Translate

26 décembre 2020

Christmas blues

Fabien Nierengarten

Il y a un an, je décrivais dans "Christmas blues", le chemin de croix du Père Noël, devenu travailleur précaire. Avec un brin d'humour quand même. En 2020, rien ne s'est vraiment arrangé ni pour lui, ni pour nous. Mais c'est avec un optimisme à toute épreuve que je partage à nouveau ce petit texte qu'on peut retrouver (joliment mis en page) dans les "Chroniques du monde d'avant". Avec le dessin de Phil, évidemment. Et quelques rimes en prime... 

La planète Terre dans un futur proche. Nos grands dirigeants sont restés de glace face au réchauffement climatique. Le cercle polaire est devenu le nouvel eldorado des capitalistes sauvages, et ses ressources naturelles, la cible de quelques bandits pas manchots, prêts à jouer l'avenir du monde à la roulette.
Le Père Noël, privé de ce paradis blanc où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps, a été viré de l'arène des neiges où il profitait d'un emploi à vie. Désormais libéré, délivré de son traîneau, le voilà obligé de trouver un nouveau boulot. Mais avant de partir, il devra bien se couvrir. Car dehors, il va faire un peu froid. Allez, mon gars, enfile ta parka !
La descente est raide quand on passe du Pole Nord à Pôle Emploi. Surtout quand dès le premier rendez-vous, on s'enguirlande avec son conseiller. "Un poste à Rennes ? Quelle drôle idée !" De quoi le couper direct dans son élan. Car il bout, à présent. De colère, évidemment.
Dès le lendemain, cependant, son destin bascule. On lui présente un type plein de tunes dont le slogan explique la fortune : "Ton temps, c'est mon argent", voilà le rêve qu'il vend. On dit qu'il a inventé un tout nouveau système d'exploitation. Comme quoi, ce n'est pas que dans l'informatique qu'on peut gagner des millions.
Ce type, tout le monde l'appelle Hubert. Il est vraiment super. Car voilà notre Père Noël tout cafardeux, transformé en travailleur précaire tout heureux. L'année à venir s'annonce vachement chargée. Et les enfants vont forcément adorer.
Premier boulot, premier fardeau. Jouer au Père Noël de pacotille, ce n'est vraiment pas rigolo. Surtout quand il faut faire le joyeux drille dans les rayons du Casino, pour ameuter les petits garçons et petites filles, en chantant très fort dans un micro. "Jingle bell, jingle bell" reprend-il de plus belle. Elle est où, la tendresse, bordel ?
Mais il jette un bonnet pudique sur ses convictions. Il faut bien bouffer, c'est ça, sa seule motivation. Dès le lendemain de Noël, il bossera pour une plate-forme qui permet d'échanger les cadeaux. Une hotte-line pour parents névrosés qui pourrissent leurs marmots.
Voilà déjà le printemps. La nature s'éveille peu à peu partout sur la terre. Et notre Père Noël ouvre doucement les yeux sur son calvaire. Embauché pour faire la promo d'une marque qui se la joue écolo, le voici déguisé en lièvre de Pâques pour une chasse aux œufs garantis bio.
Mais qu'importe. Ce qui est sympa avec les enfants vegan des bobos, c'est que pour eux, un lapin, ça ne termine jamais en gigot. C'est vrai qu'il vaut toujours mieux être ridicule en bête à poil, que de finir sa vie au fond d'une poêle. On se console comme on peut. La vie ne sourit pas qu'aux courageux.
Tiens, un job dating pour un boulot estival à la Grande-Motte. Là, c'est sûr, il y va, ça le botte. Mais pour être vendeur de plage, notre papa Noël n'a pas le bon style : une bedaine saillante et un torse à pelage, ça vous gâche un profil. Dommage pour son slip de bain rouge à pompons blancs qui aurait plu aux gamins...et surtout à leurs mamans.
Finalement, c'est chez Pizza Hotte que son look de hipster a fait sensation. Y a pas mieux qu'une barbe de bûcheron pour vendre de la "quat'saisons". Le voilà donc chevauchant son engin en anorak couleur tomato, avec sa devise "scoot toujours" fièrement tatouée sur la peau.
L'automne est déjà bien entamé. Idem pour le moral de notre travailleur saisonnier. Il est convaincu qu'en n'étant pas minorité visible, il fait désormais partie de la majorité inaudible. On lui soutient pourtant qu'il est privilégié, puisqu'il n'est ni femme, ni jeune, ni "basané". Mais en lui, il ne croit plus. Le Père Noël n'existe plus.
Vivement que son année se termine. Ce sera sous un déguisement d'Halloween. Encadrant un groupe d'enfants en quête de bonbons, Papa Noël avoue qu'il se sent un peu con. L'an prochain, c'est promis, il ne se nourrira plus d'illusions. Il maudira le sinistre Hubert et tous ses compagnons. Ce qu'ils méritent, c'est rien de moins que l'enfer. Car avec eux, la vie rimera toujours avec galère.


25 décembre 2020

Noël 2020 vu par Phil




Fabien Nierengarten et Phil : un duo à l’humour piquant qui réveille l’actualité

Par M.F. L'ALSACE du 24/12/2020

Fabien Nierengarten et le dessinateur Phil Umbdenstock étaient faits pour se rencontrer. Aux écrits de l’un répondent comme un écho les dessins de l’autre. Ces Chroniques du monde d’avant décortiquent l’actualité avec une causticité mêlée de tendresse.

Il considère « l’écriture comme un cri qui vient de l’intérieur. » Fabien Nierengarten aime « jouer avec les lettres ». Depuis février 2018, il signe des chroniques parues dans le magazine Raddar. Le Ribeauvillois Fabien Becker, responsable de la publication, a décidé de compiler ces textes pour qui il a eu « de très bons retours ».

« Un jour, j’ai rencontré Phil au conseil départemental, raconte Fabien Nierengarten. J’admire ce qu’il fait depuis 30 ans. Je lui ai parlé du livre, il a accepté immédiatement. » Les futurs coauteurs se connaissaient. Ils sont amis sur Facebook. « Je likais ses chroniques et lui likait mes dessins… » Phil Umbdenstock a carte blanche. Peindre l’actualité avec un œil aiguisé et artiste, ça le connaît.

Rédiger des articles ne dépassant pas 800 ou 900 mots oblige à être percutant. L’actualité, qui file jusqu’en juin 2020, est passée au crible de l’humour doux-amer des deux auteurs. Le livre, qui vient de sortir, renferme vingt-trois chroniques, illustrées de vingt-quatre dessins.

« La colère braque, l’humour fait réfléchir »

Fabien Nierengarten évoque les « embûches de Noël », épingle la « smartfaune », brocarde la célébration de la Saint-Valentin au travers des « vestiges de l’amour », mais rend un hommage à l’Italie, contrée chérie. Il dissèque les thèmes de société : l’écologie, les réseaux sociaux, laisse remonter à lui des souvenirs d’école et de parties de foot.

Il porte sur le monde le regard amusé d’un Gaspard Proust, aujourd’hui, des Inconnus, hier. « La colère braque, l’humour fait réfléchir », érige-t-il en principe.

Chargé de mission auprès du président du conseil départemental, Fabien Nierengarten a l’habitude d’écrire, mais pas avec ses mots à lui. Il rédige des discours où il se fond dans la peau des orateurs. « Écrire sans ma signature permet de me libérer. »

Chroniques du monde d’avant – Prix : 9, 90 € - Éditions Vecteur Communication, Ribeauvillé – 06 84 00 75 05 - vecteurcommunication@free.fr



Fabien Nierengarten (à gauche) a demandé à Phil Umbdenstock d’illustrer ses chroniques. Photo L’Alsace Hervé KIELWASSER

24 décembre 2020

Covid : vers un passeport vaccinal ?

Christophe Barbier : « Il est tout à fait normal, logique et juste que les vaccinés puissent prendre l’avion, le train ou aller au restaurant. Ceux qui ne sont pas vaccinés n’auront pas le droit d’aller dans ces endroits collectifs. »

voir la vidéo ↴





C O M M E N T A I R E S


Petite réflexion sur cette "épineuse" question…
Les scientifiques et, je crois, les représentants des labos disent qu'on n'est pas sûr que ça protège, pas plus que ça n'empêche d'être contaminant.
Donc, je ne me fais pas vacciner, ça cause du tort à qui d'autre que moi ? Au pire je ne pourrais contaminer que quelqu'un comme moi ayant fait ce même choix… si le vaccin fonctionne. S'il fonctionne partiellement, les gens vaccinés seront alors, pour certains, aussi vulnérables que moi… Et s'il ne fonctionne pas…?
Dans tous les cas de figure je ne fais courir de risque à personne d'autre que moi, que ça soit efficace ou non.
Partant de là, toute forme d'obligation est clairement une atteinte INTOLÉRABLE à MA LIBERTÉ, et est de ce simple fait totalement illégale. Sans même qu'il soit besoin d'évoquer le Code de Nuremberg.
Gérald d'Orbe - 24/12/2020 18:28

Victorine Valentin

2020, une année à oublier ? Et si c'était le contraire ?

Nous avons appris de la crise sanitaire que l'humanité est fragile, sur la planète toute entière. Nous sommes des roseaux tremblants, mais aussi des roseaux pensants.
Cette crise devrait donc nous inviter à plus d'humilité. Nous ne sommes pas maîtres de notre destin. Nous devons accepter notre interdépendance, et renouer une relation apaisée avec notre environnement et de respect envers la nature.
C'est dans cette pleine conscience que nous pourrons tracer ensemble un chemin de paix et de sérénité, pour que 2021 soit une année d'équilibre et d'épanouissement.


Photo Victorine Valentin