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20 octobre 2021

Un vrai chef ou un petit chef ?

Michel Naudo

On lit de nombreux papiers concernant l’affaire des sondages de l’Elysée actuellement pendante devant le tribunal correctionnel de Paris. On relate aussi beaucoup le fait que Nicolas Sarkozy se voit désormais contraint de venir témoigner au procès alors qu’il avait fait savoir qu’il n’en avait pas l’intention.
Je n’ai pas lu ou entendu de commentaires ou de réflexions sur l’attitude de l’ancien président de la république. Je vous livre ici mon sentiment :
Je ne reviens pas sur l’affaire, chacun pouvant se renseigner sans aucune difficulté.
Pour moi, écrire une lettre aux juges en déclarant qu’il ne viendra pas témoigner, revient à dire à ses anciens proches collaborateurs de cabinet « démerdez-vous » !
Cette attitude est fâcheuse car elle semble révéler son peu d’intérêt pour celles et ceux qui ont travaillé avec lui de façon rapprochée pendant son mandat.
Le mal est fait mais j'imagine qu'il peut encore se rattraper et montrer sa vraie dimension de leader lors de sa prochaine audition contrainte et forcée suite à un mandat d’amener délivré par le tribunal de Paris.
L’article 67 de la Constitution de 1958 stipule que « Le Président de la République n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité… ». Autrement dit Nicolas Sarkozy ne peut être condamné pour des faits qui se sont déroulés sous sa présidence et jouit à ce titre d’une immunité totale et permanente.
Les juges ont néanmoins estimé que sa présence était « nécessaire à la manifestation de la vérité » et « susceptible d’avoir une influence sur les faits reprochés aux prévenus ».
Le 2 novembre prochain, devant le tribunal, il devra parler et répondre aux questions des juges et des parties civiles si toutefois il décide de s’exprimer.
Que devrait-il dire ?
Pour l’histoire et son image, il devrait déclarer endosser l’entière responsabilité de ce qui est reproché sur le fond à ses anciens proches collaborateurs de cabinet car ceux-ci agissaient sous son autorité, et suivant ses consignes.
Les juges feront ce qu’ils voudront et apprécieront les moyens et les mécanismes mis en œuvre pour exécuter les directives présidentielles. Nicolas Sarkozy sait qu’il ne risque strictement rien à adopter cette conduite. Ce serait d’ailleurs encore plus signifiant s’il encourait quelque chose…
Nicolas Sarkozy a encore l’image d’un leader tout comme l’avait un Jacques Chirac.
Le 2 novembre, il a rendez-vous avec l’histoire et devrait en sortir grandi, grâce à une attitude responsable et courageuse.
Il aura à choisir entre laisser le souvenir d’un vrai chef ou celui d’un petit chef…



19 octobre 2021

Cancer du sein : soirée caritative au café Rapp


Insolite

Communiqué d'Eric Straumann

Immersion de 300 bouteilles de crémant d’Alsace du Domaine Muré à 25m de profondeur, sous l’eau de la base nautique. Une expérience scientifique en collaboration avec l’UHA, l’INRAE, l’IFV, le CIVA et l’emblématique sommelier, Serge Dubs. L’objectif est d’identifier les nuances entre un vieillissement sous l’eau avec un vieillissement en cave. Première remontée d’ici deux ans !



Michel Spitz

Les participantes de l’atelier couture du centre socioculturel de Colmar présentaient ce dimanche au public leur Défilé avec un grand D, où la douzaine de femmes âgées de 30 à 70 ans ont pu faire admirer les robes de leur création, confectionnées sous l’égide du costumier Jean Duntz. Le spectacle mis en scène par Emilie Wiest de la compagnie "On nous marche sur les fleurs" a irradié le public installé autour de la scène du centre Europe de Colmar.
Photos : Robert Hechinger







17 octobre 2021

Trois œuvres de l'artiste Jean Linnhoff visibles au marché couvert de Colmar





Stocamine : la justice annule le confinement des déchets toxiques

Thibault Vetter (Reporterre)
16 octobre 2021




Les juges ont suspendu l’autorisation des travaux de confinement définitif des déchets industriels de Stocamine, en Alsace. Les opposants au projet parlent de victoire. Et réclament le déstockage des 42 000 tonnes de déchets toxiques, afin de préserver l’une des plus grandes nappes phréatiques d’Europe.

Strasbourg (Bas-Rhin), correspondance

« On est sous le choc. C’est une grande nouvelle, on peut parler d’une victoire, pour les habitants du coin, pour tous les Alsaciens, et pour notre eau potable », s’exclame Yann Flory, du collectif Destocamine. Un peu après 14 h, vendredi 15 octobre, les juges de la cour d’appel administrative de Nancy (Meurthe-et-Moselle) ont publié leur décision : ils suspendent les travaux de confinement de 42 000 tonnes de déchets toxiques menés par Stocamine. Dans une ancienne mine de potasse de Wittelsheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin), l’entreprise prévoit de construire un sarcophage de béton pour sceller dans le sol ces déchets industriels ultimes, contaminés à l’arsenic, au cyanure ou encore à l’amiante. Et cela sous la nappe phréatique d’Alsace, l’une des plus grandes d’Europe.

Décision de la cour administrative d’appel de Nancy du 15 octobre 2021

Les juges ont donné raison à la Collectivité européenne d’Alsace, à l’association CLCV 68, qui représentait Destocamine, et à Alsace Nature. Stocamine, société ad hoc détenue par l’État, devra verser 3 000 euros de dédommagement à chacune de ces entités. Par son jugement, la cour d’appel a suspendu l’arrêté du 23 mars 2017, qui autorisait le confinement pour une durée illimitée de ces déchets toxiques. Les juges ont estimé, en suivant l’avis du rapporteur public, que Stocamine ne présentait pas les garanties financières nécessaires pour réaliser le confinement. M. Wurtz, le président de la cour, a regretté que la société ait seulement indiqué que le financement s’opérerait par des subventions, sans préciser leur maintien ni leur montant. « Depuis plus de vingt ans, nous dénonçons le manque de transparence économique de Stocamine. Le rapporteur public a également souligné l’incertitude quant aux conséquences potentielles pour la nappe phréatique, notre ressource en eau potable, ainsi que sur la nature des déchets. Nous sommes enfin entendus », a commenté pour Reporterre Yann Flory, de Destocamine.

Pour prendre un nouvel arrêté préfectoral de confinement de ces déchets ultimes, l’État devra organiser d’autres études environnementales et une enquête publique. La procédure durera certainement plus d’un an. Au-dessus de la mine de Wittelsheim, la centrale à béton était déjà en place et le chantier de confinement devait commencer mi-octobre. Jointe au téléphone par Reporterre, Céline Schumpp, liquidatrice de Stocamine, n’a pas souhaité s’exprimer sur la décision de justice. Elle a simplement indiqué que le chantier était bien suspendu, et que ses employés devaient sécuriser le site.

« Il nous est impossible de laisser un tel héritage aux générations futures »

Dans les années 1990, l’État promettait de pouvoir toujours « déstocker » les déchets de la mine (c’est-à-dire de les en retirer) et vantait un système transparent et sûr. À partir de 1999, des big bags et des fûts contenants des produits issus de l’industrie contaminés à l’arsenic, au mercure, au cyanure ou encore à l’amiante ont pris le chemin des galeries de l’ancienne mine de potasse de Wittelsheim. En 2002, un incendie a mis fin à l’activité de stockage du site, après seulement trois ans d’exercice. Depuis, au gré des décisions des gouvernements successifs, seulement 2 000 tonnes de déchets contenant du mercure ont été extraites. Comme Reporterre l’expliquait dans une enquête publiée en avril dernier, il y a certainement des déchets irréguliers parmi les 42 000 tonnes enfouies à 500 mètres sous terre.

Estimant que les opérations de déstockage étaient trop dangereuses pour les travailleurs et qu’elles étaient inutiles, Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, a décidé en janvier 2021 le confinement illimité des déchets. Pourtant, Jean-Pierre Hecht, un ancien représentant syndical de Stocamine, explique que le déstockage est tout à fait possible, au moins pour une grande partie des déchets. Plusieurs mineurs expriment publiquement et régulièrement le même avis. Jean Rottner, le président de la Région Grand Est, a fait savoir au collectif Destocamine, dans une lettre que Reporterre a pu consulter, que ses services étaient en relation avec trois entreprises pouvant réaliser les opérations.

« Sans déstockage des déchets, nous ne maitrisons pas les conséquences sur l’eau », dit François Zind, avocat d’Alsace Nature. « Il nous est impossible de nous résigner à laisser un tel héritage aux générations futures, a poursuivi l’avocat. Nous ne savons pas quelle sera la réaction de Stocamine [à la décision de justice]. On peut imaginer un recours devant le Conseil d’État, pour contourner la décision des juges de la cour d’appel. »

La priorité, pour Yann Flory, de Destocamine, reste de « tout mettre en œuvre pour sortir les déchets. Les galeries de la mine s’affaissent petit à petit. Aujourd’hui, le déstockage est encore possible, comme l’a souligné le Bureau de recherches géologiques et minières. La réponse doit être immédiate. Nous sommes pour que la Collectivité européenne d’Alsace prenne la maitrise d’ouvrage du chantier de déstockage. C’est ce qu’elle propose ».