant la fenêtre, j’ai le voisin d’en face qui travaille dans le BTP qui m’a crié « Vu votre nouvelle silhouette, vous devriez peut-être faire élargir vos portes au cas où vous auriez envie de ressortir de chez vous entre les deux prochains confinements. « De quoi je m’occupe ? » j’ai répondu en refermant la fenêtre.
Le dix-septième confinement, je me souviens, on a regardé plein de films, des vieux trucs, des comédies sentimentales. Les enfants étaient quand même étonnés, ils ne comprenaient pas quand ça finissait bien, pourquoi le monsieur et la dame, se sentaient obligés de se frotter la bouche l’une contre l’autre, parfois même de sortir la langue en guise de contentement ? « C’est dégueulasse, ils disaient, c’est pas hygiénique et puis ça sert à rien… »
On ne leur répondait pas trop, on avait peur de passer pour des parias, on avait de la nostalgie…
Voilà. J’arrive bientôt à mon vingt-troisième confinement. D’une certaine manière, ça passe vite la vie confinée quand on est dans la torpeur.
Pour les jeunes, on est des dinosaures. Ils nous demandent « Mais avant quand ça n’existait pas les confinements, qu’est-ce que vous pouviez bien faire toute la journée à traîner dehors ? Et pourquoi vous étiez obligés d’être en présentiel pour prendre un apéro avec des potes alors qu’avec Zoom c’est tellement plus pratique ? »
On fait comme si on n’entend pas.
On attend la nuit pour pouvoir faire des rêves de baisers, de poignées de mains, d'étreintes, de terrasses, de cinémas, de théâtres. Nos rêves d’aujourd’hui, c’était le quotidien d’hier.



3 novembre 2020

Colmar Bouge ≡ Colmar pour tous

🚨🚨 À partager
Nos commerçants sont toujours là, et ils ont besoin de vous !
Vous trouverez ci-dessous une liste non-exhaustive (à compléter suivant vos retours) de certains commerces dits « non essentiels » et proposant le "click & collect" ou se tenant à votre disposition par téléphone pour préparer votre commande à emporter :
👉
Chocolaterie Ganache
: Vente de chocolats et autres gourmandises
👉
Virevol'thés & gourmandises
: Commande de thés
👉
Rieker Colmar
: Vente de chaussures
👉
Nature et Découvertes
: https://www.natureetdecouvertes.com (Sélectionner le magasin de Colmar, lors de l’ajout d’un article dans le panier)
👉
Urban Zone Colmar
: Magasin de vêtements
👉
So Candy Colmar
(dès 10€ d'achat) : Vente de friandises
👉
Konjaku
: Vente de produits Japonais
👉 Tricot Passion Colmar (11 rue de la Cigogne) : https://www.tricotpassion.fr/
👉
Stanley Chaussures
(6 Rue Reiset) : Vente de chaussures
👉
Bretzel Airlines
: Vente de vêtements et autres http://www.bretzelairlines.com/
👉
O Plaisir Du Spa
: Une offre par semaine avec récupération du paquet le Samedi, sur horaire indiqué http://www.oplaisirduspa.fr/
👉 Perly Conseil Lingerie : Magasin de vêtements pour femmes (
https://www.facebook.com/Perly-Conseils-lingerie-672203326275829/
)
‼️Pour rappel :
👉 Le Marché Couvert (http://marche-couvert-colmar.fr/), ainsi que les différents marchés (Saint-Joseph, Centre et Europe) restent ouverts.
👉 Les boulangeries, fromageries, épiceries fines, supermarchés et supérettes sont également toujours ouvert(e)s.
👉 Beaucoup de restaurants proposent le retrait ou la livraison de plats. Vous trouverez la liste de ces établissements sur la page de Colmar Tourisme : https://www.tourisme-colmar.com/.../restaurants-qui...
‼️Une carte de l'Alsace, regroupant un certain nombre de producteurs (maraîchers, ...) et de commerces, est disponible à cette adresse : https://www.google.com/maps/d/viewer...
✅ Cette liste doit vivre et s’enrichir, si besoin, n’hésitez donc pas à nous prévenir, si d’autres commerces de ce type doivent être ajoutés.
Prenez soin de vous !

2 novembre 2020

Tristan Denéchaud

Chiffre d'affaires d'Amazon en France : ≈ 8 milliards d'euros

Le commerce en ligne en France : 103,4 milliards. (200.000 emplois créés en 2019).

92% du e-commerce en France est donc réalisé par d'autres entreprises qu'Amazon. À commencer par Cdiscount, Fnac et VeePee. 3 entreprises bien françaises. Tout comme La Redoute, Darty, Rue du Commerce, SNCF, et des milliers d'autres.

À noter aussi que plus de la moitié des e-commerçants tiennent également un magasin en ville.
[Chiffres FEVAD 2020]. 

Alors arrêtez donc de faire constamment de la pub à Amazon en ne parlant que de cette société, continuez à faire travailler les magasins alimentaires ouverts en ville (il y en a plus d'une trentaine à Colmar), et partagez d'autres sites, à commencer par ceux de vos commerces locaux préférés, dont beaucoup se sont désormais mis au click&collect (ne serait-ce qu'en passant un simple coup de fil) !

Je commence par la librairie Ruc (http://www.librairie-ruc.fr)

et la chocolaterie Ganache (https://facebook.com/ChocolaterieGanache).

Un arrêté pour rien




Le premier ministre Jean Castex l’a redit dimanche soir : pas question, compte tenu de l’urgence sanitaire, d’assouplir les règles du confinement. Les arrêtés municipaux pris dans diverses villes, dont Colmar, resteront donc lettre morte. (Dessin Yannick Lefrançois)