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15 novembre 2021

Michel Spitz

La « chapelle de campagne », (Feld Kapelle), ou « chapelle de Frère Nicolas » (Bruder Klaus Kapelle), a été construite entre 2005 et 2007 par l’architecte suisse Peter Zumthor. Commande d’un riche fermier local, Herman-Josef Scheidtweiler qui voulait remercier le ciel de sa réussite (il a longtemps dirigé l'association des agriculteurs chrétiens) et construire sur ses champs une chapelle à la gloire de "Bruder Klaus", alias Nikolaus von der Flüe (1417-1487), un mystique suisse, fermier. Il est le "saint patron" du fermier.
Vue de face ou de côté, la chapelle se présente comme un volume à 5 faces, vu de l’arrière comme un cube. Elle est fabriquée par un béton très simple, qui laisse apparaître différents coloris de sables des environs, ainsi que des galets pris dans les rivières de l’Eifel. Un rebord, du même matériau, intégré à l’édifice, peut servir de banc, et permettre de contempler, à partir de l’édifice, la campagne environnante. On voit les différents niveaux de coffrage du béton, fait par bandes horizontales, jusqu’à atteindre 12 mètres (hauteur du bâtiment).


Michel Spitz

11 Novembre 2014 / Monument National de la Grande Guerre 1924-1932 / Robert Danis architecte / Antoine Bourdelle sculpture / Michel Spitz architecte de la restauration 2014.
Le mémorial de l’Hartmannswillerkopf est un monument à la fois militaire et patriotique, religieux et funéraire. Dès 1920, un comité se constitue à Mulhouse pour construire sur le champ de bataille du Hartmannswillerkopf, le Monument National de la Grande Guerre en Alsace. Il est conçu par Robert Danis architecte avec le concours d’Antoine Bourdelle, sculpteur. Le monument se décline sous la forme de trois éléments implantés sur un même axe : une crypte-ossuaire avec chapelles, une esplanade avec autel de la patrie et un cimetière militaire avec mât aux couleurs françaises. Le comité engage également la construction d’une croix sommitale lumineuse, visible depuis la plaine d’Alsace et au-delà du Rhin. La crypte, dont le plan dessine une croix grecque, est creusée dans le rocher et se glisse sous l’Autel de la Patrie. Le volume ainsi formé, inspiré des temples anciens, s’inscrit dans la géométrie d’un cube parfait. Une voûte, supportée par quatre colonnes cannelées disposées en carré, forme au centre une lanterne, autour de laquelle se déploie un plénum, éclairé de pavés de verre, sertis dans la dalle en béton. Ce dispositif permet d’envelopper l’espace d’une douce lumière naturelle. Sous la crypte, un ossuaire est ménagé pour recueillir les restes des soldats français. L’ossuaire est fermé par un bouclier en bronze, posé à même le sol. Il comporte sur son pourtour, les dates de 1914 et 1918 en chiffres romains, et les vers de L’Hymne de Victor Hugo : « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie, Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie » (Les chants du crépuscule, 1835). Sur trois faces de la crypte, des niches, naturellement éclairées par le haut, contiennent les monuments des trois cultes concordataires auxquels ont appartenu les soldats morts pour la Patrie. En face de l’entrée, la chapelle catholique contient une table d’autel derrière laquelle doit s’élever la Vierge à l’offrande de Bourdelle. A gauche, le monument protestant est un tombeau en forme d’autel marqué d’une croix qui se détache d’une plaque portant la Bible ouverte, encadrée par deux pilastres supportant un linteau orné « rappelant l’art de l’époque de la Réforme ». À droite, le monument israélite comprend également un tombeau en forme d’autel, orné de l’étoile à six branches du bouclier de David. Les inscriptions du monument israélite et du monument protestant soulignent la force commune de l’Ancien et du Nouveau Testament. Une frise sculptée en bronze devait courir en haut des murs. Robert Danis avait prévu de confier l’exécution de la frise à Bourdelle, mais le début de la Seconde Guerre mondiale empêche sa réalisation.
L’architecture du monument de l’Hartmannswillerkopf puise aux sources de l’architecture classique française tout en revendiquant sa modernité et sa rationalité. Comme son contemporain, l’architecte Auguste Perret, Robert Danis se passe des ornements superflus. Le monument est entièrement construit en béton. Après décoffrage, les surfaces en béton ne sont couvertes d’aucun parement en pierre et revêtues d’un mortier de finition appelé « granito », finement bouchardé. Les colonnes de la crypte n’ont ni base ni chapiteau. Pour l’abbé Bourgeois, Danis « a su résoudre au mieux les problèmes difficiles de l’adaptation au terrain, de l’éclairage, de la division des plans, et qui a réussi une œuvre pleine de dignité religieuse, capable d’émouvoir, par la simplicité grandiose de son tracé et de sa décoration, les visiteurs qui feront l’ascension de cette montagne à jamais sacrée. »



Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre)

COP26 : le gâchis et la déception d’un accord a minima




L’accord adopté à l’issue de la COP26 de Glasgow est largement insuffisant pour limiter à 1,5 °C la hausse globale des températures. Les demandes de financement des pays pauvres qui en subiront le plus les effets ont été écartées tandis que les promesses de sortie des énergies fossiles ont été affaiblies.


14 novembre 2021

Clo

Je n'ai jamais vu un monde qui refuse des patients au CHU parce que non vaccinés, je n'ai jamais vu un vaccin qui divise les familles, amis, collègues, je n'ai jamais vu un vaccin qui au final, ne protège pas entièrement, à tel point qu'on fasse des rappels, indéfiniment ; je n'ai jamais vu un vaccin qui donne l'accès aux restos, cinés, et autres divertissements, je n'ai jamais vu des gens se faire traiter de mauvaises personnes parce qu'ils refusent un vaccin qu'ils jugent inefficace, je n'ai jamais vu un gouvernement devenir propriétaire de nos corps et de notre santé...
Je n'ai jamais vu un monde aussi aveuglé...
Je n'ai jamais vu ça, jamais...
On peut ne pas être d'accord et ne pas se détester...
On peut avoir des opinions différentes et les respecter...
Avant, ça s'appelait la démocratie.

13 novembre 2021

Phil

Dessin fait dans la nuit du 13 novembre 2015, scotché devant la télé de notre chambre d'hôtel au Poinçonnet. Je ne sais pas si ce dessin "fonctionne" encore, qui se souvient de Aylan, l'enfant syrien ?..


[13.11.21]

Manifestation anti pass sanitaire du 13 novembre 2021 à Colmar (photos)












Fabien Nierengarten

Samedi dernier, nous déambulions sur un grand boulevard parisien, quand soudain, nous nous sommes retrouvés, tout à fait par hasard, face à cet immeuble à la façade colorée, normalement dédié à l'harmonie et à la joie de vivre, mais devenu un soir de novembre 2015, le lieu d'une barbarie sans nom que remémore la modeste stèle déposée dans le parc d'en-face. Là où aujourd'hui, quelques enfants rient en toute innocence et en toute insouciance.
D'un coup, tout le scénario de cette soirée tragique me revient en mémoire : le match France-Allemagne brièvement perturbé par une violente détonation, la voix blanche des reporters sportifs qui découvrent ce qui se passe à quelques kilomètres de là, ces scènes de guerre filmées en direct, ces cris et ces bruits de sirènes, et surtout, cette attente interminable devant les images d'un Bataclan figé dans la peur, d'où s'échappent, sous nos yeux, quelques rescapés de l'horreur.
Il y a une semaine, à cette heure précise, j'ai ressenti pendant quelques secondes, la même émotion, la même incompréhension, le même dégoût, que lors de mon passage dans le village martyr d'Oradour-sur-Glane. C'était à une autre époque, dans un autre lieu, au nom d'un autre fanatisme. Preuve hélas que l'humanité portera toujours en elle, une part de monstruosité. Comme le dit la chanson, "on n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire, on dit c'est le destin".