‘Se concentrer sur le Baal hideux qui prétend sauver ‘Gaïa’, en lui sacrifiant ses enfants’
Naves en Llamas :
Selon vous, les différents gouvernements occidentaux utilisent-ils la pandémie de Covid pour altérer, limiter ou suspendre la démocratie et les libertés individuelles ? Quel serait le but de ce processus ? Les institutions européennes, accélèrent-elles ce processus liberticide ?Godefridi. Il est temps de retrouver le sens des réalités. L’Occident subit en effet un assaut terrible, massif contre la liberté, à visage découvert, comme nous n’en avions pas connu depuis l’Allemagne des années trente et l’Italie des années vingt. Partout, à tout moment, dans chacune de ses activités, quels que soient ses faits et gestes, l’Homme occidental — au sens générique, les femmes ne sont pas moins concernées — est borné, encadré, canalisé, limité, cantonné, contrôlé, bridé et comme dénaturé. Sa mobilité est entravée, quand elle n’est pas réduite à néant.
Les libertés constitutionnelles sont bafouées par de simples règlements, des arrêtés, comme si l’arbitraire allait désormais de soi, le plus souvent dans la plus parfaite impunité judiciaire et médiatique. La contestation de ce qui n’est pourtant qu’une idéologie, de nature purement politique, est méprisée, battue en brèche, quand elle n’est pas criminalisée en droit. Oui, vous avez raison, l’Homme occidental voit aujourd’hui se lever le plus formidable tsunami liberticide qui ait jamais barré son horizon depuis les infectes orgies barbares du régime national-socialiste. Nos frères d’Europe centrale et de l’Est sont d’autant plus sensibles à ce nouveau totalitarisme qu’ils gémissaient encore sous la semelle trouée des communistes il y a quarante ans. Tout cela est avéré. Vous avez raison.
Ce tsunami liberticide, cette vague de fond est constamment aggravée par l’Union européenne — là encore, vous avez raison. Tandis que la noble réalisation du marché commun se juchait sur quatre libertés — des personnes, des marchandises, des capitaux, des services — il ne se passe plus un jour sans que la Commission ou le Parlement européens n’initie ou n’adopte un
nouveau diktat ouvertement liberticide — et doublement : castrateur de la liberté des pays, comme de la liberté des personnes. Douce illusion que le ‘principe de subsidiarité’, aussi engageant en mots qu’impuissant face à la moraine impérialiste du ‘droit européen’.
C’est une scène désormais ordinaire de la vie de l’Europe que ces Commissaires qui annoncent de nouvelles restrictions, d’autres empiètements sur les libertés de dire, de faire ou de penser, ces libertés chéries pour lesquelles périrent des Tommies acculés sur les plages à Dunkerque, des as de vingt ans, torches tragiques et sublimes dans le ciel anglais, des Belges, des Français, des ‘Hillbillies’ de l’Oklahoma et du Kentucky. Sang et trame de notre civilisation, la liberté. N’était la liberté, disait Immanuel Kant, le concept de morale serait aussi vide qu’une coquille. Dans les discours funèbres et péremptoires du sinistre commissaire européen Frans Timmermans, la liberté n’est plus qu’un embarras, une variable d’ajustement, un sursis, relique d’une époque révolue.
“Tandis que les naïfs se hérissent des détails et péripéties inhérents à la gestion des affaires humaines, d’implacables idéologues écologistes de tous les partis avancent leurs pions, échafaudent leurs schèmes et soumettent les textes d’un ordre nouveau à tous les niveaux de pouvoir.”
La menace mortelle dont il s’agit, cet hydre insatiable porte un nom : écologisme. Tandis que les naïfs se hérissent des détails et péripéties inhérents à la gestion des affaires humaines, d’implacables idéologues écologistes de tous les partis avancent leurs pions, échafaudent leurs schèmes et soumettent les textes d’un ordre nouveau à tous les niveaux de pouvoir. Un spectre plane sur l’Europe, en vérité ! Ce spectre est celui de l’écologisme. Ne nous trompons pas d’adversaire. Quand des intellectuels écologistes réclament ouvertement la dictature — la dictature ! — il est sot de pleurnicher parce qu’on nous tend un masque en papier.
Le COVID — en toute rigueur le SARS-CoV-2 — est un virus né à Wuhan, Chine. Il s’est vraisemblablement échappé d’un laboratoire après qu’on lui eut fait subir des manipulations pour en aggraver la contagiosité humaine. Mission couronnée d’un succès merveilleux, planétaire et qui ne se dément pas depuis deux ans. Lorsque ce virus se fut répandu sur le monde, suite aux mensonges et dénégations du régime chinois — second crime du régime communiste — il fallut prendre des mesures.
Je rappelle brièvement la réalité d’une pandémie. Dans les phases de contagion exponentielle, si rien n’est fait, les systèmes de santé sont bientôt submergés. Cela, quels que soient la nature du système de santé considéré — parfaitement libérale, totalement soviétisée, ou intermédiaire (cas de la Grande-Bretagne) — et le nombre de lits disponibles. C’est le principe de la contagion exponentielle inhérent à la définition d’une pandémie. Dans ce contexte, des mesures doivent être prises — et l’ont été par 200 pays dans le monde. Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité. Un système de santé paralysé implique à très court terme la paralysie de la société. Quand les hôpitaux sont saturés, les gens meurent; les cancéreux meurent; les fractures ouvertes meurent; les occlusions intestinales meurent, les problèmes cardiaques entraînent la mort, les AVC meurent, les femmes enceintes avec complications meurent.
Les mesures prises en pandémie sont de trois ordres : distanciation, vaccins, ‘lockdown’ (confinement, en français). Par la vertu du formidablement visionnaire et prescient programme américain ‘Warp Speed’, des vaccins anti-COVID furent développés en neuf mois — le précédent record était 5 ans (Ebola). Fabuleuse prouesse, dont les acteurs scientifiques méritent d’être salués. Ces vaccins se sont avérés décevants en terme de réduction de la contagion; décevants dans la durée. Mais formidablement efficaces quand il s’est agi de réduire la probabilité d’être hospitalisé, a fortiori mis sous respirateur. Brisant la chaîne causale infection/hospitalisation/USI-ICU/respirateur, ces vaccins, tout imparfaits qu’ils sont, ont sauvé le monde. La seule alternative eut été l’enfermement collectif pendant deux ans — pratique toujours en cours en Chine, dont les premiers vaccins se sont avérés autant d’échecs.
Le virus de Wuhan est une réalité. Omicron annonce possiblement l’entrée du COVID dans sa phase endémique, c’est-à-dire concrètement le règlement du problème sauf mauvaise surprise en automne. Des mesures devaient être prises. Elles l’ont souvent été dans des conditions de légalité douteuses, souvent exécrables, sans que toutefois jamais la démocratie — je réponds à votre question — n’ait été ‘suspendue’ — encore heureux ! — dans aucun pays occidental. Il faudra exiger la levée intégrale, immédiate et inconditionnelle de ces mesures dès que la pandémie sera entrée — comme celles qui l’ont précédée — dans sa phase endémique.
“La sortie de la pandémie permettra aux ‘freedom fighters’ de se concentrer sur le Baal hideux qui prétend sauver ‘Gaïa’, en lui sacrifiant ses enfants. L’Homme vaut tellement mieux que la géhenne sordide des écologistes.”
L’histoire montre que lorsque l’État met en place des programmes, pour excellents qu’en soient les motifs immédiats — comme ce fut le cas pendant la Deuxième guerre mondiale — il est extrêmement malaisé d’en obtenir l’abolition si l’on n’agit pas sans délai. C’est ce que devraient exiger ceux qui descendent dans la rue, au lieu de pester sottement contre ‘les vaccins’ et les distanciations qui leur ont sauvé la mise.
La sortie de la pandémie permettra aux freedom fighters de se concentrer sur le Baal hideux qui prétend sauver ‘Gaïa’, en lui sacrifiant ses enfants. L’Homme vaut tellement mieux que la géhenne sordide des écologistes.